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Déjà que cen'est pas joli à voir l'esprit d'un homme, alors chercher à savoir ce qu'il y adedans, et comment il fonctionne, est synonyme de damnation pour moi.

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J'arrive à la sororité épuisée. Je me gare comme un pied prenant presque deux places avec ma vieille bagnole, puis je manque de m'étaler au sol en sortant de celle-ci. A croire que le karma a décidé de se manifester contre moi. Parler avec Thomas m'a étrangement fait du bien. Il n'a pas bronché quand je lui ai déballé à quel point je détestais mon père, sans lui dire tout pour autant ni la raison unique, mais il a écouté avec patience. Il est resté compréhensif sans me juger, et c'était agréable. Mais pour combler le peu de chance qu'il me restait, la voiture d'Enzo me tape dans l'œil alors que je tente de me relever dignement. Je lui en veux, et je n'ai pas envie de le voir. Tout comme il doit m'en vouloir, et pourtant il est là.

Qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui dire ? Ma fierté et mon ego ont pris un sacré coup tout à l'heure lorsqu'il m'a lâchement éconduite au téléphone.

Une fois devant la porte, j'essaie de me préparer mais rien n'y fait, je ne suis pas d'humeur aux explications. Je suis plutôt d'humeur à dormir pendant cent ans.

Je soupire avant d'entrer.

-Charlie ! S'exclame Rilee, alors que je la retrouve autour de la table avec Enzo, Amanda, et la russe, dont je n'arrive jamais à prononcer le prénom.

Je lui réponds avec le même entrain, mais plus surprise qu'elle visiblement.

- Salut, je ne savais pas qu'il y avait une réunion !

Elle semble sur le point d'exploser de rire, mais Amanda la devance et parle à sa place, tandis que j'observe d'un œil noir la jolie russe bouffer des yeux MON mec.

-Enzo est passé te voir, du coup on t'attendait avec lui.

Mon dieu il n'aurait pas pu exister moment plus gênant dans ma vie que la vision de mes amies autour d'une table avec Enzo, à m'attendre.

-Super, quel accueil ! Merci, mais on se passera de spectateurs.

Il se lève en prenant soin de sourire à cette garce russe, et quand bien même si c'est juste gentil de sa part, je n'aime pas ça, point.

Je lève les yeux au ciel en poussant devant moi les kilos de muscles qui constituent l'anatomie d'Enzo. C'est plus difficile que je l'avais imaginé dans ma tête, mais tant bien que mal, j'y arrive avec son aide.

Une fois arrivés dans ma chambre, je ferme la porte à clé afin de ne pas être importunés toutes les deux secondes par Rilee la fouineuse.

Il s'assoit sur mon lit, et je me bénis de l'avoir fait ce matin en me levant.

-Avant tout, ne refait plus jamais ça.

Il hausse les sourcils avant de répondre.

-Faire quoi ?

-Venir ici. Je ne veux pas que tu viennes ici.

Il ricane avant de s'allonger complètement.

-Pourquoi ? Elles sont cools tes amies. Et puis je suis déjà venu auparavant.

-Ouais, justement. Elles sont cools et ce sont mes amies, et même si je fais confiance à certaines d'entre elles, ou presque, je n'oublie pas leur vraie nature. Et ma chambre ne compte pas.

Evidement, je ne parle pas de Rilee ou Amanda, mais de toutes les autres débiles aux hormones trop élevées à mon goût. Il rit de ma fixer sérieusement.

CharlieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant