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Hakim.

J'attendais dans le couloir depuis une vingtaine de minutes. Je faisait des va et vient incessants, j'étais inquiet. J'ignorais comment ma femme et mes filles allaient, c'était pas prévu tout ça. On avait même pas fini de préparer les affaires des filles. J'avais juste eu le temps de prendre le sac qu'on avait fait depuis un mois.
Quelques minutes après, une femme en blouse est sortie de la salle.

Elle: monsieur ? Suivez moi, vos bébés sont nés. Si vous voulez prendre des photos pour les montrer à votre femme.

Moi: merci.

J'étais plus que soulagée, j'espère que tout le monde va bien.
J'entrai dans la salle où toute l'équipe médicale s'affairait à s'occuper de mes filles. Mais en m'approchant de plus près, je vis un autre bébé,tout minuscule et il ne pleurait pas fort.

Moi: qu'est-ce qui se passe ?

Une femme: il y a eu un petit contre temps monsieur. Il y avait un troisième bébé. Nous faisons de notre possible pour le maintenir en vie.

Moi: quoi ? Mais c'est pas possible...

La femme : monsieur ce genre de choses sont possibles mais ça n'arrive que très rarement. C'est un bébé surprise !

Moi: c'est une fille ?

La femme : non, un garçon.

Comment pourrais-je expliquer ce que j'ai ressenti en apprenant ça ? J'étais à la fois heureux, soucieux et excité ! J'en avais les larmes aux yeux tellement j'étais stupéfait. Putain, on a des triplets !

Moi: est-ce qu'ils vont bien ?

La femme : malheureusement pas très bien. Nous allons devoir les intuber parce qu'ils n'arrivent pas à respirer seuls.

Moi: ça va leur faire mal ?

La femme : non...

Ils ont commencé à enfoncer des tubes dans leur gorges, ils les branchaient à un tas de fils bizarres. J'étais abasourdi par ce spectacle horrible. Voir mes enfants dans cet état me rendait malade. On les a ensuite mis dans des couveuses, j'osais pas les prendre en photos.

La femme : monsieur prenez des photos pour votre femme, elle n'a pas eu le temps de bien les voir.

Je pris quelques photos très rapidement avant qu'on les emmène. Ils partaient pour le service de néonatalogie.

[...]

J'entrai dans la chambre de Kimia, on venait de l'emmener. Elle paraissait si faible.

Moi: bébé ?

Elle tourna son visage vers moi et sourit, elle leva sa main dans ma direction, je la saisie.

Moi: tu vas bien ?

Kimia : pas trop, l'anesthésie agit encore, et toi ?

Moi: je ne sais même pas... Tu les as vu ?

Elle hocha la tête, ses yeux se remplissaient peu à peu de larmes.

Kimia : je les ai à peine vu. Comment vont les filles ? Et notre fils ? Tu l'as vu ?

Moi: oui, j'arrive pas à y croire. Il est arrivé comme par magie.

Kimia : j'y crois pas non plus, on a pas pensé à un prénom de garçon...

Moi: j'ai peut-être une idée.

Kimia : on verra ça après. Tu as pris des photos ?

Moi: oui, regarde.

KIMIA: Renaître De Ses CendresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant