Chapitre 60

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Jungkook

    Arrivé au bar, je tombe sur Ryan qui sert deux hommes.

« Où est Alex ? je lui demande.

— Dans la réserve avec Lynn. »

    Je le laisse s'occuper de sa clientèle bien matinale et entre dans la réserve. En ouvrant la porte je percute quelque chose jusqu'à ce que j'entende un petit cri. J'entre et m'aperçois que j'ai cogné la tête de Lynn en ouvrant la porte.

« Qu'est-ce que tu faisais derrière la porte ? »

    Elle se tient le front comme si ça allait anesthésier la douleur. Alex s'approche de nous et reste muette.

« Et toi ? Qu'est-ce que tu fais, là ? Surtout ne t'excuse pas !

— Je ne vais pas m'excuser alors que c'était un accident. Tu aurais dû prévoir que des gens pouvaient ouvrir la porte.

— Je m'en souviendrai pour la prochaine fois. »

    Lynn continue de râler comme à son habitude et je la laisse s'énerver toute seule. Je me retourne vers Alex qui me regarde déjà.

« C'est toujours toi qui fais le remplacement samedi ?

— Oui, sauf si il y a eu un changement de dernière minute mais je ne suis pas au courant. »

   Elle attrape une caisse remplie de canettes de bière puis sort de la réserve en faisant attention à ne blesser personne.

« Ça va tu ne vas pas mourir non plus. » je dis à Lynn.

    Je tire sur son avant-bras pour qu'elle me laisse voir sa pseudo blessure que je lui aurais infligée.

« Tu n'as rien.

— Tu m'as fait mal quand même. »

    Elle tente de bouger des caisses de bouteilles de vins mais elle n'y arrive pas. Ce qui est au passage compréhensible, vu la manière dont elle s'y prend.

« Pourquoi tu ne laisses pas Ryan porter ça ?

— Parce que je peux le faire.

— Tu vas surtout les casser.

— Tu n'as qu'à le faire. »

    Je lui fais signe de se bouger et je remonte mes manches avant de porter sa caisse pour la décaler sur les colonnes de caisses à vins qu'elles ont créées pour se repérer dans la réserve.

« Voilà. Je dois y aller. »

    Je commence à partir mais elle m'attrape le poignet.

« Quoi ?

— Bouge la dernière caisse, s'il te plaît.

— Tu ne peux pas le faire ?

— Non, elle est trop lourde pour moi. »

    Je soupire avant de le faire pour elle en quatre secondes.

« Il n'y en avait qu'une ?

— Oui, merci. »

    Elle se colle contre moi et par réflexe, je mets un petit coup de pied dans la porte pour qu'elle se referme. Je ne suis pas habitué à être officiellement avec elle. Et même si c'est officiel, je n'ai pas non plus envie de tout exhiber de ma relation avec elle.

« Est-ce que j'ai le droit de me faire embrasser par mon copain ? »

    Même quand elle dit mon copain; je n'arrive pas à me sentir viser. Je n'ai tellement pas l'habitude d'être uni à quelqu'un que je me sens presque novice dans ces situations.

« Appelle-moi plutôt par mon prénom pour que je me sente réellement visé.

— Je ne parle pas au voisin à ce que je sache.

— Je sais mais je n'ai pas l'habitude. »

    Pour mettre fin à ce moment qui m'est assujettissant, je l'embrasse longuement avant de me séparer d'elle.

« À plus tard. »

    Je rouvre la porte et en sortant, elle referme la porte qui se cogne contre mon épaule.

« C'était un accident, tu devrais prévoir que des gens puissent fermer la porte, Jungkook ! » elle dit sarcastiquement.

    Je souris et sors du bar pour rejoindre Taehyung dans son bureau au casino.

***

Lucas

    Lorsque Nessa part de l'appartement j'arrête de jouer à la console parce que la grand-mère qui me tenait compagnie est partie manger de la purée. Il n'y a que les vieux pour manger de la purée à neuf heures du matin. Dehors, il neige à peine et j'imagine déjà le vent qu'il doit y avoir alors je n'ai pas envie de sortir. Du coup, je pars embêter Seo Jeo. Je frappe à la porte de sa chambre mais elle ne répond pas. Je m'autorise à rentrer dans son espace privée et constate que madame dort encore.

« Allez ! On se réveille ! Exercice de sauvetage ! Tout le monde debout ! »

    J'ouvre les rideaux de sa fenêtre et laisse rentrer une lumière presque aveuglante pour elle.

« Lucas !

— Non, moi c'est chef ! »

    Je lui fais un grand sourire mais elle me tourne le dos dans son lit. Je lui relance son oreiller qu'elle vient de me jeter au visage.

« Lève-toi ! Tu n'es pas très vivace comme fille ! »

    Je me jette dans son lit et elle se lève presque dans un sursaut. Elle attrape des vêtements dans une précipitation hors norme et part dans la salle de bain.

« Dis, tu démarres au quart de tour ! Tu n'es pas un moteur Diesel, toi. »

    Je ricane tout seul puis m'arrête quand j'entends la porte de la salle de bain être claquée. J'attends patiemment dans sa chambre qu'elle revienne et je vois sur sa table de chevet les feuilles blanches qu'elle tenait l'autre fois. Aujourd'hui, les feuilles possèdent quelques lignes. Je me permets de les lire. J'attrape le support ainsi que les feuilles et commence ma petite et courte lecture matinale.

« Lorsqu'on a faim, on se serre la ceinture d'un cran, on écrit des lettres, on rêve. Lorsqu'on a froid, on allume une flambée, on bat la semelle, on souffle sur ses doigts. Mais lorsque le cœur s'engloutit peu à peu en des marécages de tristesse, lorsque la souffrance ne vient pas des choses mais lorsqu'elle est nous-mêmes tout entier, quel recours ? A quoi se cramponner pour échapper ? On voit lorsque l'hiver commence des fins de jours si lugubres ! »

    Je relis plusieurs fois les phrases sans comprendre au début. Si je me souviens bien, elle a dit qu'elle voulait écrire un livre sur sa propre vie. Est-ce que c'est censé faire partie de son livre ?

« Qu'est-ce que tu fais ? »

    Seo m'arrache les feuilles des mains et les cache derrière elle.

Love on lie 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant