60

93 7 5
                                    


- Toi qui le connais un peu, t'aurais pas des infos, tu sais, sur ce qu'il aime au lit ? Je crois que ce soir, ça va être torride...

*****************************************************

Je retiens ma respiration. Calme. Calme. Calme.

Puis je chuchote à mon tour à l'oreille d'Amber pour qu'Enzo ne m'entende pas.

- Tu ne serais pas de taille à le satisfaire chérie. Laisse jouer les grandes personnes, tu veux.

Elle se recule d'un pas, puis me zieute de ses yeux de peste qui me donnent envie de les lui extraire de son crâne.

Mais je lui offre mon plus beau sourire, et ça l'énerve, pour mon plus grand bonheur. Elle pose ses poings contre ses hanches pour se donner une consistance.

- Alors ça, ça m'étonnerait chérie. Laisse lui l'occasion d'en juger, non ? Pourquoi tu ne voudrais pas le laisser choisir ?

Je lui ris au nez. Comme s'il allait choisir, et pas moi ! C'est moi qui choisis ma pauvre fille.

- Fais toi plaisir.

Je parle plus fort pour qu'Enzo m'entende bien, et je me décolle de son genou.

- Je t'offre ma place sur un plateau, on ne marchande pas avec moi.

Elle ricane.

- C'est bien ce qu'il me semblait. Tu as peur de te faire rejeter ? Pauvre petite française abandonnée !

Je serre des poings. Elle me cherche vraiment là. Il faut que je me défende.

- J'ai déjà deux numéros en trop ce soir, alors je n'oserai pas te priver du seul mec qui pourrait être assez stupide pour te sauter.

Elle ouvre la bouche, mais je m'éloigne, non sans jeter un regard méprisant vers Enzo, et avant qu'elle ne prononce une autre connerie qui me forcerait à la tuer.

Je bouscule tout le monde pour me frayer un passage vers les toilettes. Une fois le parcours du combattant franchi, je me presse sur un lavabo, et m'asperge d'eau.

J'ai peut-être un peu abusé sur la vodka. J'ai l'impression de peser une tonne tant j'ai les jambes lourdes.

Enfoiré de merde !

Tu t'en fous Charlie, Amber est une pétasse, et, Enzo est beaucoup trop con pour toi.

Ils iraient très bien ensemble. Mieux même.

Je ressors des toilettes sur cette bonne conclusion, et vais m'assoir sur les banquettes. Alice a disparu, et j'aperçois sur la piste, non sans un dégoût profond, Peter avec Rilee, Alec avec Amanda, et Emily avec James, tous s'enlaçant amoureusement et se roulant des patins comme s'ils ne s'étaient jamais vus avant.

Super ! Maintenant j'ai vraiment envie de gerber.

Du coin de l'œil, je ne vois que Thomas qui fixe l'écran de son téléphone. Au moins on est deux. En fait, on a toujours été que deux.

Les deux seules personnes à être assez intelligentes pour ne pas chercher les emmerdes de l'amour.

C'est censé être rassurant Charlie ?

Probablement pas.

Mon regard dérive encore vers le bar, et je vois Alice parlant au fameux Trevis, ce qui me fait sourire, parce que je me rends compte qu'Alice aussi fait partie de notre clan anti-couples. Même si j'ai l'impression que ce soir elle a viré de bord.

CharlieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant