KIMIA: Renaître De Ses Cendres

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Aujourd'hui, c'est samedi et comme la plupart des samedis, les filles sont avec moi. C'est notre petit moment à nous. On parle de tout et n'importe quoi, on regarde des films... Une journée entre fille quoi!

On est toutes les quatre assise sur le sol de mon salon avec des boîtes de pizzas éparpillées un peu partout dans le salon. On s'est fait une soirée film de romance, rien de très époustouflant pour moi, j'aime pas trop les films d'amour parce que certains films ne montrent que le côté magique et gnangnan de l'amour alors qu'il y a les disputes, les séparations parfois, les doutes et plein d'autres choses qui nuisent à une relation amoureuse. Je ne trouve pas ça très vrai.

Saran : j'ai trop aimé ce film, et le type là, il est mignon.

Monica: oui c'est vrai !

Zeynab : si Ismaël t'entends dire ça il va te tuer *rire*

Ismaël ?  C'est quoi le rapport ?

Moi : qu'est-ce que Ismaël a avoir avec ça ?

Elles se regardent toutes comme si j'avais dit un truc de travers.

Moi: quoi ?

Zeynab : on dirait que t'es pas au courant.

Moi: je suis censée être au courant de quoi exactement ?

Monica: que je sors avec Ismaël depuis plus d'un mois.

Moi: et donc vous le saviez tous sauf moi ?

Monica: je pensais que tu étais au courant et puis ça se voyait assez que lui et moi on se plaisait. Tout le monde l'a vu sauf toi.

Zeynab : c'est pas de notre faute si tu ne fais attention qu'à toi.

Ah.

Je crois que c'est tout ce qui m'a traversé l'esprit en cet instant. Je ne pense qu'à moi apparemment, c'est quand-même blessant surtout venant de la part de mes amies.

Moi: je n'ai pas le don de deviner les choses comme vous... Vous n'avez même pas essayé de m'en parler. Et vu que je ne fais attention qu'à moi *en insistant sur le dernier mot * je n'ai rien vu venir.

Saran : ne le prends pas comme ça Kimia, c'est juste que quelques fois on ne sait pas comment s'y prendre avec toi et pour communiquer c'est pas facile.

C'est pas comme si j'étais sourde, aveugle en plus d'être muette...

Zeynab : on a rien à se reprocher et je ne vois pas pourquoi on devrait se justifier.

Je vois qu'aujourd'hui elle n'est pas d'humeur mais c'est pas une raison pour me parler comme ça. C'est comme si j'étais son ennemie, c'est pas de ma faute si je suis comme ça. Je fais un effort considérable pour m'ouvrir à elles. C'est pas facile de parler de ses problèmes personnels à tout le monde. On m'a toujours dit qu'il ne faut pas raconter toute sa vie à n'importe qui parce que les ennemis viennent de notre entourage et tous ce que nous disons peuvent se retourner contre nous.
C'est pas une raison mais j'y tiens, je ne peux pas tout leur dire.

Moi: je ne demande à personne de se justifier, ça m'a surprise c'est tout.

Monica: en même temps, si tu te mettais moins à l'écart de nous, tu te serais mieux intégrer et surtout tu allais être plus détendue.

Saran : arrêtez ça les filles c'est bon, elle a compris mais vous, vous ne la comprenez pas parce que vous n'avez pas vécu ce qu'elle a vécu. Laissez la prendre son temps et elle n'est pas obligée de nous raconter sa vie.

Je me lève et ramasse tous les cartons vides avant d'aller les jeter dans la poubelle de la cuisine.

Ça me fait quand-même de la peine de savoir ce que mes amies pensent de moi. C'est grâce à moi qu'elles se connaissent et qu'elles sont devenues amies, elles sont plus proches toutes les trois, que je ne suis proche avec elles. Je me déçois moi-même. Je fais tout pour les éloigner alors que c'est pas ce que je veux. J'ai toujours tendance à me braquer quand on me pose trop de questions et c'est ce qu'ils ne comprennent pas !  Moi, j'ai besoin d'aller à mon rythme, ça peut être long, mais c'est mon rythme.