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Ou peut-être plus que je ne l'intéresse en tout cas. Ouais, ça doit être ça. Et c'est bien fait pour moi. 

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Je retourne sur la terrasse, n'écoutant qu'à moitié la conversation déprimante sur les examens ratés ou réussis de tout le monde.

Mais je n'ai pas envie de les écouter. Je n'ai qu'une pensée en tête.

Pourquoi ? Pourquoi est-ce que je me sens bizarre ? Pourquoi est-ce que j'ai une telle envie de le voir ? Pourquoi est-ce que je ne cesse de penser à Enzo ?

Ne serait-ce que pour cette obsession que j'ai pour lui, je le déteste.

J'aimerai qu'il soit là pour me dire qu'il me veut, moi. Et ça me rends dingue. Parce que putain, si Alec n'avait pas fourré son nez dans mes affaires, peut-être qu'il serait là, justement.

Enfin, s'il avait eu plus de couilles aussi !

Il faut vraiment que j'arrête de me torturer avec ça, parce que ça me prend la tête, et que c'est la dernière chose dont j'ai besoin. Surtout que je ne peux plus rien faire. Je suis déjà allée le voir, j'ai déjà mis ma fierté de côté pour le convaincre... de je ne sais quoi, d'être avec moi ! Mais il n'a pas voulu m'écouter, et je l'ai retrouvé avec Amber. Alors je ne peux plus rien. Je ne vais quand même pas le supplier non plus ! Je dois arrêter de me focaliser sur lui.

- Charlie ?

Je n'ai pas envie de leur parler, à tous, qu'ils aillent se faire foutre. Je suis énervée maintenant.

- Charlie ! S'exclame Alec.

Je sors de ma rêverie, agacée.

- Quoi ?!

-Ton téléphone ! S'exclame-t-il comme si c'était évident.

Je sens effectivement mon téléphone vibrer, et sonner dans ma poche. Je suis vraiment à l'ouest.

Je prie pour que ce soit mon opérateur ou autre foutue compagnie, parce qu'il n'y a vraiment personne à qui j'ai envie de parler. Le nom qui s'affiche me fait frémir. Putain de malchance.

Enzo.

Je laisse sonner, en proie à un dilemme. Je n'ai pas envie qu'il croie que je suis à sa disposition, qu'il peut me rejeter puis me rappeler des jours plus tard en croyant que je serai là, à la minute où il a besoin de moi.

Et en même temps, n'est-ce pas ce que j'espère depuis des jours ?

Au bout de longues minutes de dialogue intérieur avec ma conscience et ma raison, je prends ma décision avant d'avoir un mal de crâne.

J'appuie, déterminée, sur le bouton refus. Pas de retour en arrière. Il est grand temps que je m'impose.

Je pose mon téléphone sur la table, sous mes yeux, puis me recentre un peu sur l'instant présent.

Le problème c'est qu'au bout de dix minutes, je n'en peux plus, mon téléphone n'a pas cessé de sonner une seconde. A croire qu'Enzo est vraiment désespéré au point de me harceler chaque minute de mon existence. Mais bon, il a toujours eu un don pour ça depuis que l'on s'est rencontré.

Au bout d'une énième fois, je prends mon téléphone en main, et me lève pour m'éloigner.

- Allô ?

Sa voix rauque me fait tressaillir même à travers le combiné.

- Quoi ? Pourquoi est-ce que tu me harcèles comme ça ?

CharlieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant