Charlie

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Dès qu'on se verra, je lui dirai. Je lui dirai qu'on ne peut pas être ensemble, que ça ne mènerait à rien, et qu'il faut que cette nuit signifie simplement ce qu'elle signifie. Une nuit. 

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Après être allée en cours l'après-midi, je rentre aux alentours de 15h.

Je n'ai pas arrêté de penser à la nuit dernière. Tellement que je n'ai presque rien écouté en cours.

J'ai révisé, dormi, et mémorisé tout un speech afin de dire raisonnablement à Enzo que lui est moi, ça ne donnerait rien de bon.

Mais mon cerveau semble prêt à exploser. Je suis stressée. Non pas que j'ai changé d'avis, mais tout a changé.

Qu'est-ce qu'il nous a pris ? On n'aurait jamais dû faire ça. Et pourtant, j'ai repassé un milliard de fois la nuit dernière dans ma tête.

La saveur de ses lèvres, son corps frémissant contre le mien, le rythme de mon cœur et du sien, nos respirations saccadées... c'était hors de contrôle. Et le pire, c'est que j'ai adoré ça.

Je me hais, moi et mes hormones.

Je me lève pour aller prendre une bonne douche afin de me rafraichir les idées.

L'eau se confond sur ma peau, et ça fait un bien fou. J'ai l'impression qu'elle m'apaise. Après avoir joué les prolongations, je me lave et me rase avant de me décider à sortir. Je me sèche les cheveux, puis me plante devant mon armoire.

Je ne dois pas trop en faire, sinon, je me contredirais littéralement.

Si je fais trop d'efforts, cela pourrait signifier que j'envoie un signal, tandis que si je n'en fais pas trop, le message est clair : il n'y a aucun avenir possible entre nous. Je deviens folle, comme si un mec pouvait deviner ce genre de choses en regardant mes fringues. Je le surestime à mon avis.

Donc je prends un jean bleu, me met un haut noir légèrement décolleté mais pas trop, et enfile ma veste en cuir. J'y ajoute mes bottes, et quelques bracelets pour finir.

Le rendu me convient, ça fait élégant et sobre.

Je jette un coup d'un œil à ma montre.

17h50.

Ok, je vais vomir. Pourquoi la perspective de le revoir me fait-elle autant d'effet ?!

Ça fait un moment que toutes sortes de scénarios parasites ma tête. J'essaie de me conditionner mais je dois avouer qu'il a foutu un beau bordel !

J'ai l'impression que rien à changer, mais que tout est complètement différent maintenant.

Je le hais. Je me hais. Bref, je suis à bout en somme.

Je descends dans la pièce principale, il est 18h pile.

Pourquoi ai-je accepté déjà ? Ah oui, foutue conscience.

J'entends un moteur familier vrombir à l'extérieur, et me rue devant la fenêtre de la cuisine.

Sa mustang rouge pétante se gare face à la sororité, de l'autre côté de la route.

Merde. Je panique.

Mon estomac se retourne, et j'ai l'impression qu'on le martèle de coups de poings.