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Il sourit fièrement, et ne se donne pas la peine de le cacher.

- Parce que... ça peut marcher entre nous ?

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Il passe une main dans ses cheveux légèrement ondulés, d'un air espiègle, mais mon mutisme semble le rendre gêné. Je suis censée répondre quoi moi, à ça ?

Je ne veux pas qu'il s'imagine que...

Non, je ne suis pas prête, je n'en ai pas envie... Je ne sais pas, alors je ne dis rien. Il se racle la gorge et continu.

- Charlie, dis quelque chose...

Je ne réponds toujours rien, je regarde ailleurs, l'instant est plus gênant pour moi que pour lui, et si je dis quelque chose, je vais m'enfoncer sous le goudron.

- Euh... Tu veux... quand même aller boire un truc chaud avec moi ? Ou froid comme tu veux...

C'est vrai qu'il est, un peu, mignon quand il est nerveux. Et je semble calmée, étonnamment calme d'ailleurs. Même si je garde un goût amer dans la bouche.

Je l'observe puis regarde derrière lui, sa Mustang me donne une idée.

Avec un air sérieux, mais enjoué, je lui réponds enfin.

- D'accord. Mais c'est moi qui conduis ta voiture.

- Quoi ?! S'exclame-t-il.

Son regard varie entre sa voiture et moi. Il respire un bon coup

- Non. N'y pense même pas. Jamais, je ne laisserai une fille conduire ma bagnole. J'ai envie de la garder encore quelques années si tu veux bien.

Je lève les bras, exaspérée.

- Qu'est-ce que c'est sexiste comme point de vue ! Et puis, pour te faire pardonner tu me le dois bien.

Il me regarde, paniqué, et ça m'amuse tellement, que j'en oublie pourquoi je ne veux pas être avec lui. C'est vraiment hilarant. Il est tiraillé entre l'envie de se faire pardonner et le refus catégorique de laisser le volant entre les mains de quelqu'un d'autre, qui plus est une femme !

Il réfléchit pendant cinq minutes. Jusqu'à ce que je commence à me retourner pour partir, et donc le forcer à répondre. Comme je le pensais, il me retient et je me retourne lentement.

- Non. S'il te plaît... Elle est trop importante... et c'est la mienne, alors n'essaie même plus de me baratiner, c'est non.

Je réprime mon fou rire et l'observe.

- Ce n'est qu'une voiture tu t'en rends compte ? Je sais que on ne se connaît pas beaucoup, en fait presque pas du tout, mais je sais conduire et ça me ferais plaisir de t'emmener avec TA voiture.

Il se tire légèrement les cheveux et je peux lire le dilemme dans ses yeux.

- Argh ! Je ne peux pas. Désolé.

J'explose de rire. C'est vraiment macho un mec, ça ne peut même pas lâcher sa voiture ! Je suis sûre que s'il le pouvait il dormirait avec. Pour se torturer à ce point, c'est qu'elle doit en avoir de la valeur. Entre deux hoquets, j'arrive à communiquer.

- Tu... Tu sais que t'es pas drôle. Je conduis super bien en plus. Tu rates la course...de ta vie.

Il rit avec moi et nous retournons sur nos pas.

- C'est ça moque toi, mais je m'en fous. C'est moi qui conduis, point.

- Ok, ok !

Je suis déçue.

CharlieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant