55

95 7 4
                                    


- T'es un pauvre mec.

- Et toi une pauvre fille.

***************************************************************

Enzo se gare dans un grand parking, après avoir roulé une dizaine de minutes. Il se précipite hors de la voiture, une fois le moteur coupé, pour venir m'ouvrir la portière tel un gentleman.

- Mademoiselle.

Je dois dire que je suis totalement conquise par ce genre de galanteries un peu à l'ancienne, même si au fond de moi, j'ai un peu envie de rire, de rougir, et de me défendre comme quoi je peux très bien me l'ouvrir seule.

Mais je ne dis rien, ça vaut mieux pour lui, pour moi et pour la soirée à venir. Je lui souris simplement et sincèrement.

J'ai bizarrement envie que cela se passe bien. Il me fait un tel effet aussi !

Enfin, je dois me concentrer où je peux rapidement partir en vrille tant mon cerveau fuse à mille à l'heure.

Je ne sais pas exactement où nous sommes, mais c'est vraiment joli. Il y a une dizaine de restaurants alignés en une grande rue, et je tombe sous le charme.

Ce n'est pas la première fois que nous mangeons ensemble, il m'avait déjà invité dans un petit café très sympa, mais là, c'est clairement différent.

La dernière fois, nous n'avions pas couchés ensemble la veille non plus d'ailleurs.

Je me mords la lèvre, prise par un excès de stress. Je suis beaucoup trop flippée. Tout semble prendre une tournure bien différente de celle recherchée à l'origine.

Il me serre la main, puis dépose délicatement son autre main sur le bas de mon dos.

J'ai chaud.

Nous passons devant certaines devantures mais rien ne nous tape à l'œil.

Je suis mal-à-l'aise. Je n'ai aucune idée de comment va se dérouler cette soirée, et je me connais : je suis beaucoup trop impulsive, et je gâche toujours tout.

Donc, je dois VRAIMENT y mettre du mien, et rester ZEN. Je ne vois pas en quoi ça pourrait être difficile, une bonne respiration, une bonne maîtrise des propos qui sortent de ma grande gueule, et le tour sera joué !

- Qu'est-ce qui te tente ? Me demande Enzo en se plantant devant moi.

Il est beaucoup trop près. Je regarde autour et distingue une devanture intéressante un peu plus loin, italien ? Quoi de mieux qu'un resto italien pour être apaisée ?

- Je ne sais pas... Peut-être un restaurant italien ?

J'ai l'impression de ne pas avoir mangé de vraies pâtes depuis des lustres. Pas depuis celles de Rilee soit dit en passant. La cuisine n'est pas du tout son point fort, mais pas du tout. Cette cruche avait oublié d'égoutter les pâtes avant de servir, et elle s'étonnait de la composition étrangement bizarre de son plat ! En clair, c'était d'une atrocité sans nom.

- Ça me convient parfaitement. Je ne sais pas si tu l'as remarqué, mais j'ai du sang purement italien ma chère !

Il a l'air vraiment fier d'en être un, c'est incontestable. Mais je crois surtout que c'est la raison pour laquelle il est si macho !

- Oh, alors ton côté macho s'explique enfin ! Désolée, tu aurais dû le dire plus tôt, autant pour moi, tu ne peux rien y faire.

- C'est mon côté séduisant surtout qui s'explique. Ça ne t'ai jamais venu à l'idée qu'un aussi bel homme était forcément italien ? Répond-il en souriant.

CharlieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant