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- Alec.

Je serre des dents.

- Pourquoi tu tires cette tête ? On dirait que tu as vu un fantôme ! Ce n'est qu'Enzo !

Il reprend son hilarité comme si rien ne l'avait perturbée.
Je lui met un coup dans le ventre et il se calme un peu, avant de soudainement partir sans un mot, se retenant d'exploser en un sourire crispé. Je ne capte rien, jusqu'a ce que je l'entende hurler de rire. Il en fait beaucoup trop. Et ce con me laisse planter là, livrée à moi même avec.. avec l'autre !

Il s'avance et me dit du tac au tac.

- Tu as un briquet ?

Aie. Une approche par intérêt, les meilleures. Il m'exaspère. Je me fait la plus désagréable possible. Autant dire que je pouvais aller bien loin.

- Tu n'en a pas ? Tu fumes et tu n'as pas de briquet ?

- Ouais et qu'est-ce que ça fait ? Et puis arrête d'être aussi agressive, je ne t'ai pas demandé la lune !

- Je ne t'ai pas forcé à venir me demander du feu ! Tu récoltes ce que tu mérites.

Je fais bien entendu allusion à tout à l'heure.

Il soupire, et passe une main tendu dans ses cheveux.

- Bon tu en as un ou pas ?

- Oui. Mais pas pour toi.

J'en ris presque moi même.

- Désolé. Mauvaise réponse. ( Ses poings se serre et se desserre, visiblement, il est plus agacé que moi.) Je suis pas d'humeur.

Je lève les yeux au ciel, tandis qu'il se rapproche d'un pas. Oh Doucement ! Périmètre de sécurité franchis !

- Et qu'est-ce que j'en ai à fou...

Mon mot reste en suspens, je n'ai même pas le temps de dire ouf que je me retrouve sur son épaule, tel un sac de pommes de terres. Je déteste les pommes de terres.

Je me débat en vain, et malgré mes insultes et mes coups, il ne cille pas une seconde, au contraire, il resserre encore plus sa prise sur moi.

- Tu me reposes tout de suite. Je ne me répéterais pas. Tu me lâches, et tu disparaît de ma vie !

Il me rit au nez. J'ai l'impression d'être devenu un clown ce soir.

- je ne rigole pas ! Si tu ne me lâches pas je crie au viol.

- Tu n'en aurais pas le temps.

Lorsqu'en face de moi s'étend un liquide bleu, je perds espoir. Je ne me rends compte au dernier moment de son plan, lorsque tout espoir de me sauver est mort, mais redouble d'intensité dans mes coups. Pourvu qu'au moins, j'arrive à lui faire des bleus.

- Putain Enzo, pas la piscine ! ENZO ! T'es sérieux là ?! A quoi tu joues ! ( Je suis désespérée au plus haut point.) Tu n'es qu'un enfant.

Il retire d'un geste leste et délicat mon portable, mon paquet et mon briquet de ma poche arrière. En fait je ne l'ai même pas senti me tripoter les fesses , je ne m'en suis rendue compte, que lorsque je les ai vus par terre.

Il s'approche dangereusement de l'eau.

- Reposes moi.

- Et je passerai pour quoi, à ne pas tenir mes promesses ?

- tu n'as fait aucune promesse !

- Si, je m'en suis fait une, mentalement.

Génial. Je vais l'étriper.

- Tu me reposes, on peut parler calmement, tu n'es pas un sauvage si ? ( Je suis une horrible menteuse.) Parlons comme des gens civilisés, allez reposes moi.

La manière forte n'a pas marché, et si la douce avait sa chance ?

Il se marre. Ah, autant pour moi

- Navré princesse, mais tu es faite.

- Ne m'appelles plus jamais comme ...

Encore une fois je me retrouve coupée dans mon élan. Il adore me couper la parole apparemment.

Je fais un vol plané, avant de retomber tête la première, en plein dans l'eau gelée. Chaque parcelle de mon corps est frigorifié.

Et bien sûr, il n'hésite pas a me narguer du bord de la piscine.


- Comme ça la prochaine fois, tu seras plus polie !

Il n'existe aucun mot assez puissant pour le définir le plus vulgairement possible. Je lui fais un doigt d'honneur, et nage pour sortir de ce mini Antarctique qu'est la piscine. Je ne vais pas le laissée me marcher dessus et se foutre de ma gueule. C'en est trop. Et il va goûter au goût chloré de la vengeance.

Je m'approche de lui, et provoque un mouvement hésitant de recul en lui. Il semble intrigué.

- Tu n'es qu'un sale con.

A ma grande surprise, il enlève son pull et me le tend. Qu'est-ce qu'il se passe ?! Ne suis-je pas en train de rêver ? Dieu existe t-il vraiment ?!

Je le prends sans me plaindre, mais en profite pour lui agripper le bras. J'eus soudainement l'impression de recevoir un électro-choc. Il est bouillant. Et très surpris aussi. Je repousse de mon cerveau toute pensées indésirables. Désolée, mais quand on joue avec l'eau, on se mouille. Je crois que je le surprend encore plus, lorsque je le pousse brusquement dans l'eau.


C'en était à mourir de rire. Je risquai sûrement la crise cardiaque tant je riais. Il sort la tête hors de l'eau avant de la secouer. Un vrai petit caniche.

- Putain mais qu'es tu fous ?!!


Mon dieu, j'ai vraiment cru que j'allais exploser !

- La prochaine fois, tu seras peut être moins con !

Je lui offre un sourire des plus ironiques, récupère mes affaires, met son sweat et le laisse patauger seul dans l'eau pour retrouver la chaleur étouffante de l'intérieur.

J'ai trouvé le moyen le plus rapide de me requinquer. Je me servais un verre, quand je l'aperçois franchir le seuil de la porte presque enragé. Je suis morte de rire, rien qu'à voir sa tête de chien mouillé !

- CHARLIE !!

Oh, j'avais oubliée tout le monde en quelques minutes. Mais Rilee me ramène à la réalité.

- Qu'es que tu as ??! Pourquoi est-ce que tu es toute mouillée ?? Quelqu'un a oser mettre quelque chose dans ton verre ? Montre moi tes yeux ! Montre j'ai dit !!


- Calme toi. Je n'ai rien. C'est juste une longue histoire inutile !

Le diable est lâché, Enzo tourne et vire, sûrement à ma recherche. Je devrai filer. Je rigole tellement que j'en ai mal au bide.

- Tu es flippante. Vas te coucher illico !

- Rilee, tu n'es pas ma mère, laisse moi faire.

D'ailleurs les complications se ramènent.

Enzo se plante devant moi et me regarde tellement méchamment que ça ne fais qu'empirer.

- Toi ! Tu ne perds rien pour attendre.

Je ris de plus belle et avant qu'il n'est pu dire quoi que se soit d'autre, Rilee me prend par la main et me mène vers la chambre d'Alec.

- Tu restes ici. Nettoie toi un peu, fais quelque chose, mais tu ne sortiras pas d'ici avant de t'être calmée. Dieu seul sait de quoi tu es capable dans cet état.

- Tu n'as pas à..

- Non, parce que je sais gérer la Charlie habituelle, mais celle là, ce n'est pas de mon ressort. Je n'eus pas le temps de protester qu'elle s'échappe en m'enfermant dans la chambre.

*****

Je suis impatiente de vous mettre la suite, ce chapitre était vraiment trop long donc je l'ai coupé en trois étapes, le précédent chapitre, celui ci et le prochain. Bien que celui ci reste quand même assez long aussi.

Le suivant s'annonce pour le moins, chaud ! Je prédis un évènement très spécial.  Je ne spoile pas !

N'hésitez pas à commenter, ça me fera très plaisir d'avoir vos avis. Bisous les wattpaders !

CharlieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant