- Rohh arrête de bouger tu m'empêche de dormir ! Dit ma mère en chuchotant.
- Moi: pardon maman...
- Maman : t'es comme ton père ,il bougeait tout le temps quand il n'avait pas sommeil . dit elle tristement avant de s'effondrer en larme.
Depuis qu'il est mort elle ne parle pas de lui, c'était la première fois et maintenant elle est en larme et c'est de ma faute. Si j'avais arrêté de bouger elle n'allait pas pleurer.
Je pose ma main sur son dis et lui caresse lentement .- Moi: bi kou dila mama ( ne pleure pas maman) ,il ne voudrait pas te voir comme ça.
- Maman : je dois pleurer pour soulager ma douleur, de toute façon tu ne peux pas comprendre !
Ce qu'elle venait de me dire m'avait énormément blessé. Comment peut-elle me dire ça ? J'ai perdu mon père aussi, ça me fait mal aussi, je suis truste mais je reste forte pour eux et elle me dit ça comme ça...
Je retire ma main de son dos et me retourne pour me rendormir.
–Moi: désolée, tu peux dormir tranquille je ne vais plus te déranger...
– Elle: Kimia... Dit-elle en comprenant l'impact de ses mots.
Je ferme les yeux mais malgré cela, mes lames continuaient à couler le long de mes joues.
L'image de mon père me revint en tête, tout ce qu'on avait vécu dans la joie et la bonne humeur, tout ça n'était qu'un lointain souvenir. Puis les mauvais souvenirs ont refait surface. La mort de papa,le rejet de sa famille, le déménagement et les mauvaises conditions dans lesquelles nous vivons. Tout s'est effondré comme une château de carte. Je secoue la tête pour évacuer ces mauvaises images de ma tête pour faire place à autre chose. Mais la seule image qui m'est parvenue c'est celle de ce Hakim. Pourquoi je pense à lui,il n'est rien pour moi,je le connais à peine et on a parlé deux secondes puis voilà qu'il hante mon sommeil. Après tout ce qui s'est passé j'ai pas la tête aux amourettes.[…]
Les mois passaient et ma relation avec ma mère se détériorait à vue d'œil. Elle ne prêtait aucune attention désormais, à part bonjour et bonne nuit ,on ne se disait rien d'important.
Je ne pensais pas que ma mère se comporterait ainsi avec moi...
Seul mon petit frère nous rendait le sourire à toutes les deux, il grandissait à vue d'œil et ressemblait de plus en plus à mon père.
Mais malheureusement, les affaires commerciales de ma mère ne marchaient plus comme avant, on avait à peine assez d'argent pour nous payer à manger, on se privait de manger le matin et à midi puis le soir on mangeait le peu qu'on possédait.Mon oncle faisait tout son possible pour nous aider mais ça ne suffisait pas. Sa femme se plaignait à longueur de journée que nous allions finir par dilapider le peu d'argent de son compagnon. Ni ma mère ni moi ne répondions à ses paroles de vipère. Sa plus jeune fille et elle me mettaient hors de moi, elles faisaient tout pour m'énerver.
Mon oncle prenait ma défense très souvent mais cela devenait tout aussi bizarre que la façon dont il me regardait. Je n'aimais pas ça du tout cette mani qu'il avait de me toucher quand il me parlait, il me souriait tout le temps et me donnait de l'argent pour que je l'utilise dans mes dépenses personnelles.En vue de la rentrée scolaire qui aurait lieu dans trois semaines, j'avais gardé cette somme qu'il m'avait donné pour ne pas que ma mère dépense beaucoup. Avec cette argent je pourrais acheter une partie des fournitures et pour l'uniforme j'utiliserai celui de l'an dernier.
– Maman: pé mounou moungoua , dit elle en ouvrant le couvercle de la marmite.
Je lui passe le sel, elle remue le bouillon de poisson.
– Moi: J'aime pas le poisson, dis-je en faisant une mine boudeuse.
–Maman: moi aussi je n'aime pas le poisson mais on a rien d'autre à manger ,n'est ce pas Gabi ? Dit-elle en souriant à mon frère que je porte fermement dans mes bras.
– Gabi: Ahhhjkkkkllkh!!!
–Moi: que du charabia sortant de ta petite bouche.
Ma mère sourit et referme le couvercle. Elle se tourne vers moi et me regarde d'un air triste.
–Moi: qu'est ce que tu as ?
–Maman: la rentrée approche et je n'ai pas assez d'argent pour acheter tes fournitures... Et tu iras sans doute dans un lycée public.
–Moi: je sais... Mais ne t'inquiète pas avec l'argent que tonton Arnaud m'a donnée je pourrais acheter le strict minimum.
–Maman: quel argent ? Me demande t-elle.
–Moi: il ne t'a rien dit?
–Maman: non.
– Moi: il m'a donné 20000fcfa et m'a dit que c'était pour mes dépenses personnelles mais il m'avait dit qu'il te préviendrait.
–Maman : si ça femme apprend ça elle va nous faire une crise encore, j'en parlerai avec lui.
–Moi: d'accord, j'arrive pas à croire que la rentrée est si proche.
–Maman: va prendre de l'eau au forage ,on en a plus assez.
[…]
J'essaie tant que mal de porter le bidon d'eau mais c'est peine perdue et le fait que je porte mon petit frère sur mon dis n'arrange rien. Je le soulève avec ma force de moustique mais une main inconnu se pose sur la mienne. Je lève la tête et croise le regard de Hakim.
–Moi: oh Hakim, qu'est ce que tu fais là ?
–Hakim: j'habite ici je te signale. Dit-il en me souriant.
Au fil du temps je me suis liée d'amitié avec Hakim,il est très gentil et attentionné, un vrai meilleur ami quoi!
Mais je crois que cette amitié se transforme en autre chose pour moi. À chaque fois que je le vois ,j'ai le coeur qui s'emballe. Il me fait de l'effet mais je ne compte rien faire avec lui.–Hakim: toi tu fais quoi ici ? Ah c'est ton petit frère ? Dit-il en voyant Gabriel sur mon dos.
–Moi: oui! Tu reviens de l'école ? Dis-je en constatant qu'il porte son uniforme.
–Hakim: ouais j'ai commencé lundi.
–Moi: t'es dans quelle école ?
–Hakim: à ******* au centre ville.
Nonnnn!! C'est l'école où j'étais là avec Sabrina la sorcière et mes anciennes copines Anna et Daniela.
–Moi: j'étais dans cette école l'an dernier...
–Hakim: ah bon? C'est génial .
–Moi: pas si génial que ça...
–Hakim: j'aime pas voir cet air triste sur ton visage mon amour.
Euhhhhhhhhhhh?????????
© Une_ Congolaise 😇
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KIMIA: Renaître De Ses Cendres
RomanceAlors qu'elle n'avait que quinze ans, Kimia vit sa vie entière s'écroulée sous ses yeux. Une succession d'événements tragiques la poussèrent à devenir plus forte. Le bonheur sembla lui filer entre les doigts. Ayant tenté plusieurs fois d'abandonner...