Charlie

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- Super, du chinois ce soir, ça te va ?

Je souris.

- C'est parfait.

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Après avoir fait un rapide saut à la sororité pour récupérer des affaires, pendant qu'Enzo soit parti prendre à manger, je retourne à son appart, en me demandant si je fais vraiment le bon choix dans tout ça.

Ça semble si... irréel.

Après deux semaines d'absence totale, il me rappelle une fois et je tombe précipitamment dans ses bras. Les choses semblent trop faciles pour lui.

Mais depuis que je le connais, c'est comme si tout avait changé, en restant pareil dans un sens.

Il a réveillé des sentiments, des choses en moi que je ne connaissais plus, voire pas du tout.

Je suis frustrée quand il n'est pas là, et je le suis tout autant quand il l'est parce que je me sens frustrée à l'idée que tout puisse d'arrêter d'un coup.

Il me rend complètement folle !

J'étais toujours réfractaire à ces romances fleur bleues et aux choses que je trouvais banales et stupides, comme être en couple ou même aimer quelqu'un, en clair ce n'était pas dans mes projets. Mais l'évidence est là. Je suis mordue.

Et je ne peux plus lutter contre. Même si ça me paraît absurde.

J'espère juste que lorsque ce sera fini, ça ne fera pas trop mal. Parce que ça finira forcément, vu la chance qui me poursuit avec les gens que j'aime.

Non, je prie pour que ça ne fasse pas trop mal.

J'en ai assez de souffrir. Et il y a déjà beaucoup de choses qui me font souffrir sans que je m'en inflige encore plus avec une amourette de passage.

Une fois arrivée chez lui, Enzo m'ouvre la porte et je sens en entrant une délicieuse odeur qui provoque un grondement dans mon estomac. J'ai si faim que ça ?

Enzo a préparé la table, et il ne semble manquer que moi. Ça le don de m'attendrir, et du même coup de m'agacer parce que je suis attendrie. Je suis vraiment trop contradictoire.

- Donne-moi ton sac, je vais le mettre dans la chambre.

Il tente de me le prendre des mains mais j'ai un léger mouvement de recul. Nous allons dormir dans la même chambre ? Rien que de me le répéter, je trouve ça flippant.

Je ne sais pas à quoi je m'attendais mais ça me fait vraiment bizarre d'entendre ça. Accepter de dormir chez lui ne m'a pas posé de problème en soit, mais le fait de dormir dans le même lit rend les choses plus...intimes ?

Il s'en aperçoit, et dit précipitamment.

-Je dormirais dans le canapé si tu veux. Je ne...Enfin, c'est toi qui vois.

Mais là encore, ça me parait bizarre, je suis venue dormir chez lui, il m'y a invité, ce n'est pas pour qu'il dorme sur un canapé. Je me sens légèrement mal-à-l'aise.

- Non, bien sûr que non. Je n'ai pas de soucis.

Son sourire me calme, et je le laisse prendre mon sac. Aussi étrange que cela puisse paraitre, je suis plus terrifiée à l'idée de passer du bon temps sans aucunes intentions avec lui, que la dernière fois où tout est allé vraiment loin.

Lorsqu'il revient, nous nous mettons à table, et l'atmosphère est chaleureuse et paisible. Ce qui ne nous était pas arrivé depuis longtemps.

Il me parle de lui, enfin plutôt de la fac et de sa vie étudiante. Le truc, c'est qu'il ne dit rien sur sa vie personnelle. Je veux dire, c'est vrai, je ne sais rien de sa famille, si ce n'est toutes les horreurs que son père lui a fait subir. C'est déjà pas mal, en fait. Mais j'aimerai beaucoup en apprendre plus sur sa mère. Je ne sais même pas s'il a de la famille ici, ni même s'il a un frère ou une sœur !