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"- Tu es dégoûtant. C'est comme si t'étais... comme si on étais de la même famille maintenant, alors ne me dis plus jamais des trucs comme ça compris?

Visiblement, je suis plus drôle que convaincante."

**************

- Ça va, dit toi, qu'on a une bonne excuse.

J'en doute fort.

- Et veux-tu me dire laquelle ?

- Et bien, on était bourrés, par conséquent, on peut mettre ça sur le compte de l'alcool. ( Il a un compte bien rempli alors.) C'est suffisant pour justifier notre « accident » comme tu l'appelle.

- Oh non, non, non. Ne prends pas ce ton accusateur comme si j'étais la seule à le penser.

- Tu es la seule à le penser.

C'est une blague. Parfois, j'aimerai beaucoup lui arracher ce regard espiègle et ce sourire mesquin de sa joli petite face.

- Tu ne me rendras pas coupable de définir cet acte ainsi.

- Oh que si.

Je vais l'égorger.

- Tu veux recommencer ou quoi ? Ferme ta gueule un peu. Je sais que tu m'aimes, mais c'est pas réciproque, pervers.

Il rit au éclat.

- Non, bien sûr que non. Je te taquine, mon passe temps favori

Ah, ça je l'avais bien compris. Je prends un ton ironique et fait un geste théâtrale, les mains plaquées sur ma poitrine.

- Aïe, j'ai mal à mon petit cœur.

Il me donne un petit coup d'épaule.

- Désolé chérie.

Je le lui rends plus fort, ce qui provoque sur lui un étirement facial .

Il prends soudainement un air pensif avant de parler, plus pour lui même qu'à moi.

- En vérité, j'ai.. quelqu'un d'autre en tête.

- Aïe aïe aïe. Notre petit Apollon à trouver chaussure à son pied ?

- Ne fais pas l'innocente. Je sais que tu sais.

- Pour cause, je l'aurais flairé même de l'autre côté de l'Atlantique.

- Ne fais pas la maline. Je pourrai en dire autant.

Ça c'est une surprise. Et un renversement de situation vraiment lâche.

- Et je puis savoir qu'elle est ma chaussure ?

- Ne me prends pas pour un idiot non plus, Enzo, évidement.

En effet, tellement évident que j'en reste bouche bée.

- Tu n'es pas sérieux ?

- Toi, tu n'es pas sérieuse. Arrête de jouer l'ignorante.

- Désolée, trop petite pointure.

- Tais toi avec tes métaphores.

- Ce n'est pas une métaphore.

- Tu m'énerves. Alors c'est pour ça que je vais m'en aller, te quittant sur une note positive, avant d'en venir sérieusement au mains pour fermer ta joli bouche.

- Essaie un peu. Ris-je.

- On la refait. Merci pour cette soirée ! C'est vraiment super !

Quel imbécile ! Je ris tout en me prenant néanmoins au jeu.

CharlieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant