Chapitre 51

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Lynn

    Je reste sous le choc de cet appel. Premièrement j'apprends que Jungkook a engagé quelqu'un pour me suivre alors qu'il m'a dit que nous ne devions rien nous cacher. Je suppose donc que cet agent me suivait avant même que nous sortions ensemble. Deuxièmement, il a demandé à Yang d'enquêter sur moi. Troisièmement, je suis adoptée ! Quatrième, mes parents sont les anciens meilleurs amis de ceux de Jungkook ou devrais-je dire, les meurtriers de ses parents. Cinquièmement, ma mère est morte tuée par Taehyung et ensuite, Jungkook a poignardé ma mère biologique. Et sixièmement, j'ai une petite sœur. Jungkook reste totalement silencieux et je n'ose même pas poser mon regard sur lui. Yang répète plusieurs fois le nom de mon petit copain qui reste muet aussi. Je raccroche et pose le téléphone dans le lit. Je me lève et je me sens affreusement mal. En voulant sortir de la chambre, je croise le regard de Jungkook.

« Tu devrais retourner au casino»

    Je suis en colère contre lui, contre Yang. Je suis énervée que mes parents ne m'aient jamais rien dit. Je suis en colère contre mes réels parents. Je suis effrayée d'avoir une petite sœur. J'ai honte de ce que mes vrais parents ont fait aux parents de Jungkook. Ce dernier s'assoit sur le lit. Je me dirige vers mon armoire et attrape des vêtements rapidement que j'enfile.

« Lynn, je...

— Ne dis rien. Vraiment ne dis rien.

— Je n'ai pas engagé quelqu'un pour te faire du tort. il se défend.

— Je n'ai pas envie de parler, Jungkook. J'aimerais que tu prennes tes affaires et que tu rentres. »

    Il se lève du lit et c'est une réelle torture de sentir sa présence juste derrière mon dos. Je mets mon chemisier noir et en essayant de faire un petit ourlet en bas de mon jean, mes mains tremblent et mes gestes sont si précipités que je n'arrive pas à les faire proprement. Je m'y reprends plusieurs fois mais le résultat est toujours le même. Jungkook m'attrape les poignets et me tire vers lui. Automatiquement, mon regard se niche dans le sien.

« Lynn, je n'ai pas engagé quelqu'un pour te faire du tort. Je te l'assure. Seo Jeo m'a dit que ton nom de famille ne semblait pas être le tien et elle s'est mise à en faire une crise psychotique. Pour la rassurer je lui ai dit que j'allais vérifier. Ce n'était absolument pas pour faire quoi que ce soit contre toi.

— Tu as engagé quelqu'un qui me suivait. Tu as demandé à Yang d'enquêter sur moi. Tu m'as questionné sur mon passé en remettant sur le tapis que tu m'avais parlé du tien juste pour me faire culpabiliser. En réalité tu voulais juste assouvir une enquête personnelle. Et encore hier tu me disais qu'il ne fallait pas que je te mente maintenant qu'on est ensemble ! Tu es le premier à toujours mentir. Est-ce que tu as dit vouloir te mettre en couple avec moi parce que tu espérais pouvoir enquêter plus facilement sur moi ? »

    Ces idées-là me brûlent le cerveau. À chaque fois que je prononce un mot de plus, sa poigne se renforce autour de mes avants bras au point que ça commence à être douloureux. Ce qui est encore plus douloureux c'est ça. Encore une fois, je pensais avoir compris Jungkook et voilà. Non, je ne l'ai toujours pas compris. Je n'ai d'ailleurs même pas compris mon existence puisque mes parents ne sont pas mes parents. Je vis dans une maison de gens qui n'ont pas de liens de sang avec moi. Est-ce que Jungkook m'a rejointe dans l'unique but d'enquêter sur ma famille ? Ça n'avait peut-être rien à voir avec la réputation qu'il a prétendu vouloir rétablir auprès de mon faux père. Et je me sens mal pour Jungkook. Il se retrouve à se torturer l'esprit de tous les souvenirs qu'il a encore avec ses parents. Peut-être repense-t-il au jour où ses parents sont morts. De la découverte de leurs corps sans vie. Je me sens brisée à l'instant même où son regard le devient. J'essaie tous les jours, par n'importe quel moyen, de trouver la façon qui le fera m'aimer et pourtant, je suis impliquée contre mon gré dans la plus grande de ses souffrances. Il me lâche et c'est comme si, maintenant, il venait de comprendre la situation. Comme si, en moi il revoyait cette femme. Ma vraie mère... Il m'avait raconté qu'il avait passé sa vie à s'imaginer la façon dont il tuait cette femme avant de pouvoir la poignarder et de n'y avoir trouvé aucune satisfaction parce qu'il ne savait pas si son mari était triste du décès de sa femme. La confession la plus sincère qu'il m'est faite révélée la façon dont il rêvait de détruire ma famille après que la sienne ait été détruite. Mes forces m'abandonnent peu à peu quand la dure réalité nous explose au visage. En quelques secondes c'est comme si tout le bonheur qu'il m'avait apporté ces dernières heures s'envolait, laissant place aux larmes et à la douleur. Je passe mon temps à fuir mes problèmes pour comprendre mes erreurs mais c'est comme si, même ma naissance l'était.

Love on lie 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant