Charlie

17

Il n'oserai quand même pas me conduire chez mon père, si ?!!

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Je ne peux contenir ma colère, il me trahi ouvertement ! Je tremble de rage. La surprise et la désagréable sensation de panique me prennent les entrailles.

- Tu ne vas pas m'emmener là bas ! Il m'ignore. Alec !

Il feins une nouvelle fois de ne pas m'entendre, et augmente le volume de la radio pour couvrir ma voix.

- Alec... Je ne plaisante pas, fais demi-tour tout de suite ! Je n'ai pas envie d'aller là bas et tu le sais ! De quel droit est-ce que tu m'y emmène de force ?!

Il secoue la tête avant de remettre le volume à un son plus convenable.

- Je ne fais que ce qu'un ami doit faire. Ne m'en veux pas Charlie, je ne connais pas ton père, ni ce qui vous arrive tout les deux pour que tu le haïsse à ce point, mais je sais que tu dois y aller.

J'ouvre la bouche pour lui répondre une explication cinglante, mais il ne m'en laisse pas le temps.

- Tu dois te réconcilier avec ton père. C'est important pour lui, mais aussi pour toi ! Tu ne peux pas te séparer de ta famille comme ça ! C'est ce que tu as de plus important dans ce monde !

- Tu ne sais absolument rien de ma famille, ni du pourquoi je ne veux plus le voir, ni de rien en fait ! Tu n'as aucun droit de m'y forcer !

- Je sais ! Mais quelqu'un m'a appelé ce matin, une certaine Jenny Croller, pour me demander de te convaincre de venir, ( Je tente de protester, les joues rouges de colère, mais une fois de plus il me coupe avant.) Ne t'énerves pas contre moi, je ne la connais, ni d'Adam ni d'Eve, mais elle sait qui je suis, et que je suis ton ami proche comme elle m'a dit.

- Mais comment ?! Et puis même, ça ne change rien au fait que je veux rentrer !

- Je suis désolé mais c'est impossible, j'ai fait une promesse.

Nous entrons peu a peu dans la petite ville, et je ne peux m'empêcher d'appréhender une rencontre entre mon paternel, cette connasse, et moi. Non en fait, je n'appréhende pas, je suis presque terrorisée par la perspective d'une soudaine confrontation.

- Tu n'es pas sérieux j'espère ? On s'en tape de ta promesse, tu ne la connais même pas !

- Ce n'est pas pour elle, mais pour toi que je fais ça, alors arrête de me hurler dessus ! Et puis de toute manière, on est presque arrivés.

- Et comment le sais tu ?!

- Elle m'a donné l'adresse imbécile !

- Ouh ! Ne me cherches pas trop. Je ne suis plus d'humeur pour « l'humour » vois-tu !

Il marmonne quelques mots à peine audible.

- Ah ça ! Je l'avais bien compris.

Nous entrons dans le fameux quartier où vit mon paternel, et je jette un œil sur cet endroit si tranquille, et bien organisé. Ça change complètement de l'ancienne adresse merdique où il s'était installé avant Jenny. En fait, tout comme son habitation, il a changé depuis qu'elle est arrivée. Comme si la baraque reflétait l'homme qui y vit. Ce n'est pas si mal après tout, tant mieux pour lui, il a su trouver un bon porte-monnaie. J'essaie de trouver jusqu'au plus profond de moi-même ne serait-ce qu'un soupçon de remords pour ce que je viens de penser, mais je n'y parviens pas.

- C'est celle là ? Me questionne délicatement Alec. Ah pour sûr, il devra prendre plus que des pincettes s'il veut que je lui adresse à nouveau, la parole un jour.