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Nos repas arrivent, et je me lèche les lèvres rien qu'en sentant l'odeur divine de tomate. 

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Le repas est excellent, l'ambiance est revenue au beau fixe, et j'arrive même à me détendre, lorsqu'Enzo me fait rire.

En vérité, il me fait vraiment rire.

Je ne lui connaissais pas un quelconque humour, mais depuis une heure il me fait rire à gorge déployée, alors que je dois être ennuyante à mourir !

Je ne sais être drôle que quand il ne le faut pas, et généralement, je suis la seule à le penser justement. Je ne vis qu'au travers de mon sarcasme et mon cynisme, alors il est vrai que peu de personnes, vraiment très peu, comprenne mon humour et n'en sont pas vexés.

Réellement, il n'y a que la bande. Rilee, Amanda, Emily, Alec, James même si je me fous qu'il en soit vexé ou non lui, Peter, et ma compagne d'humour merdique et vexant j'ai nommé Alice.

Je ne sais même pas si Thomas écoute ce que je dis, personne ne le sait, et c'est pas comme s'il nous adressait le moindre mot la plupart du temps, donc je n'ai pas vraiment d'avis sur lui.

Soudainement, la voix d'Enzo, rauque et sauvage, me ramène à l'instant présent.

- Alors ce dîner te plaît ?

Il a l'air timide, ce qui le rends vraiment charmant. Je ne me lasse pas d'observer son sourire, ses yeux, sa petite barbe, ses cheveux ondulés, on peut dire qu'il a tout pour lui ! Chose que je ne lui dirai jamais évidemment, il pendrait bien trop rapidement confiance, alors qu'il en a déjà beaucoup trop...

- Charlie ?

Merde. Perdue dans mes pensées je n'ai même pas saisi ce qu'il me disait, encore. Je me sens rougir.

- Pardon. Tu disais ?

- En fait, t'écoutes rien ! T'es trop occupée à me mater. Je sais que je suis beau, mais tu vas me faire rougir si tu continues !

Je ricane, prise d'un fou rire que je ne peux empêcher.

- Evidemment ! Chasses le naturel il revient au galop hein !

Il feint un air offensé. Et je ne peux m'empêcher de regarder ses lèvres s'étirer, et de penser que je suis contente que ce sourire me soit destiné.

- Eh ! C'est toi qui me pousses à dire ça, on dirait que...

Il s'arrête instantanément.

- Que quoi ? Arrête de mettre tes phrases en suspens ! Je déteste ça.

Il prend une inspiration avant de murmurer, tout en se rapprocher par-dessus la table.

- Que je te rends dingue.

L'espace qui sépare ses lèvres des miennes s'amenuise, et je me sens comme oppresser.

J'ai terriblement envie de l'embrasser. Mon corps entier brûle d'envie de l'embrasser.

Si on m'avait dit un jour que je me retrouverais à diner avec Enzo, et que je serais aussi éprise de lui, car je le suis complètement ou presque, je lui aurais dit d'aller se pendre. Mais là, ses yeux bleus me rappellent que tout ça est vrai. Que tout ça est réel. Je ne l'aime pas non, je suis juste charmée. Et ça, c'est vraiment mauvais pour moi, je le sens.

Et pourtant, le mystère reste entier. Notre relation, si tant est qu'elle existe, semble s'être nettement amélioré, et plus le temps passe, plus nous nous voyons, et plus j'ai la sensation que l'homme que j'ai rencontré a véritablement changé. Ou du moins quand je suis avec lui.

CharlieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant