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A cet instant, je ne peux que l'aimer plus, encore et tant. 

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Nous arrivons ainsi devant l'immense maison des Macklaren, et Enzo me rejoint à ma voiture juste après avoir garé la sienne.

Un moment de flottement s'installe alors que nous marchons en direction de la bâtisse. Et qui ne tarit pas, même lorsque nous atteignons le jardin où tous les convives attendent impatiemment l'entrée mariés.

Je n'ose pas le regarder trop longtemps. Comme si maintenant qu'on était réunis, aucun de nous ne savait comment s'y prendre.

Des coups de klaxons se font entendre, et l'excitation est à son comble. C'est vrai que Jenny a beaucoup d'amis, de famille, de personnes autour d'elle.

Et c'est terrible de constater, même pour moi, que mon père n'a que sa fille avec lui pour célébrer son union. Une union dont elle se passerait bien. Mais si son bonheur l'exige, alors obéissons.

Soudain, la mère de Jenny surexcitée débarque en trottant vers les invités, et tous se taisent. Les mariés débarquent sur une musique joviale et entraînante, et sous un tonnerre d'applaudissements.

Mais mon regard est rivé sur Enzo qui applaudit avec force, le sourire aux lèvres comme s'il était vraiment heureux de voir ça.

Après une entrée remarquable, la suite des festivités se déroule devant un bar installé spécialement pour l'occasion. Avec un jardin pareil, les Macklaren ont pu installer une sorte de chapiteau avec des dizaines de tables en dessous, et une grande piste de danse trônant au centre. Le tout sublimé par une décoration florale et virginale. Un décor de rêve en somme. J'en lèverai les yeux au ciel.

-Et si on allait prendre un verre ? Je demande en bousculant Enzo de l'épaule.

-Volontiers. Approuve-t-il.

Et nous nous frayons un chemin pour saisir deux coupes de champagnes parmi tout ces gens qui paraissent si assoiffés qu'ils forment une foule compacte.

Nous trinquons et buvons ce verre sans nous quitter des yeux. Jusqu'à en reprendre un deuxième et parler météo, puis enfin un troisième verre et nos langues se délient complètement et nous plaisantons ensemble. Je me sens moins gênée, mais plus abrutie évidemment.

C'est alors que débarque le roi et la reine du jour pour trinquer avec nous à leur tour. Et le malaise revient au galop.

-J'espère que vous avez aimé la cérémonie. S'enquiert instantanément Jenny.

-C'était magnifique. Toutes mes félicitations. Réplique Enzo aussi à l'aise qu'un poisson dans l'eau.

-Oui, et vous êtes très beaux tous les deux. Oh, papa, tu n'as pas encore rencontré Enzo auparavant, il est...c'est mon petit-ami. Je m'empresse de dire à mon père avant qu'il ne pose lui-même la question.

Je ne sais pas par quelle putain de moyen mon cerveau a si vite déraillé, mais l'erreur est commise. Ce qui est dit est dit et je ne peux plus le révoquer. Après tout, je n'allais pas le présenter comme mon ex petit-copain qui a voulu faire preuve de compassion et de générosité. Je sens le regard d'Enzo peser sur moi mais je ne le relève pas.

Mon père semble surpris, puis décide de lui serrer la main, avec une poigne de fer, ce qui m'exaspère évidemment. Les preuves de virilité transmises, les deux commencent même à discuter !

-Je vous remercie de me permettre d'être ici, et je suis ravi d'accompagner Charlie aujourd'hui. S'exprime Enzo.

Je n'ai qu'une envie, que mon père aille papoter avec d'autres personnes que nous, parce que je ne sais pas encore pourquoi, mais cette situation me met très mal à l'aise maintenant.

CharlieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant