Chapitre 28 : À ta recherche (2)

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*Ken*
L'air d'Elisabeth me fait peur. Les traits de son visage révèlent une réelle crainte. Est-ce que Cata est partie sans lui dire où elle allait ?

-Vous voyez, dit-elle froidement, Cata a débarqué pour me dire qu'elle comptait faire un voyage. Elle n'a pas voulu me dire la raison de son départ et a aussi refusé que je l'accompagne. Je sais que vous y êtes pour quelque chose.

En fait, Elisabeth a l'air d'être remontée contre nous.

-J'ignore ce qu'il s'est passé entre vous. Mais vous voir toquer à ma porte confirme mes pensées : vous avez fait quelque chose de mal.

-Vous êtes un peu mal placée pour parler, rétorquai-je. Vous avez bien rejeté Catalina pendant des années.

Sacha m'a donné un coup de coude pour me réprimander. Elisabeth me dévisage avec un air triste.

-Je n'ai pas été la meilleure des mères, avoua-t-elle.

-Alors, ne faites pas genre que vous êtes préoccupée par votre fille, balançai-je.

-Ken ! hurla Sacha. Arrête !

-Je suis désolé mais je suis là pour retrouver Cata, pas pour parler à une dame aigrie.

Elisabeth a rigolé. Est-ce qu'elle a l'audace de se foutre de ma gueule ?

-C'est fou comme tu ressembles à Catalina, dit-elle.

-Est-ce que vous savez où elle se trouve ? demanda Sacha sur un ton suppliant.

-En Espagne, dit une voix masculine grave, derrière nous.

Son père est une homme assez imposant. Il n'est pas forcément baraqué ou grand mais son caractère arrive à prendre toute la place. Sacha s'est levée pour lui dire bonjour. Je le dévisage en refusant de montrer du respect pour l'homme en parti responsable des vices de Catalina. La tension arrive à être palpable entre nous deux. Hors de question que je m'écrase devant lui.

-Donc c'est toi le voyou que ma fille fréquente ?

-Donc c'est vous le père qui a presque abandonné sa fille ? répondis-je.

-Laisse-moi te donner un conseil, dit-il en buvant son verre de whisky. Catalina n'est pas douée pour grand chose mais quand il s'agit de fuir quelqu'un ou quelque chose, c'est la meilleure.

-J'imagine qu'elle a déjà essayé de vous fuir, d'où votre expérience sur le sujet, dis-je sur un ton cinglant.

Elisabeth et Sacha sont silencieuses et se regardent, de temps en temps.

-Elle est où exactement ?

Pendant une fraction de seconde, j'ai bien cru qu'il n'allait rien me dire.

-Chez sa gouvernante. Je vais te donner l'adresse.

François m'a donné un papier comportant la fameuse adresse.

-François, reprit sa mère. Je ne pense pas qu'elle va apprécier.

-Elle ne sait pas ce qui est bon pour elle. Elle a fait des tirades pour défendre ses amis et pour essayer de me convaincre qu'ils valaient une chance. Alors, je fais ce qu'elle m'a demandé. Je leur laisse une chance.

Il a l'air tout de suite moins imposant. On dirait juste qu'il est dépassé par les événements depuis longtemps.

-Sacha, on se casse, dis-je.

-Ramenez ma fille à la maison, rajouta Elisabeth, doucement.

-Monsieur ?

Le père de Cata s'est tourné vers moi.

-Je vais vous donner un conseil, aussi. Arrangez la situation avec votre fille. Faites comme votre femme, il n'est jamais trop tard.

-Je n'ai pas à entendre ça, s'énerva-t-il.

-Pour une raison qui m'échappe, Catalina arrive encore à vous aimer. Ne gâchez pas cette chance.

Puis, j'ai claqué la porte. Nous avons commencé à marcher en direction du stud pour rejoindre les gars. Il fait déjà nuit puisque les recherches ont pris du temps. Je regarde l'heure. Il est 23h00.

-Il n'est pas si intimidant, dis-je.

-Tu rigoles ? répondit Sacha.

-Au contraire, il est très facile à cerner. C'est juste un lâche ; il n'exprime pas ce qu'il pense. Son fort caractère est juste façade pour camoufler ses sentiments.

-On fait quoi maintenant ?

-On va chercher Catalina.

-Cata est comme un loup solitaire, expliqua-t-elle. Quand elle est comme ça, aller la voir n'est pas forcément une très bonne idée.

-La solitude c'est dangereux.

Je le sais que trop bien. Être seul trop longtemps, ça te transforme. Sacha me regarde avec un air interrogateur.

-Il faut que tu comprennes quelque chose, dit Sacha.

-Quoi ?

-Si Cata ne veut pas être retrouvée, elle ne le sera pas.

Les paroles de Sacha m'ont hanté jusqu'à notre arrivée au stud. Les garçons sont en train d'enregistrer des sons tandis que Hugo prépare des beats. Quand nous sommes rentrés dans la pièce, ils ont arrêté leurs activités.

-Alors ? demanda Doums.

-Vous l'avez retrouvée ? renchérit Deen.

La situation avec Cata attriste fortement Deen. Je pense qu'il se sent coupable.

-Elle est en Espagne, dis-je.

-Qu'est-ce qu'on attend ? Il faut qu'on réserve nos billets ou qu'on se prépare à descendre en voiture, dit Mo en se levant.

-Pas la peine, rétorqua Sacha en regardant son téléphone.

Elle m'a passé son téléphone pour me montrer le message qu'elle regardait.

« Elisabeth : Je me doute que vous allez voir Catalina. Prenez le jet, ça ira plus vite. Je t'en conjure, Sacha, ramène-moi ma fille. »

-Vous êtes partis voir ses parents ? demanda Alpha. Ah ouais, ça rigole plus.

-On part demain ? dit 2zer.

-Non. Ce soir.

-Il fait déjà nuit, tenta Sacha.

-Ce n'est pas mon problème.

Personne ne me contredit. Mes reufs me connaissent. Quand j'ai une idée en tête, impossible de me contenir. Tout ou rien.

-On se retrouve à l'aéroport dans 2 heures, dis-je.

Puis je suis parti, seul. J'ai besoin de marcher un peu. Je suis à Paris depuis un seul petit jour que je dois déjà partir. Par conséquent, je profite une dernière fois de la capitale. Paris est encore plus beau la nuit. Les rues ne sont jamais vides ; la ville est en constant mouvement. D'une certaine manière, j'aime ça.

« Un chemin plein d'déviations alors on mène des vies à cent à l'heure »

C'est difficile de suivre dans les montagnes russes qu'est ma vie. Entre les tournées incessantes, les fans, mes problèmes, mes reufs et mes démons, on arrive vite à se perdre. J'ai perdu les rayons de Cata dans mon obscurité. Je me lance peut-être dans une quête illusoire. Mais j'ai jamais eu autant envie d'y croire. J'ai envie de croire en elle, en nous. Mes sentiments sont mélangés à des amertumes secrètes. Alors, ouais, c'est difficile de survivre dans mes montagnes russes. Mais elles n'ont plus de sens lorsque l'essence de l'espagnole est trop loin de moi.

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Fin du vingt-huitième chapitre !
Aujourd'hui je me suis levée tôt, bon, le réveil a été très compliqué. Comme d'habitude, donnez moi vos avis. J'ai vu que vous étiez de plus en plus nombreux à suivre mon histoire, fruit de mon imagination. Et j'en suis particulièrement touchée ❤️
bisous !

Pas sans toi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant