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Je continue ma route rapidement et une voiture s'arrête près de moi. Je constate qu'elle m'est familière...

-Charlie ?!

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- Mais qu'est-ce que tu fous ?? Pourquoi tes vêtements sont arrachés ?

Je n'attends pas une seconde, et monte dans la mustang rouge.

Oh mon dieu. C'est terriblement gênant ! Je suis morte de honte, de colère, de tout.
Je dois sembler ... ridicule ? Minable ? Mais peut m'importe. Je lui saute au cou dans mon soulagement mais me détache aussi vite en me rendant compte de ce geste.

- Désolée, je suis juste soulagée d'avoir trouvé quelqu'un que je connais !

Reprends tes esprits, merde !

- Putain qu'est-ce qui t'es arrivée ? Pourquoi t'es comme ça ? Est-ce qu'on t'a fait mal ? Et pourquoi tu ne répondais pas au téléphone ! J'essayais de savoir si tu étais bien dans un bus ou rentrée chez toi mais tu ne répondais pas, alors j'ai roulé dans la ville au cas où, je me sentais mal de t'avoir laissée !

Je suis bizarrement rassurée et heureuse d'apprendre ça.

- Attends...

Tout le stress que mon corps a accumulé s'évapore peu à peu, mais mes sens sont encore en alerte, tout mon être est en ébullition, après cette course folle.

C'est étrange mais, là, je me sens mieux, en sécurité, peut-être est-ce parce qu'à présent je suis dans une voiture, ou bien parce qu'il est là ? Non. Non, et encore non. Je suis rassurée parce que je vais bien, et que tout est fini à présent.

Il fouille à l'arrière de sa caisse et je repense à ses mots, son expression...

Je l'observe et remarque sous son t-shirt, lorsqu'il est courbé, qu'il a des tatouages dans le dos, en plus de son épaule, je ne distingue pas les dessins car la nuit obscure nous entoure.

Il se replace sur son siège et je détourne vivement les yeux. J'en rougis presque de l'avoir maté comme ça, alors que 5 minutes plus tôt, j'étais foutue.


Il me tend un pull que j'accepte volontiers. J'enlève mes lambeaux de vêtements. Je lui suis reconnaissante lorsqu'il détourne le regard en respectant ma pudeur, et je mets son pull noir. Je me sens soudain tanguer et l'intérieur de la voiture se fait flou devant mes yeux.

Je secoue la tête pour garder l'esprit sur terre. Il divague beaucoup trop à mon goût.

Enzo me regarde inquiet, sûrement parce qu'il vient de recueillir une folle en train de se trimballer en soutien-gorge, que le moindre mouvement fait sursauter.

- Maintenant, dis-moi ce qu'il s'est passé pour que je te retrouve dans cet état ??


Sa voix est légèrement tremblante, mais son esprit semble tout à fait net. Je ne me sens pas de lui avouer la vérité. De toute façon il n'a pas à savoir. Mais cela me ferait peut-être du bien d'en parler ? Putain mais ta gueule, Charlie ta gueule !

Il se remet en route.

- Rien de grave.

Comme si me retrouver dans cet état n'évoquait pas les pires scénarios ! Je ne peux pas fuir ni la vérité, ni le fait que je dois la lui dire pour qu'il se taise.

- S'il te plaît, dis-moi... Que je comprenne pourquoi je te retrouve en soutif à minuit passé dans des rues remplies d'étudiants en chien !

- Non ! Je... je ne sais plus, j'ai oublié.

CharlieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant