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Je ferme mon classeur et mets mon ordinateur dans mon sac puis sors de l'amphithéâtre.
Ça faisait déjà plus d'un mois que j'avais commencé les cours,j'ai choisi de faire ingénieur en bâtiment finalement.

Aujourd'hui j'ai rendez-vous chez ma psychologue. Oui, je vois une psychologue et c'était obligatoire dans mon cas. Jusqu'à maintenant je n'ai fait que trois séances et depuis je n'ai encore rien raconté. Je n'arrive pas à m'ouvrir à elle. Pourtant, je sais pertinemment qu'elle ne dura rien parce que c'est son métier mais moi,ça me bloque vraiment. J'ai peur qu'elle me juge ou qu'elle me trouve bizarre et j'aime pas le regard des gens sur moi. On se dit toujours "le regard des gens je m'en fout" mais quand ces gens là te jugent, tu ne peux pas y échapper. C'est comme ça.

J'ai pris un taxi pour me rendre là bas. C'est dans le quartier d'à côté donc c'est pas très loin. Je suis vite arrivée et je suis allée en salle d'attente. J'ai des séances une semaine sur deux. Le cabinet en question se trouve dans un immeuble où il y'a deux autres cabinets,un cabinet d'avocat et un dentiste.

C'est mon tour de passer et comme les trois dernières fois,je stresse à l'idée de lui raconter ma vie.  Et j'ai de la chance que ce soit une femme qui me prend en charge parce que je crois que les hommes me font toujours aussi peur. Même si je ne le dis pas souvent, le seul fait de m'asseoir dans le bus à côté d'un homme m'effraie. Tous les hommes ne sont pas les mêmes mais ils ont tous une face cachée que l'on n'ignore.

[…]

Mme Larmoyer : alors Kimia,comment te sens tu depuis la dernière fois?

Moi: je vais bien.

Mme Larmoyer: la dernière fois,je t'ai demandé d'écrire sur un papier tous les événements que tu juges avoir eu un impact dans ta vie. Et à partir d'aujourd'hui, tu me parleras de ,à ton rythme bien-sûr, de chaque événement.

Moi: d'accord.

Mme Larmoyer: nous allons commencer par ce que tu veux d'accord ? Tu veux commencer par où ?

Moi: euh... La mort de mon père adoptif.

Mme Larmoyer: d'accord, commençons. Qu'as tu ressenti après sa mort?

Moi: quand il est mort,je rien ressenti d'autre que de la tristesse, une profonde tristesse. Je me suis dit que rien ne serait plus pareil après son départ. C'était tellement brusque que j'arrivais pas à m'y faire,d'ailleurs je n'y arrive toujours pas. Cette blessure là ne cicatrisera jamais. Mon père me manque tous les jours que Dieu fait. À un moment, j'ai aussi éprouvé de la colère,contre qui ? Je ne sais pas. Peut-être envers la vie qui m'a séparée de lui.

Mme L: je vois. Comment est-ce que tu as vécu après ça?

Moi: on a vécu dans la pauvreté et c'était très dure à accepter parce que quelques joues auparavant, on était riche. On avait tout ce qu'on voulait et d'un coup on a tout perdu. J'avais perdu mon père et tous mes repères.

Mme L: est-ce que tu avais une bonne relation avec tes deux parents?

Moi: oui parce que pendant plus de quatorze ans j'ai été fille unique et ils s'occupaient de moi. Même si mon père voyageait beaucoup, il m' accordait du temps quand il était là. Ils étaient de bons parents.

[...]


Je viens de rentrer chez moi. Toute la famille est là,je les salue et monte réviser dans ma chambre. Mais après une heure j'ai arrêté parce que j'arrive pas à réviser pendant longtemps. Quand je révise trop,j'oublie vite.
Je suis descendue pour aller dîner avec la famille.

Papa et ma tante était entrain de discuter de je ne sais pas quoi et à un moment j'ai entendu mon nom. Ça m'a alors intéressé.

Moi: de quoi vous parlez?

KIMIA: Renaître De Ses CendresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant