Charlie

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Je garde aussi dans un coin de ma tête le lapsus d'Emily, juste au cas où, pour ma conscience. 

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Une fois, les ragots repartis, et une Emily inarrêtable, je me lève et fais signe à Rilee de me suivre, alors qu'elle me jette un regard furtif et sûrement involontaire.

Elle fronce les sourcils, comme contrariée, en signe de refus. Je la fixe, espérant recroiser son regard et lui montrer que je veux lui absolument lui parler. Mais elle fait la sourde oreille. Ou plutôt l'aveugle évidemment. Et l'instant est si ridiculement peu discret, qu'Amanda se met à s'exclamer brusquement vers Rilee.

-Tu vas y aller oui ! Dit-elle en la poussant un peu afin qu'elle se lève.

Rilee se met à souffler d'agacement. Elle n'a peut-être pas envie d'entendre ce que j'ai à dire, et pourtant il va bien falloir qu'elle m'écoute, parce que je ne m'arrêterais pas tant que cette moue boudeuse restera figée sur son visage.

Nous entrons dans le salon, et je m'assois sur l'un des canapé, puis la regarde faire de même.

-Qu'est-ce que tu me veux Charlie ? Crache-t-elle d'une agressivité que je ne lui connaissais pas.

Je suis mal à l'aise, parce que j'ai l'impression que c'est injuste. Injuste qu'il soit nécessaire que je m'excuse alors que la seule faute qui pourrait m'être reprochée c'est d'avoir refusé de voir quiconque.

-Et bien, tout d'abord, je tiens à m'excuser. Dis-je doucement.

Elle semble surprise premièrement, mais elle retrouve vite sa mine sombre.

-Et pourquoi tu voudrais t'excuser ? Que me vaut se déplaisir ? M'interroge-t-elle, la voix emplie de sarcasme.

-Tu sais très bien pourquoi. Je suis désolée d'avoir refusé de te voir pendant plusieurs jours, même si tu voulais juste m'aider.

Elle émet un petit ricanement, qui a le don de m'agacer parce que j'ai horreur qu'on se paie ma tête, surtout pendant que je présente de vraies excuses !

-Tu sais que j'ai été au courant une semaine après, et par Alec en plus ! Ce n'est même pas toi qui me dis les choses, je les apprends toujours par les autres, alors que si tu me l'avais dit, j'aurais pu comprendre. Je sais que t'es plutôt solitaire, et je ne t'en veux pas de ne pas avoir voulu m'ouvrir la porte. Je t'en veux de ne jamais rien me dire, alors que tu sais tout de moi. Je n'ai pas l'impression d'être ta meilleure amie, en tout cas pas comme tu l'es pour moi. Et c'est ce qui me blesse le plus.

Je reste bouche bée, surprise par ce qu'elle vient de dire. Certes je ne m'étale pas sur ma vie à longueur de temps, et peut-être qu'elle a raison et que je devrais m'ouvrir davantage à elle, malgré le fait que j'essaie déjà depuis un moment en vérité. Cependant, je ne m'attendais pas à ce que je la blesse à ce point. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle me dise que je la blesse et qu'elle puisse penser que ce n'est pas ma meilleure amie. Si je ne parle pas beaucoup à Rilee, c'est encore moins le cas avec n'importe quelle autre fille. C'est ma plus proche amie, et je me sens minable.

Je m'attendais à n'importe quelle raison, sauf elle. Et maintenant, je ne sais plus comment réagir, que dire pour être réconciliées. Il faut que je tente le tout pour le tout.

-Tu es ma meilleure amie Rilee, parce que tu en sais plus sur moi que n'importe quelle fille dans cette maison ! Comment est-ce que tu peux penser le contraire ? Je sais que je ne suis ni démonstrative, ni trop bavarde, mais je ne lai jamais été. Tu es tellement plus exubérante, honnête et attentive que je ne le serai jamais. Je ne suis pas comme toi, et je ne peux pas l'être. Mais sache que je ne voudrais personne d'autre comme meilleure amie, alors pardonne moi de ne pas t'avoir prévenu pour Enzo et moi. A vrai dire, je ne l'ai dis à personne, parce que je ne voulais pas que ça se sache pour le moment. Mais Enzo a dû le dire à Alec, et la nouvelle s'est répandue comme une trainée de poudre. Tu aurais été la première à le savoir, si ça peut te rassurer. Je crois même que je ne comptais pas le dire avant plusieurs jours encore.