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Je l'attrape par le bras et l'emmène jusqu'à la porte d'entrée.

Moi: pourquoi tu fais ça maman ?

Maman : je veux vivre près de mon fils, tu crois quoi ?

Moi: maman, je connais bien mieux que quiconque, je sais que ce n'est pas pour moi que tu es là.

Elle baisse la tête puis ce tourne vers la porte. C'est bien ce que je pensais, elle n'est pas là pour moi mais pour mon père. Ça fait plus de 21 ans qu'elle s'accroche à cet homme qui n'en a strictement rien à faire d'elle, elle persiste à vouloir être avec lui. Elle se fait du mal et me fait du mal par la même occasion, elle ne s'en rend pas compte.

Maman : je l'ai fait pour vous deux. Vous êtes les seuls personnes qui compte pour moi et je ferai tout pour vous avoir à mes côtés.

Moi: mais il est marié merde !

Maman : tu crois que je ne le sais pas où quoi ?  Ça ne l'a pas empêché d'être avec moi non ?

Moi: je ne te comprends plus maman, qu'est-ce qu'il t'a fait ? Vous vous êtes revus c'est ça ?

Elle ne dit rien,confirmant mes propos.

Moi: putain !

Maman : arrête de parler comme ça en ma présence !

Moi: et toi arrête d'être aussi débile !

Je sens ma joue chauffée, elle vient de me gifler, ça l'a touché. Je la regarde, mâchoires contractées, elle a les larmes aux yeux. Je ne voulais pas la faire pleurer, ça me dégoûte de moi-même, j'en suis pas fière mais là, elle commence à dépasser les bornes. Elle est capable de tout cette femme, je la connais, c'est ma mère.

Maman : cette femme te pousse à me haïr juste parce qu'elle est mariée à Mohammed !  Elle ne sait pas ce qui l'attend.

Moi: qu'est-ce que tu vas faire maman !?  Tu n'as pas intérêt à lui faire quoi que ce soit !

Maman : sinon quoi ??

Moi: je coupe tout lien avec toi.

Elle ne regarde outrée. C'est la seule solution, elle fera attention à ce qu'elle fait et évitera de faire du mal à tout le monde.
Elle ouvre la porte et s'en va sans me regarder ni même me répondre. Je pars dans ma chambre, pour y aller, je suis obligé de passer par le salon. Leila et mon père y sont encore.

Papa : c'est toi qui l'a appelé ?

Moi: j'ai pas envie d'en parler et même si c'était moi, ça ne change rien.

Je monte dans ma chambre et allume ma play, ça va me vider l'esprit.


[...]

Les jours passaient et comme je l'avais dit, la situation entre mon père et ma belle mère empirait. Ils ne s'entendaient plus depuis que ma mère était là. Mes soeurs ont vite compris que c'était à cause de ma mère parce qu'elles l'avaient plusieurs fois croisée dans la rue.
J'ai l'impression que c'est de ma faute, si je ne vivais pas ici, avec eux, peut-être que ma mère ne serait pas venue.
Mon père est aussi fautif, il continue de voir ma mère, il nous ment en nous disant qu'on délire. On le sait tous, personne ne veut vraiment l'admettre. Notre famille se déchire petit à petit, ma relation avec Saran et Maya n'est plus la même, on se dispute tout le temps. Chacun prend partie pour quelqu'un mais pas moi, je suis au centre de tout ça.

Aujourd'hui, j'ai fini plus tôt mes cours à la fac, je prends ma voiture et rentre chez moi. Dès que j'ouvre la porte, des cris et bruits d'objets qui tombent se font entendre. Ils se disputent encore... Comme la plupart du temps depuis un mois. Je reste figé devant la porte, je dépose mes clés et avance sans grande conviction. Je vois Saran descendre les escaliers à toute vitesse suivi de Maya. Elle s'arrête devant moi, les yeux rouges et la respiration saccadée, elle me fixe un instant.

Saran : tout c'est de ta faute et celle de ta mère, si tu n'étais pas né, rien de tout ça ne serait arrivé !

Je ne dus rien et me contente de la regarder. Ses larmes coulent le long des joues, elle me regarde une dernière fois avec dédain avant de me bousculer et de s'en aller. Maya qui a assistée à la scène, me jette un coup d'œil, ses très sont tirés et elle a l'air triste. Je la comprends... Saran à peut-être raison, si je n'étais pas là, tout ça ne serait pas réel.

Maya : ne sois pas triste et comprends la, tout ce qu'on vit en ce moment est très dur à supporter. Avec du temps sa colère passera ne t'en fais pas.

Elle me tapote l'épaule et s'en va dans la même direction que Saran. Je monte les escaliers, leurs cris se font entendre dans toute la maison. Je passe devant la chambre de Shéhérazade, ma petite soeur de 8ans. Sa porte est grande ouverte, je m'arrête et observe sa chambre. À cette heure, elle est déjà rentrée de l'école. J'entre dans sa chambre et la vois assise au sol, dans un coin de sa chambre.

Moi: Shéra ?

Shéhérazade : ah Hakim, tu es rentrée ! Je m'ennuie toute seule ici, Maya et Saran ne veulent pas jouer avec moi. Tu veux jouer ?

Moi: *sourire * oui, pourquoi pas ?

Elle me sourit et regarde une feuille posée sur le tapis, sa trousse et ses crayons de couleur sont éparpillés un peu partout dans la chambre.

Moi: qu'est-ce que tu as dessiné ?

Elle prend la feuille et me la tend. Je la prends et regarde son dessin.

Shéhérazade : c'est nous.*je me mets à sa hauteur * c'est toute la famille.

Moi: et c'est quoi l'histoire de ton dessin ?

Shéhérazade : là c'est papa et maman, ils sont dans le noir parce qu'ils se disputent beaucoup, les gros traits ce sont les gros mots et là c'est nous, on est dans un cocon comme les papillons parce que on se protège des démons de la dispute.

Moi: mais je ne suis pas sur ton dessin.

Shéhérazade : si, tu es le cocon qui nous protège des méchants démons !

Elle comprend tout ce qui se passe autour d'elle. C'est la goutte de trop. Même une fillette de 8abs se rend compte de la gravité de la situation. Je dois parler aux parents parce qu'ils ont dépassé les limites.

Moi: je peux prendre ton dessin un instant ?

Shéhérazade : tu peux le garder j'en ai plein d'autres comme ça.

Je sors de sa chambre en vitesse et frappe à la porte de celle de mes parents. Mais ils ne m'entendent pas, j'ouvre alors la porte brusquement. Ils s'arrêtent net en me voyant devant eux. Leila à les yeux mouillés et les joues rouges, mon père lui, respire vite et fort. Les poings serrés, je les regarde tour à tour.

Moi: vous en n'avez pas marre ?! Qu'est-ce qui vous prend merde !? À cause de vos disputes à deux balles,les filles sont déprimées et en pleures. Vous ne vous rendez pas compte du mal que vous faites à vos propres enfants. On en a marre de vous entendre gueuler à chaque fois ! Je comprends que l'arrivée de ma mère à changer votre train de vie. Et vu que ça vous dérange, je préfère m'en aller d'ici. Comme ça, elle ne vous embêtera plus.






















À suivre...

KIMIA: Renaître De Ses CendresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant