36

95 7 1
                                    

- Oh, c'est qu'elle est coriace ! Un jour, tu tomberas dans mes filets petite chose, et tu m'aimeras, crois-moi, tout le monde m'aime.

Ce qu'il est agaçant ! Moi, petite chose ?! Arrrgh !

- C'est ça, cours toujours, pauvre mec.

***********************************************************************************************


Au bout d'une heure de route, j'apprends que j'étais à 22 kilomètres de l'Université. Et plus précisément à MT Morrison, c'est-à-dire dans le trou du cul du Colorado, ou pas loin.

Durant la fin du trajet, nous n'avons prononcé mot, ce qui n'était pas pour me déplaire, j'étais à deux doigts de l'étrangler.

La voiture s'engage dans le campus et 5 minutes après, se gare devant ma sororité.

Enzo sort précipitamment de la voiture et la contourne. Avant même que j'ai pu bouger le petit doigt, il m'ouvre la portière.

Je reste profondément étonnée. Comment un ego si démesuré pouvait contenir une once de courtoisie ? Je doute que la science puisse y répondre un jour.

J'aurai pu dire que c'était un vrai gentleman, si je ne savais pas ce qu'il était vraiment.

Un coureur de jupons invétéré, et rien d'autre.

Pour ces hommes-là, la galanterie est un art qu'ils apprennent spécialement à manier pour la drague. J'en suis certaine. Ça leur fait plaisir de créer une dépendance de leur personne en une femme.

Ils se sentent plus virils. Mais ce sont surtout des gros machos. Et ça je l'ai très vite compris.

Il remarque ma gêne et se gratte la nuque avant de s'éloigner vers le coffre.

Je descends et prend mes affaires à l'arrière.

Il avance hésitant vers moi, et surprise je fais quelques pas en arrière. Il se ravise et se dandine comme un dindon, gêné.

- Bon et ben voilà...

Qu'est-ce que je pouvais bien dire de plus ?

- Ouais, c'était... hum c'était sympa de ta part... de m'avoir ramenée.

Il rit, et semble reprendre une constance décente, car il ajoute avec arrogance :

- Mais de rien. Ce fut un vrai plaisir de braver les éléments en ta si sympathique compagnie.

Le salop.

- Je ne t'ai pas remercié. J'ai... j'ai juste dit que c'était gentil. Ne t'emballe pas non plus, imbécile.

Bien sûr, ma fierté reprend le dessus. Je me tuerai un jour. Ou elle le fera avant.

Il marque une pause, qui réinstalle un malaise palpable. Et pour couronner le tout, il me fixe en penchant la tête sur le côté, ce qui au passage, lui donne un air vraiment très sexy. Je le hais, certes, mais je n'ai jamais dit que je me priverai de le mater en secret. Si seulement il était muet... Je serai déjà à son cou !

Il brise alors le silence en premier, balayant mes douces pensées.

- On va dire que c'est ta manière à toi de dire merci. Ne t'en fais pas je n'ai pas besoin de plus. Je m'en contenterai... pour cette fois.

D'accord. Ça, au moins, c'est cool. Et compréhensif en plus. Il n'est peut-être pas complètement idiot, juste partiellement.

- Et tant mieux. Tu n'aurais rien eu d'autre de toute façon.

CharlieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant