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Il me regarde toujours, puis contre toute attente, me parle d'un ton totalement indifférent. Comme si tout ça ne s'était pas passé, comme si je n'avais jamais rien dit. 

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- Tu peux aller prendre une douche. La salle de bains est à gauche. Et il y a une petite pharmacie dans le placard au-dessus du lavabo si tu veux.

Je me lève, avec l'impression réelle de m'être faite rouler dessus. Une fois dans la salle de bain, je laisse le puissant jet d'eau chaude me détendre chaque muscle et me rougir la peau. Ça me fait du bien, je me rends compte que je me suis emportée trop vite et je le regrette, j'en ai dit beaucoup trop sur moi, beaucoup trop de sous-entendus qui me définisse. Pourquoi est-ce si dur de dire la vérité ? De dire ce que je suis, des choses qui me concerne ? Enzo n'est pas un espion ou un truc dans le genre, je n'ai rien à craindre il me semble, alors pourquoi ai-je besoin de toujours tout cacher ?

J'ai encore légèrement mal à la tête mais c'est supportable. Je ne sais plus combien de temps je reste là, mais je finis par sortir. Et je me rends compte que je n'ai pas de rechange !

Merde. La douche rafraîchissante m'a permis de me souvenir de la soirée de la veille.

Je me suis fait déshabiller par deux clodos puis me suis enfuie dans les rues pleines d'adolescents en débauche, et Enzo m'a sortie d'une mauvaise passe en me ramenant chez lui pour la nuit. Je pense l'avoir mal traité ce matin et je devrai le remercier plutôt...

Il faut que je me reprenne en main. Ce n'est pas un putain de beau brun et une agression qui vont me fragiliser. Je vais m'en aller. Je dois m'en aller.

En attendant je n'ai toujours pas de haut, je décide de sortir en sous-vêtements, une serviette autour de moi. Je cours presque jusqu'à sa chambre, puis ferme la porte derrière moi et me retourne.

Je reste bloquée, affreusement gênée, et agrippée à ma serviette. Il est là. Oh oui, il est bien là, en caleçon noir, devant mes yeux qui le dévore. Je n'arrive plus à bouger, et mon corps tremble. Comment ai-je pu être aussi bête ? J'aurai dû frapper, c'est chez lui après tout ! Il remarque ma présence. Mal à l'aise, il termine d'enfiler rapidement son jogging, tandis que j'observe son tatouage qui lui prends presque tout le dos jusqu'à la nuque. Un gros crâne, entouré d'un immense et long dragon la gueule ouverte. Un tatouage impressionnant, et qui, sur lui, ne fait ni kitsch, ni bizarre. Ça lui va bien, trop bien même. 

Des tatouages mystérieux, comme celui qui les porte, et qui disparaissent sous un T-shirt noir, à mon plus grand damne. J'ai une irrépressible envie de les toucher, puis lorsque mes yeux rencontrent les siens un peu plus hauts, je me rends compte que je salive presque et qu'il faut que je me détourne de lui. Je ferme la bouche devant ce corps d'Apollon. C'est terriblement gênant.

Il sourit et me fixe droit dans les yeux, alors je rougis en soutenant son regard et en relevant légèrement le menton. Je ne suis pas honteuse de le mater comme ça, juste un peu gênée. Non, carrément gênée d'être prise en flagrant délit !

Il s'excuse poliment et me laisse seule, non sans me frôler en partant. Je respire un grand coup, son Eau de Cologne me chatouillant divinement les narines. Il est si... musclé ! J'en reste bouche bée.

J'enfile vite mon Jean et le pull qu'Enzo m'a prêté la veille. Il faut absolument que je parte. Assise sur le grand lit, enfilant mes chaussures, je sais bien que trop de choses gênantes m'arrive en sa présence, et que mon corps réagit beaucoup trop quand il est à côté de lui. Donc je dois partir, avant de me jeter sur lui.

Une fois prête, je prends mon sac d'une main, et je vais dans le salon pour lui dire au revoir.

Il ni y a aucun bruit, et Enzo semble s'être volatilisé.

- Enzo ... ?

Je m'approche de la cuisine, et remarque sur la table un petit déjeuner et un petit bout de papier.

Je lis le mot, près d'une tasse de café encore fumante. "Je suis parti, mange, je reviens rapidement."

C'est tout. Une phrase et un déjeuner. Qu'est-ce que j'en fais, moi ?

Je ne sais pas si je devrais...

Oh et puis merde, les deux tartines beurrées et la tasse de café chaude me font flancher. L'appel est trop fort.

Je ne résiste pas, et entame l'une des tranches. Je les savoure littéralement. Mon café me réchauffe et me réveille un peu plus. Dieu que j'aime le café brûlant et corsé...

Une fois ma tasse finie, je range et nettoie la vaisselle. Il m'a aidé alors je lui rends la pareille. Je prépare mon sac et prends ma veste.

Je m'apprête à partir, mais la poignée est blo...quée ! Il a fermé la porte à clé !

Je rêve ! Je ne vais pas rester là moi ! Dire que je comptais filer en douce, profitant qu'il soit justement parti !

Ça fait vraiment peur. On n'enferme pas quelqu'un, quand on est quelqu'un de normal ! Ce mode opératoire me donne l'impression d'avoir affaire à un psychopathe putain !


Je soupire et rit à moitié. Apparemment je suis prévisible, il s'est préparé à ce que je ne l'attende pas. Malin, cet abruti.

Je cherche mon téléphone, et l'extirpe de la poche arrière de mon jean.

4 appels en absence, Rilee, Alec, Alec, et mon père.

Je m'assois sur le canapé un instant, le doigt au-dessus de mon portable.

Je dois me préparer mentalement à tous ces appels.

Donc je décide de rappeler Rilee en premier, le moins dur. Elle me raconte sa soirée de la veille et me fait la morale parce que je ne l'ai pas appelée, mais elle l'avoue elle-même qu'elle n'était en état de venir à mon secours. Tu parles. Je la rassure, mais la menace de ne jamais me refaire un coup pareil si elle tient à vivre encore un jour de plus.

Elle m'a mise de bonne humeur à vrai dire. Son entrain perpétuel me donne, pratiquement, toujours le sourire.

Puis j'appelle Alec et j'ai le droit au même discours jusqu'à ce que je raccroche pour le faire taire.

Il n'en reste qu'un. J'hésite à rappeler mon père. Je n'ai pas envie de me sentir obligée de m'expliquer sur mon comportement irrespectueux et blablabla... comme à chaque fois qu'il m'appelle, j'ai droit à des remontrances ennuyantes. Alors je lui envoie plutôt un message, tout simple.

-« Pourquoi m'as-tu appelée ? » Et la réponse ne tarde pas.

Il faut qu'on parle. » Ça m'avance bien !


- « Et ? »
- « Et bien, viens à la maison. »
- « Non, je suis occupée. »
- « Ta tante s'en va. Tu vas venir lui dire au revoir à l'aéroport avec nous. Et tu n'as pas à discuter.»

Je soupire d'agacement. Comme si j'avais le choix.

- « Rendez-vous dans 1h, puisque tu arriveras en retard. »
- « Tu me connais bien. »
- « Trop bien même. À toute à l'heure. »

Bon comment je vais sortir moi ? Mon téléphone me sert d'ami pendant les 10 minutes suivantes, lorsque cliquetis de verrou attire mon attention.

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Voilà voilà les Wattpaders !

New chapter, et petite nouvelle apparition de la "famille" de Charlie, qu'est-ce que vous en avez pensé ?

Cela vous a plu ? Que va-t-il se passer ensuite ? Et qu'est-ce que vous avez pensé d'Enzo et sa petite blague ?

Mettez-moi tout ça en commentaires !

Bisous, bisous !

-M-

CharlieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant