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Kimia.

Hakim n'était pas rentré à la maison depuis plus d'une semaine. Il allait bien, c'était l'essentiel. Il ne m'avait pas appelé mais avait demandé à Ismaël de passer à la maison. Sa mère avait quitté l'hôpital, elle se portait mieux à ce qu'il paraît. En vrai... Je ne vais pas mentir. Je m'en foutait complet. Elle avait tenté de me nuire en montant toute cette histoire avec Sonia. Je suis qu'elles l'ont fait toutes les deux parce que Sylvia avait vraiment insisté pour manger ce gratin. Elle m'ont eu ces deux sorcières là !  Je suis tellement énervée et surtout déçue par Hakim. Mais en même temps, je le comprends, c'est sa mère.

J'étais donc seule avec ma fille. Je devais me débrouiller pour la faire garder et travailler en même temps. Je ne pouvais pas la laisser à Valentine, qui gardait Kayla et Selma déjà. Zeynab et Ismaël travaillaient aussi. Leila, la mère de Saran ne pouvait s'occuper d'elle que le week-end.
Je l'avais donc inscrite à la crèche. Elle avait déjà 13 mois, ça allait.

[...]

Ce jour-là, j'avais fini mon travail. J'avais commencé à travailler dans l'entreprise de mon père. Celui-ci n'était pas là et n'était pas au courant pour l'histoire de Sylvia comme tout le monde d'ailleurs. Il était 17h et je devais aller prendre Amara à la crèche.

La dame qui s'occupait d'elle me la donna.

Moi: salut mon coeur, ça va?

Amara : kjjdsjbfdhkxsvj

Moi: *rire* je suppose que oui.

Je l'ai installée dans la voiture avant de rentrer chez nous. Je suis sortie de la voiture en attrapant le sac de bébé d'un bras et Amara de l'autre. L'ascenseur était en panne... Encore. Ça m'avait saoulé comme jamais. Gravir trois étages avec un bébé de 10kg et un énorme sac... La galère.

J'ouvris avec difficulté la porte avant de tomber nez à nez sur Hakim. En peu de jours il avait changé, sa barbe avait poussé et ses joues s'étaient un peu creusées. Son regard se posa sur moi, il était froid et ne laissait paraître aucune émotion. C'est quand il se posa sur Amara qu'il s'illumina d'un coup.

Moi: euh bonsoir...

Il marcha jusqu'à nous avant de sourire à Amara.

Amara : DADA !!! *en tendant ses bras vers son père * DADA !!

Il  prit Amara de mon bras et la serra contre son torse. Il lui caressa la tête et enroula parfois les boucles de ses cheveux autour de son doigt.

Hakim : tu m'as manqué princesse...

Amara : dada...

Il s'en alla avec elle vers le salon. J'avais l'impression de ne plus exister. Il m'avait délibérément ignoré. Il m'en voulait toujours alors... Tout ça parce que sa mère ne m'aimait pas. Je me demande si elle est contente de voir son fils dans cet état, si ça lui fait plaisir de voir son fils triste. Quel genre de mère est-elle ? Qui accepterait de faire subir ça à son enfant ? Lui faire croire quelque chose juste parce que ça ne lui plaît pas... C'est lamentable et pitoyable.

J'avais le coeur en miette et la gorge nouée, je n'étais vraiment pas dans mon assiette.
La soirée a ainsi continuée, entre les rires de ma fille et l'ignorance de mon mari.

Le lendemain matin, c'était un vendredi, dernier jour de boulot. J'allais pouvoir me reposer pendant au moins un jour. J'étais toujours à fleur de peau surtout que monsieur avait décidé de faire chambre à part. J'avais pleuré toute la nuit en ne sachant pas quoi faire. Je devais trouver un moyen de lui faire comprendre que ce n'était pas moi la fautive, mais est-ce qu'il allait m'écouter et me croire ? C'était ça la vraie question.

KIMIA: Renaître De Ses CendresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant