*Catalina*
-Cata ! hurla à pleine voix Doums. J'ai une question très importante à te demander.
-J'ai le droit de craindre le pire ?
Le garçon sur qui j'avais foncé ce midi, rigole à ma remarque. Je suis à moitié soulagée qu'il ne me déteste pas.
-Va falloir que tu m'emmènes faire un tour dans ta voiture, dit-il.
-Tu refuses de monter dans la mienne, dit Framal, parce que je cite : « tu conduis comme un malade». En revanche, tu acceptes de monter dans la voiture d'une inconnue.
Son ton est ironique et son visage faussement vexé est assez drôle à voir.
-À ce que je sache, mon petit, tu ne roules pas en Merco classe G, dit Doums
Les garçons se sont retournés en même temps pour observer ma voiture. Je suis un peu gênée, mais, il est temps que je m'affirme, que j'assume mes pensées.
-Les voitures sont toutes les mêmes tu sais, dis-je, tant que ça roule, je m'en fiche.
Ken sourit à mes propos, comme s'il est d'accord avec mes propos.
-Que fait cette jeune fille dans la vie pour pouvoir se payer une Merco ? demanda Ken avec un regard malicieux.
-Malheureusement, je n'ai pas l'indépendance que tu avances. C'est un cadeau de mes parents.
Le visage de Ken change d'un seul coup que j'en suis fortement surprise. Son regard remplit de malice laisse place à un regard de dégoût. Je connais trop bien ce regard. Alexandre et mes parents ont pris l'habitude de me regarder comme cela. Ken est parti.
-Ne le calcule pas, dit Mo, il a ses phases le Fennec.
Je suis en train de parler avec Mo et Doums depuis quelques minutes. Ils sont réellement adorables. Je comprends maintenant leur amitié avec Sacha. Ils se ressemblent d'une certaine manière. Soudainement, mon téléphone a vibré dans ma proche arrière.
« Papa : J'ai organisé un repas avec Alexandre dans quelques jours, tu me feras le plaisir de venir.»
Mon cœur a failli rater un battement. J'ai donc pris le joint de Doums et me suis mise à fumer, beaucoup, énormément. Je voulais fumer au point d'oublier ma famille.
-Tu devrais y aller doucement, princesse, dit Ken.
-Je connais mes limites, lui répondis-je, le sourire aux lèvres.
*Ken*
La soirée commence à prendre fin. Putain, Framal était censé me ramener mais il est parti plus tôt. Je suis dans la merde. Je vais devoir prendre le tro-mé.-Tu as besoin qu'on te dépose quelque part ? me demanda Sacha.
-Je suis chaud, si ça ne vous dérange pas.
-On ramène Sneaz aussi, dit-elle.
-J'espère que tu ne fais pas conduire Catalina, dis-je en rigolant, elle est dans un état minable.
-Je gère la situation, rigola-t-elle, montez.
Je suis derrière avec Sneaz. Sacha et Catalina sont en train de chanter en pleine voix. Soudain, mes yeux ont croisé le regard rempli de détresse de Cata. Son regard me demande de l'aide si fort que cela me gêne. Sacha a remarqué le changement de comportement soudain de son amie et baisse la musique.
-Ça va ma belle ? demanda Sacha.
-L'Espagne me manque, répondît-elle de manière nostalgique.
-Raconte nous tes souvenirs, dis-je, intrigué.
Un sourire apparaît alors sur ses lèvres.
-On a tous une terre mère. Une terre qui nous crie de rentrer à la maison. Tu peux être à des milliers de kilomètres, c'est sur cette terre que tu te sentiras chez toi. Pour moi, c'est l'Espagne. Sa culture, ses paysages, sa langue, tout me manque.
Cata est nostalgique, j'arrive à le lire dans ses yeux couleur saphir. Je connais trop bien le sentiment qu'elle décrit. La Grèce est ma terre mère.
-Tu m'emmèneras un jour ? demanda Sacha
-Quand tu veux, dit-elle, vous serez la bienvenue aussi.
Les joints et l'alcool l'ont décomplexée. Je ne la connais pas, mais, la voir aussi à l'aise ne doit pas être quelque chose de commun. Ça se sent aux regards de Sacha ; elle est fière d'elle.
-Bon, je crois qu'on est arrivés chez toi, l'espagnole, dit Sneaz.
-Je vais déposer les garçons et je reviens chez toi, d'accord ? dit Sacha avec un ton maternel
-Pas de souci !
-Cata ? demanda Sacha
-Oui ?
-Tu me feras le plaisir de demander de l'aide à la gardienne pour monter chez toi.
-Oui, chef ! dit-elle en imitant les recrues militaires.
Elle est adorable. Nous avons attendu qu'elle rentre entièrement chez elle et qu'on voit les lumières s'allumer avant de repartir. En voyant ses mains nous dire au revoir, un truc m'a sauté au visage. Je n'ai pas pensé, une seule fois, à mon ex pendant cette soirée. Nous avons roulé quelques minutes supplémentaires, avant d'arriver chez moi.
-À la prochaine le Fennec ! cria Sacha
-Évite d'abîmer la voiture de Cata, dis-je en lui faisant un signe de la main.
Arrivé chez moi, j'enlève mes chaussures, me brosse les dents et fonce dans mon lit. Le corps de Cata reste collé à mon cerveau. Elle a un corps magnifique, qui donne envie de faire des choses à en faire rougir les autres. Depuis Camille, je refuse de me lancer dans une énième relation vouée à la souffrance. Je vois Cata comme le fruit du désir. L'imaginer sur moi ou en train de murmurer mon nom suffit pour réveiller mon entre-jambe. Putain, j'ai terriblement envie d'elle. Mon impulsivité me dit d'aller chez elle mais ma raison me rappelle son état et sans doute, la présence de Sacha chez elle.
-Il vaut mieux que j'aille me coucher, pensai-je.
Cette nuit-là, Cata était dans mes rêves. Au réveil, je n'avais qu'une seule envie : en découvrir plus sur ce petit bout de femme.
**********
Fin du troisième chapitre.
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Pas sans toi.
Fanfic23 ans à peine, Catalina essaie de vivre dans la capitale française. Elle est lassée par sa vie morose, sans goût, dictée par les attentes de ses parents. Elle porte le poids de sa vie et de son passé. Parfois, elle aimerait tout lâcher et se sentir...