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Au bas des marches du palier, il m'attend patiemment une clope entre les lèvres.

Dieu. 

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-Waouhou ! je l'entends s'exclamer. Je rougis de plaisir, niaisement je l'admets. Mais quand je le vois je ne peux m'empêcher de retenir mon souffle.

Il est tout simplement magnifique !

Il écrase précipitamment son mégot sous sa semelle, puis je descends les marches pour le rejoindre. Je suis sous le charme de son blouson en cuir et ses cheveux légèrement tirés vers l'arrière qu'il a soigneusement coiffés, et qui lui donne un côté plus vilain dans le bon sens du terme. Ce qui m'offre une vision virile délicieusement attirante de l'homme qui m'obsède.

J'en ai les jambes toute tremblantes.

Arrivée à sa hauteur, je n'ai pas le temps d'ouvrir la bouche pour lui retourner le compliment qu'il attrape mon cou d'une main et m'embrasse fougueusement. Une bombardée de sensations me retournent les entrailles, je me retrouve grisée par les frissons qu'il me procure. C'est exquis.

J'imprime dans ma mémoire la sensation divine de ses doigts contre ma peau, et de sa langue qui caresse lentement et habilement la mienne...

Je me laisse aller quelque secondes avant de revenir sur terre et me souvenir que cet endroit n'est pas enclin à la discrétion. Je recule un peu et le ramène avec moi à contre cœur.

-Tu es...tu es vraiment... Je balbutie avec bêtise, alors que son aura ténébreuse m'attire comme un papillon inévitablement excité par la lumière.

Stupides hormones.

-Beau ? Fantastique ? Majestueux ? Crâne-t-il. Son orgueil n'a de limite que dans une autre vie. Ce qui, bien contre moi, ne me déplaît plus tant je trouve ça excitant.

-Bien habillé. Répondis-je ironiquement pour calmer son ego.

Même si ces qualificatifs ne sauraient être suffisant pour décrire combien il est tous ses adjectifs, et bien plus encore, pour moi.

-Tu n'es pas mal non plus alors. Sourit-il avec malice. Sa main plaquée contre mes reins me pousse doucement vers l'avant, ayant saisi ma réticence, il me conduit ainsi vers son homologue à moteur. Il me dirige côté passager et je ne rechigne pas. Alors il ouvre la portière d'un geste tendre, envers sa bagnole évidemment.

-Après vous Madame. Déclare-t-il tout fier en caressant la portière.

Je ne distingue pas bien si c'est de sa caisse ou moi dont il est fier...

Je lui offre un sourire malicieux avant de prendre place sur le siège. Il ferme tout aussi délicatement la portière derrière moi, puis s'en va s'installer devant le volant.

-Où est-ce que tu m'emmènes ? J'ose demander alors qu'il démarre le moteur. Le bruit attendrissant de la mécanique résonne comme une mélodie à mes oreilles. Cette voiture est vraiment un bijou de première !

-Tu verras. C'est une surprise. Répond-il sur un ton neutre. Ses joues se colorent de plaisir lorsque ses lèvres s'étirent, et qu'il me voit me renfrogner légèrement déçue.

-Est-ce que je suis habillée en conséquence au moins ?

Ma pire crainte serait d'être trop habillée ou pas assez justement pour l'occasion. Il me scrute en coin et s'attarde légèrement, mais assez pour que je le remarque, sur mon décolleté, puis hoche vigoureusement la tête.

-Tu es parfaite, ne t'en fais pas.

Je suis satisfaite du travail effectué avec mes comparses, même si j'avais des doutes. Le principal, c'est de le voir me regarder comme ça, comme si j'étais la plus jolie. C'est totalement stupide et enfantin. J'ai l'impression d'être une ado à la fleur de l'âge pensais-je avec mépris. Mais je ne peux nier les palpitements de mon cœur qui s'accélèrent toujours plus lorsqu'il me regarde ainsi.

CharlieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant