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La question de savoir s'il a des frères ou sœurs me revient en mémoire.

Se pourrait-il qu'il ait une sœur ? 

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Je me lave en vitesse, puis sort de la douche, à regret, parce que j'étais vraiment bien et paisible quand la chaleur de l'eau me courait sur la peau.

Retourner dans le salon me terrifie. Je n'ai pas envie d'affronter son silence, aussi pesant soit-il pour moi que pour lui. Je me demande même si je ne ferai pas mieux de partir.

Mais la porte de la salle de bains s'ouvre brusquement, alors que je suis à peine en train de mettre une serviette, qu'il avait placé préalablement sur le lavabo pour moi.

Je rougis, gênée par son interruption. Non pas qu'il ne m'ait jamais vu nue, mais ma pudeur refait surface. Je n'ai jamais été du genre démonstratif quant à mon corps.

Une lueur malicieuse illumine son visage, mais ses yeux trahissent encore la peine qu'il ressent au fond de lui. Comme une plaie récente mal refermée.

J'attends de voir ce qu'il va faire, je guette le moindre de ses gestes, mais il ne fait ni ne dit rien.

-Euh...Tu veux que je sorte ? Je demande timidement.

Il reste planté là, face à moi, comme si c'était la chose la plus normale du monde.

-Non. J'étais juste venu voir si tu étais toujours en vie.

Je sens son regard parcourir mon corps trempé, puis dans un sourire plus que suggestif, il referme la porte après lui, me laissant stupidement plantée au milieu de la salle de bains.

Quel enfoiré ! Il est juste venu me mater, oui !

Le sourire bête que je vois sur mon visage en regardant dans le miroir me fait frémir. Ce type est vraiment la personne la plus étrange que je n'ai jamais rencontré. Et je me sens bien trop différente quand je suis avec lui. Voilà que je souris bêtement, rien qu'en pensant qu'il soit venu dans la salle de bains juste pour me regarder.

Sur ce je pars dans sa chambre pour me mettre en pyjama.

J'ouvre la porte, et entre en la refermant. J'essaie de trouver l'interrupteur, mais il semble s'être volatilisé. Putain mais il doit bien y avoir un interrupteur !

-Sur ta gauche.

Sa voix me fait sursauter jusqu'au cieux. Bordel mais il est taré !

Je réussis à atteindre l'interrupteur, et je le découvre, allongé sur son lit, vêtu d'un t-shirt et d'un caleçon, les bras derrière la tête. Rien que de le voir comme ça, ses muscles étirés, et son air amusé, j'ai envie de lui sauter dessus autant que de le gifler de m'avoir fait peur.

-Je t'ai fait peur ?

Il me nargue avec son sourire de vainqueur. Toute trace de tristesse semble s'être évaporée de son regard. Et j'en suis soulagée dans un sens. Je ne sais pas comment gérer ma propre souffrance, alors celle des autres, encore moins. Je ne suis pas quelqu'un de très rassurant lorsque l'on a des problèmes à confier. Rilee peut en témoigner.

Je lui offre mon sourire le plus faux et ajoute avec ironie.

-Bien sûr que non.

Son regard pétillant et son air enjoué m'informe que je l'amuse beaucoup apparemment.

-Il me semble pourtant avoir entendu un petit cri.

Je lève les yeux au ciel.

-Tu as dû le rêver. J'ai connu bien pire que ça.

CharlieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant