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Sur le sol, Justin se fait maîtriser par une carrure imposante sous une veste en cuir, et des cheveux bruns. Oh. Oh ! 

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Je perds le fil durant quelques secondes avant de voir une foule se presser tout autour et me bousculer.

Je reviens à moi, et j'entends alors plusieurs personnes crier, ou s'exciter.

Je reste interdite quant à la personne devant moi. Je me demande, bêtement, s'il a toujours été là, ou encore, quand est-ce qu'il est arrivé. Putain, mais d'où il sort ??

Enzo se relève, lâche un Justin sonné et très amoché, et sa voix grave et brusque qui la rendent si sexy résonne soudain dans le jardin, faisant taire la masse de personnes agglutinée autour de lui, comme affamée de voir la suite.

- Lève-toi !

Sa voix sonne comme un rugissement. Je ne devrais pas, mais c'est vraiment excitant à voir. Je le trouve encore plus sexy. Suis-je si faible à son charme ?!

Je remarque soudain qu'Alec, et les autres mecs, regardent aussi, mais ne font rien. Enzo n'a pas besoin d'aide, ça, c'est certain. Je distingue même une ombre de sourire sur le visage d'Alec.

Thomas est en retrait et ne semble pas impressionné, mais plutôt énervé, et je me demande aussi pourquoi, alors que Peter et James sont si excités qu'on dirait des enfants.

De toute façon dès qu'il y a une baston dans l'air, ils sont toujours au premier rang !

Je reviens alors sur ce qu'il se passe devant moi, sur Justin qui se relève en vacillant et en crachant du sang sur la pelouse. Il rit, visiblement, et pour quelque chose qui m'échappe il est sincèrement hilare.

- Alors ça ! Non, ne me dit pas que c'est toi ! Il rit de plus belle. Alors comme ça, c'est toi qu'elle a choisi ! Enfin, c'est toi qui paies ! J'espère que t'es pas trop déçu, parce qu'au lit...

A peine a-t-il fini sa phrase qu'Enzo lui envoie une droite magistrale, mais tellement violente, que Justin tombe à terre sérieusement sonné.

Enzo se retourne vivement vers moi juste quelques secondes, et je vois. Je vois sa lèvre coupée, je vois ses poings blanchit tant il les serre, je vois le sang qui les colorent, je le vois trembler de colère. Je vois ses yeux bleus remplis de rage. Mais dès que nos regards se croisent, sa rage disparaît, remplacée par un mélange de confusion, et de peine. Je ne veux pas qu'il ait de la peine !

Je reste plus humiliée que jamais, face à lui. Il respire si fort et si vite, que j'ai l'impression qu'il va s'étouffer, Justin se relève encore, et Enzo rompt notre contact visuel. Il le frappe encore, d'une énergie et une ferveur terrifiante. Sincèrement, ce n'est plus drôle. Ça part trop loin.

Enzo se retourne encore mais ne me jette pas même un regard, il est aussi énervé qu'un taureau dans une corrida, et il s'en va sans un mot, et je reste encore plus bête que je ne l'étais déjà.

Je n'arrive même plus à ressentir de la colère tant je suis offensée, et dans mon honneur, et dans ma dignité. Je n'ai jamais couché avec Justin. Je n'ai pas à me justifier. Mais c'est une sensation horrible qui me bouffe l'estomac, j'ai honte. Je suis mortifiée même. J'ai l'impression de tomber dans le vide. Alors, pour une fois dans ma vie, je recule. Je m'enfonce dans la foule derrière moi, et fuis cette terrible humiliation avec amertume ? Confusion ? Dégoût ? Un peu de tout ça à la fois. Je me sens si diminuée que je n'arrive plus à réfléchir.

Avec le peu de dignité qu'il me reste, s'il m'en reste un tant soit peu, je me retiens de courir vers ma chambre. Je marche rapidement du moins.

Il m'a complètement humiliée devant tous mes amis ! Pourquoi est-ce que ça fait si mal ?

Une fois arrivée dans celle-ci, je me mets à dialoguer avec ma conscience. Non, je n'ai même pas envie de pleurer.

C'est un sentiment plus féroce qui m'envahit. J'ai plutôt envie de tout casser. Ou de redescendre pour finir le boulot d'Enzo et tuer Justin.

Mais non, je suis partie. Pourquoi est-ce que je suis partie ?! Je n'aurai pas dû. C'est lui donner raison. Je suis partie le seul jour où j'aurai dû rester. C'est bien moi ça ! En même temps, j'ai trop honte. C'est pour ça que je suis venue me réfugier ici non ? Merde, rien que le mot « réfugier » me donne la gerbe. Je me ramollis, pour sûr. Putain, c'était si humiliant aussi ! Devant tous mes amis, et... devant lui.

C'est tellement gênant !

Je me torture ainsi, en faisant les cent pas dans ma chambre. J'en suis presque à m'en arracher les cheveux lorsqu'un coup résonne sur ma porte.

Mince. Oh non, je n'ouvrirai pas. Une première voix me murmure « Non, sois réaliste, vas faire semblant de dormir. »

La seconde me hurle l'inverse. « Non ! Récupère ta dignité et va ouvrir ! »

La première voix revient la faire taire. « Ta dignité est restée en bas ma jolie, vas te coucher ! »

Et la seconde reprend de plus belle. « Tu vas te terrer comme un ver jusqu'à la fin de tes jours ?! De toute façon ici, tu ne pourras pas y échapper, tu vis en communauté ! »

Les deux voix se taisent. Il me reste une solution. Je prends mes affaires, mais me souviens alors que je ne sais plus si le garage que j'avais téléphoné m'avait rapporté ma voiture. Si oui, je devrais aller payer rapidement. Bon sang, pourquoi est-ce que je pense à ça maintenant ?!

Un deuxième coup cogne ma porte, mais je l'ignore. Soudain, je capte, enfin, que les coups ne viennent pas de la « vraie porte » de ma chambre, mais de la porte-fenêtre. Je me retourne si vite que j'en suis déséquilibrée. Derrière les rideaux, je distingue une ombre imposante à peine visible dans la nuit noire.

Inconsciemment, je me rends compte que je respire bruyamment.

Je me mords la lèvre inférieure, perdue dans un dilemme. J'ouvre, ou pas ? Je sais que c'est lui, je sais que c'est Enzo, je le reconnais au contour de son ombre.

Au contour de ses épaules carrées, et de son grand corps svelte. D'un côté, je devrai lui ouvrir, il m'a défendu, et même plus que jamais personne ne l'avait fait. Non pas que j'en ai déjà eu réellement besoin. Mais d'un autre côté, la façon dont je suis partie, j'ai malgré tout vu son expression perturbée. Et s'il avait cru Justin ? Il semblait vraiment remonté, plus que quand Justin me tenait, lorsqu'il a entendu ça.

Je prends une grande respiration, et vais ouvrir, guidée par je ne sais quelle absurdité.

J'écarte brusquement les rideaux, et nous nous faisons face. Malgré l'obscurité, et la porte vitrée qui nous sépare, je vois ses yeux qui me fixe. J'ouvre la porte, et regrette immédiatement ce que je viens de faire. Maintenant, c'est encore plus gênant pour moi. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui dire ?

Il entre en trombe, presque sans la moindre égratignure de sa récente bagarre, si ce n'est sa lèvre et ses phalanges. Je m'apprête à lui dire tout et n'importe quoi, mais finalement, je n'ai pas besoin de dire quoi que ce soit.

Il m'attrape la nuque de sa main droite, et de sa main gauche il ramène mon bassin contre lui. En quelques secondes, ses lèvres s'écrasent contre les miennes avec fougue.

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Helloooo chers Wattpaders !

Et voilà un nouveau chapitre plein de rebondissements !! J'espère qu'il vous aura plu, en tout cas j'ai adoré écrire ce passage, tout comme celui à venir ! Un peu de patience, le prochain arrive très vite !

J'espère que vous êtes prêts, accrochez-vous, la suite va être torride...

Je n'en dis pas plus, et likez si vous avez aimé le gif et le chapitre !

Bisous, bisous !

-M- 

CharlieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant