Charlie

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Une fois cachée par les arbres je me retourne et le vois, les poings serrés, mais un sourire amusé collé au visage.

*******

Je démarre en trombe ma voiture, et rentre à la sororité.

Je n'ai pu m'empêcher durant le trajet de repenser à cette soirée. Je l'ai bien eu, et malgré ce qu'il montrait, derrière sa colère, je me rappelle de ce sourire. Ce sourire amusé, ce sourire satisfait. Il ne s'attendait pas à ce que je me venge, mais je dirais presque que ça lui a plu. Je ne sais absolument pas pourquoi. Après tout, je me suis jouée de lui, et je l'ai laissé planté à une heure d'ici. Néanmoins, je ne culpabilise pas le moins du monde.

Une fois rentrée, la mustang de mes rêves est toujours là, je la regarde une dernière fois avant de rentrer furtivement dans la maison, espérant éviter les filles et leur interrogatoire forcé.

J'entre dans ma chambre et me couche directement, trop fatiguée par le trajet.

***

Du noir, du noir, encore du noir. Je ne vois rien. J'avance vers l'inconnu, terrifiée. Il fait si chaud, que j'ai l'impression d'être dans un four. J'entends des hurlements à m'en glacer le sang, je suis terrorisée, oppressée par ses ténèbres, j'ai envie de m'arracher la peau tant la chaleur me brûle.

Je ne sais pas où je suis, ni ce que je fais, ni où je vais, et ça m'effraie atrocement. Je suis seule, comme toujours, et j'ai terriblement peur. Peur de ce qui m'attends, peur de ce que je pourrais voir, peur d'être là.

Je perçois, sous les cris épouvantables qui m'emplissent la tête, de violents coups frappé, mais je n'y fais pas attention car mon nom me parvient au oreilles.

- Charlie ! Charlie !! Ne m'abandonne pas ! Cette voix, c'est affreux, je a connais mais je ne me souviens plus ! Une voix terrifiée, une voix presque éteinte.

Je cours dans toutes les directions aveuglée par cette opacité environnante, je dois la rejoindre, il faut que je la trouve. Je ne saurais expliquer l'inexplicable, mais je le sens comme un besoin vital mais chimérique.

- CHARLIE !

Sa voix continue de m'appeler mais je ne peux répondre, ma gorge obstruée par une énorme boule douloureuse. Il m'est impossible de parler, et mes yeux, abusés, se retrouvent voilés. Mon visage est trempé d'eau salé, et mon corps transit de peur.

Je veux me réveiller par pitié, ce n'est pas réel !

***

- Charlie !!

J'ouvre brusquement les yeux, encore tremblante du nouveau cauchemar que je viens de vivre.

- Charlie ? Ça va ?

Je reconnais la voix de Rilee qui tambourine à ma porte.

Je me racle la gorge avant de lui répondre.

- Oui, pas de problème, ne t'en fais pas.

Ce cauchemar était intense, plus que d'habitude j'ai l'impression. Puisque habituellement, ça ne la réveille plus.

Je n'ose pas aller ouvrir, car si je le faisais, ça serait la pire humiliation de ma vie. Je suis dans un état épouvantable.

- Tu en est sûre ? J'ai entendu des cris et...

Sa voix est empreinte d'inquiétude.

- Oui ! Ça va très bien !

Je suis un monstre, elle veut seulement m'aider, mais je me sens si vulnérable, que je ne sais pas comment réagir, comme d'habitude, pour qu'elle retourne se coucher.