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J'ai la sensation d'être à l'étroit dans mon propre corps, j'ai envie d'être lui, d'être nous, un tout, une seule personne, un être. 

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L'eau continue de couler sur nous, comme un long fleuve tumultueux, et notre échange semble interminable, et trop court à la fois.

Une seconde, une minute, une heure, un temps de plus accrochée à ses lèvres me semble bien trop court lorsqu'il m'embrasse ainsi, lorsque notre baiser rassemble autant de passion.

A bout de souffle, rougis des pieds à la tête, nous nous écartons de quelques millimètres. Ses yeux plantés dans les miens, je ne pense plus à ce qu'il pourrait y trouver tout au fond. Je contemple juste ses beaux yeux bleus, sombres et brillants en même temps. C'est comme une connexion qui se transmet entre nos pupilles, une révélation inattendue. Et pour la première fois, j'ose lire plus loin que ses iris. J'ose m'aventurer dans son regard, au plus profond de lui, tout comme il le fait au plus profond de moi.

Je n'ai jamais ressenti une telle alchimie.

Bon dieu. Il faut rompre ce charme. Je ne peux pas imaginer... tout ce que j'imagine quand je le regarde. Je ne peux me le permettre. Je ne peux l'aimer. Je cours à ma propre perte, et à une souffrance garantie au bout du chemin. Je déglutis à grand peine. Je suis trempée mais ma gorge est aussi sèche que si je n'avais pas bu depuis une semaine. De son pouce, il me surprend en me caressant doucement la joue, puis en pressant du bout, mes lèvres.

Merde.

Je m'alanguis, je ne tiens plus en place, et pourtant je reste paralysée par ses gestes, par son regard, et par son être tout entier. Je suis poussée à l'embrasser, cependant je reste immobile, je respire à peine, totalement envoutée par ce foutu pouce sur mes lèvres. J'ai l'impression que je suis enfermée, dans le temps, dans un autre monde. Complètement paumée entre ce que mon cœur me dit de faire, et ce que ma raison me hurle de faire.

Seulement je n'arrive pas à écouter ni l'un ni l'autre. Je suis figée. Dépassée.

- Je crois... Parvient-il à murmurer après un silence interminablement long. Je crois qu'on devrait sortir.

J'acquiesce, ma voix brusquement éteinte.

Il se décolle de moi, et l'air me fouette comme une enclume sans son corps chaud. Je sens alors l'eau qui a littéralement chuter en température, alors que je ne m'en rendais pas compte.

Une fois fraîchement sortis, il reste planté devant la porte de la salle de bains, sa serviette tombant divinement sur ses hanches. Ai-je déjà mentionné son V olympien qui pourrait faire tourner de l'œil n'importe qui ?

Je me force à détourner le regard, sous peine de passer pour une psychopathe avertie.

Je m'apprête à le dépasser pour rejoindre sa chambre et m'habiller, mais ce n'est pas dans ses plans, apparemment. Je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit que je me retrouve plaquée contre le lavabo, les lèvres d'Enzo collées aux miennes avec ferveur.

Bon sang, on dirait qu'il veut me manger !

Je ne suis pas sûre, mais j'ai l'impression qu'il refoule un truc, une chose. Sous la douche, il semblait prêt à dire quelque chose, mais il s'est ravisé au dernier moment, et il s'est contenté de me regarder. Comme toujours. Curieuse de nature, j'aurai tué pour savoir quoi, mais à la réflexion, je préfère finalement ses fougueux baisers qu'à des paroles jetées en l'air. De toute façon, je n'ai jamais aimé parler.

Perchée sur le lavabo maintenant, je sens clairement son érection contre moi et bon dieu je me demande bien à quel moment il n'en a pas ! On dirait qu'il est excité tout le temps, ou alors il n'est pas humain !

Ma serviette se retrouve par terre, et je n'y fais pas attention. Je fais glisser la sienne au sol avec mes jambes, et nous voilà nus sur son lavabo. Je me demande encore si un jour nous arrêterons de nous retrouver nus à la moindre occasion.

-Ici... Grogne-t-il, ou sur le lit ?

Merde, comme si j'avais compris un traître mot de ce qu'il vient de me dire, alors que sa langue caresse mon cou, ses mains mes seins et mes cheveux, et que sa foutue queue est pressée contre mon sexe ! Je ne pense pas ! Evidemment que non, sinon le sexe ne servirait à rien ! De toute façon, il ne me laisse pas le temps de trancher, puisqu'il écarte mes jambes et entame une lente progression en moi.

Au moins, c'est réglé.

En me levant ce matin, il n'y a même pas une heure, je ne savais pas à quoi m'attendre. Mais ses mains sur mon corps, cette douceur sauvage dont il fait preuve lorsqu'il me pénètre dépasse largement toutes mes attentes !

Il est tout simplement le meilleur coup de ma vie.

C'est comme un flot de sensations que déferle dans mon être tout entier. Si bien que je sens que mon corps va flancher si je continue à ce rythme. Contrairement à Enzo, puisque l'on dirait qu'il est né pour ça.

-Je sais que tu n'as jamais ressenti ça avant. Me susurre-t-il à l'oreille.

Ses mots me font l'effet d'une bombe. Bien sûr que je n'ai jamais ressenti ça de ma vie !

Je n'ai jamais été très fervente des paroles pendant le sexe, surtout les mots vulgaires.

Mais lui, il rend la chose différente, plus sexy à vrai dire.

Je me souviens de la première et dernière fois que j'avais laissé quelqu'un parler alors que nous couchions ensemble, et je l'avais ressenti comme quelque chose d'humiliant.

Je ne suis pas quelqu'un qui aime qu'on l'insulte, et ça vaut aussi bien dans la rue qu'au lit, ce qui me parait logique.

Alors quand ce mec avait prononcé les mots « Tu aimes ça hein, salope. », tout désir s'était envolé à la seconde. J'avais littéralement pété les plombs. Comme si le fait d'être dans son pieu pouvait lui permettre de m'insulter comme ça ! Certaines trouvent ça excitant, pas moi.

Et la différence avec Enzo, c'est que même s'il parle, il reste respectueux, et ne me traite pas comme une sorte d'inférieure sadomasochiste. Ce que je déteste plus que tout au monde.

La moindre de ses phrases est excitante, sensuelle, agréable à entendre finalement.

Se faire traiter de salope ou de pute lors d'une baise est bien loin de tous ces adjectifs à mes yeux !

Je l'entends soudain grogner, et le son se répand comme une trainée de poudre sur la surface de ma peau, l'embrasant, et me faisant oublier mes réflexions personnelles.

Il continue son va-et-vient douloureusement lent, et je me sens proche de l'apothéose. Je crois que lui aussi, puisque le rythme s'accélère de plus en plus, et mon corps semble sur le bord d'imploser.

Je ne retiens pas le gémissement qui m'étrangle la gorge.

Il fait encore quelques allers-retours et finit par jouir avant de se retirer doucement.

Sa tête se pose sur mon épaule, avec un naturel déconcertant.

Je reprends lentement mon souffle quand il me murmure, ses lèvres pressées contre ma clavicule.

- Tu me fais un effet...Tu ne peux pas imaginer à quel point...

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Hellooo les amis !

Voilà un nouveau chapitre ce soir, un peu court mais qui complète le précédant ! Je crois que je n'ai pas besoin de m'étendre sur le sujet, tout a été dit dans le chapitre ahah !

J'espère qu'il vous plaira !

Bisous, bisous !

-M-

CharlieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant