Chapitre 52

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Lynn

« Pour nous, Lynn, un lien de parenté avec un enfant ne tient pas à un lien de sang mais à un lien de sentiments. Nous t'aimons comme notre propre fille parce que nous avons veillé sur toi lorsque tu as fait tes premières montées de fièvres. Nous avons été présents pour tes premiers pas et tes premiers mots. Nous avons assisté à ta première rentrée des classes et avons assisté à tes premiers anniversaires. Quand tu as soufflé tes premières bougies, nous étions là et quand tu as ri pour la première fois, nous avons ri avec toi. Tes premiers éclats de joies se sont faits avec nous et tu as été depuis le premier jour, l'éclat de bonheur dans notre vie. Même en partant, tu es restée notre fille. Notre Lynn Hal Winter que j'ai bercée pour t'endormir, notre Lynn Hal Winter que ton père a pris sans ses bras pour ses premières déceptions de la vie. Notre fille, peu importe que nous partagions un lien de sang, nous t'avons aimée et t'aimons toujours comme un membre à part entière dans notre vie et dans notre cœur. »

    Je suis touchée par ses mots et je n'arrive pas à en vouloir à ma mère de m'avoir caché ça. J'aurais aimé qu'elle me le dise, certes, car c'est quelque chose d'important mais elle n'y est pour rien concernant l'identité de mes vrais parents. Dans le fond, ma chance a été là. Avoir été adoptée par des gens aimants qui ont toujours voulu m'offrir les choses les plus belles dans la vie. Un amour qui n'a jamais eu de limite peu importe mes racines. Si mes parents adoptifs n'avaient pas été là, j'aurais sûrement fini comme Kalix, abandonnée à mes sept ans. J'aurais sûrement vécu dans la rue comme Jungkook et Taehyung. Peut-être même que je n'aurais jamais eu d'amis aussi fidèles que Nessa et Jimin. Je n'aurais jamais rencontré ma petite sœur. J'essaie d'imaginer la vie que j'aurais eu auprès de mes vrais parents et vu leur parcours, je n'aurais pas été heureuse. Et même si ma crise d'adolescence a été totalement débile auprès de mes parents, ils m'ont logée, nourrie, blanchie, m'ont inscrite dans les meilleures écoles qui sont dans les alentours, ils m'ont éduquée et aimée comme des parents. C'est moi qui n'ai pas été un cadeau envers eux. Je ne m'étais jamais rendue compte jusqu'à récemment ce que mes parents avaient fait pour moi. Ils ont retourné des montagnes pour que je puisse avoir tout ce que je désirais. Et moi, qu'ai-je fait ? J'ai jeté tout ça, j'ai pris ma valise sans leur avis et je suis partie sans leur dire au revoir. Sans leur dire où je partais, ni même si je comptais revenir. Je suis partie sans savoir que j'étais partie avec leur part de bonheur. C'était tellement égoïste de ma part.

« C'est moi qui suis désolée, maman. »

***

Jungkook

    Je pensais mettre plus de temps sur la route que ça mais j'ai roulé sans m'arrêter. Tellement dans mes pensées, je pense même avoir grillé quelques stop, des priorités et peut-être même des feux rouges. J'hésite à retourner au Seven Harmonies pour me retrouver un peu seul mais je ne préfère pas. Quatre heures de route à ne repenser qu'à la mort de mes parents, à Kalix et aux parents de Kalix et Lynn. Je donne rendez-vous à Yang au café habituel et l'attends désespérément à la table la plus éloignée des autres. Peu de personnes sont ici et sur le présentoir des nouveaux magazines qui sont sortis pendant mon absence, j'y vois sur quasiment toutes les couvertures, que ça y est. Tout le monde sait qui je suis. Mr. Jeon c'est moi mais avec le temps, j'avais accepté de n'être que Jungkook mais aujourd'hui, je suis officiellement Jeon Jungkook et la Terre entière le sait à présent. Je passe mes mains sur mon visage pour essayer de retirer tous ses événements éprouvants pour moi mais ça ne fonctionne malheureusement pas. La serveuse vient me demander si je souhaite commander quelque chose et il peut bien être onze heures, ça ne m'empêche absolument pas de commander un verre d'alcool. J'ai le temps de le terminer avant que Yang n'arrive alors, j'en commande un deuxième et je suis presque à la fin de mon troisième verre quand Yang se ramène. Être à jeun avec trois verres d'alcool dans l'estomac ce n'est peut-être pas la meilleure idée du siècle mais la brûlure que me procure le liquide lorsqu'il traverse ma trachée me fait du bien.

Love on lie 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant