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Mme Larmoyer : alors Kimia, comment te sens tu aujourd'hui ?

Moi: mal... Ça fait deux jours de suites que je n'ai pas fermé l'œil.

Mme L: expliquer moi ce qui vous arrive, je vous écoute.

Je souffle et fixe mes genoux tout en frottant mes mains dessus. Je suis tellement fatiguée de tout ça.

Mme L : vas y à ton rythme. Ne te sens pas brusquer, d'accord ?

Je hoche la tête positivement et reprends mon souffle.

Moi: il y a deux semaines environ, j'ai compris que Hakim... Me plaisait beaucoup et c'était réciproque. Il m'a emmené dans un parc et...

Sentant que ma gorge commence à se nouer je m'arrête un instant. Je la regarde et elle hoche sa tête pour m'encourager à continuer.

Moi: on s'est embrassé. Je crois que je ne me suis pas sentie aussi bien depuis longtemps. J'étais vraiment heureuse, j'étais sur mon petit nuage. Il n'y avait que nous deux et personne d'autre à ce moment là. Mais comme toujours il a fallu que je me souvienne de ce jour là. J'ai eu des flash.

Mme : qu'est-ce que tu as vu ?

Moi: les coups de ceinture qu'il m'avait donné, je le voyais me serrer la gorge avec son regard si... Il ressemblait à un animal. J'avais juste envie de vomir.

Mme L : est-ce que tu veux me raconter ce qu'il s'est passé ?

Moi: je ne crois pas être prête pour ça.

Mme : d'accord. Et depuis quand tes cauchemars ont recommencé ?

Moi: le soir même où je suis rentrée après avoir laissé Hakim en plan dans le parc. Je revis encore et encore la même chose tous les soirs. Je revois ce monstre me faire du mal.

Mme L : tu sais Kimia, la vie n'est pas facile. Et mettre des barrières autour de nous la rend encore plus difficile. Après ce qui t'es arrivée, tu as subi un énorme traumatisme qui perdure jusqu'à aujourd'hui. Ton cerveau s'est auto protégé. Je vais prendre un exemple pour que tu me comprenne mieux. Prenons l'exemple d'une grille de sécurité toute simple. Cette grille là provoque un choque électrique quand on essaie d'aller de l'autre côté sans oublier que c'est toi qui as construit cette grille. Tu me suis ?

Moi : oui.

Mme L : mais un jour, après un accident tu as oublié le code d'accès et tu es bloquer dehors . Il te faut de l'aide pour récupérer ton code. Qu'est-ce que tu vas faire ?

Moi: je vais appeler quelqu'un pour m'aider, c'est plus simple je pense.

Mme L : justement, quelqu'un doit t'aider pour trouver le code plus vite. Tout ça pour te dire que tu dois laisser les gens t'aider Kimia, ce sont tes proches. Ton cerveau a dressé cette barrière pour te protéger mais là cette grille ne fait que te mettre des coup de courant. Ce code que tu as oublié c'est la fille que tu étais avant tout ça. Tu étais une jeune fille heureuse et pleine de vie. Retrouve cette fille là, libère toi. Parle au gens et tu verras qu'ils te comprendrons.
Ces cauchemars que tu fais sont juste un moyen que ton cerveau a trouvé pour repousser le bonheur parce que toi même tu te dis que tu ne mérite pas d'être heureuse et aussi parce que tu as pensé que tout le monde est comme ces gens qui t'ont fait du mal. Apprends à connaître les autres, ils ne sont pas tous pareils.


[...]


J'ai failli m'endormir dans le taxi qui m'a emmené jusqu'à chez Saran. Elle m'a appelé tout à l'heure et m'a dit de venir rapidement, sans oublier que c'est urgent. Alors me voilà devant chez elle. Ça fait longtemps que je ne les ai pas vu. Avec tous les examens mais surtout à cause de mes problèmes j'ai pas eu le temps et l'envie de les voir.
Je sonne à sa porte et c'est leur gouvernante qui m'a ouvert. Elle me conduit dans le salon où elle se trouve. Au loin, j'entends des pleurs de bébé. Ils ont sûrement de la visite. J'arrive dans le salon et trouve Saran avec un bébé dans les bras.

KIMIA: Renaître De Ses CendresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant