*Ken*
Je suis en Grèce. Le fait d'être ici me rappelle les paroles de Cata lorsqu'on ne se connaissait pas encore. La Grèce est ma terre mère, celle qui crie à ses naufragés de revenir. Ma grand-mère m'avait manqué. J'habite à Paris tout le long de l'année. Ma vie est tellement différente de la sienne. Je vis dans la démesure, la notoriété et la foule. Elle habite dans le calme et l'inconnu. À Paris, tout le monde est pressé, se dépêche pour aller d'un endroit à un autre. Tout est différent, ici.-Tu viens à table Ken ? demanda mon père
-J'arrive.
Ma mère est assise en face de ma grand-mère. Ma sœur et son copain rigolent. L'image de ma famille heureuse suffit pour me faire sourire comme un gosse. Je me suis assis à côté de ma sœur.
-Comment cela se passe à Paris ? demanda ma mère.
-Bien. J'essaye de bosser sur un nouvel album. J'ai beaucoup d'inspiration en ce moment.
Rectification : Catalina m'inspire beaucoup.
-Tu devrais songer à te reposer un petit peu, répondît gentiment ma mère.
-J'y songerai maman.
-Et toi ? Alice ?
-Le boulot se passe bien, dit-elle. Je suis un peu fatiguée mais les vacances me font déjà du bien.
Antoine, le copain de ma sœur, lui a souri amoureusement.
-Comment va Camille ? demanda ma grand-mère dans un français approximatif
-On n'est plus ensembles, Yiayiá.
-C'était une connasse de toute manière, dit Alice.
-Langage Alice ! cria ma mère
-Tu as une femme dans ta vie ? demanda mon père
-Non.
-Même pas une certaine Catalina Lañez ?
-C'est une simple amie.
Menteur, pensai-je.
-C'est une très jolie fille, dit Alice. Elle a de beaux cheveux bruns avec des yeux bleus. Je l'ai rencontrée, elle est vraiment adorable. Elle a des origines ?
La description de ma sœur m'a fait sourire. Cata est sans doute la plus belle femme que je connaisse. La
plus belle âme aussi.-Espagnole.
Le repas s'est très bien passé. Je me demande comment le Noël de Cata se passe. Yiayiá est partie se coucher et mes parents l'ont suivie très peu de temps après. Je suis à la plage. Le bruit des vagues m'apaisent. Je sens l'écume se fracasser contre le sable. Aucun son n'arrive à me détendre autant que celui-ci. J'ai senti mon téléphone vibrer.
« Camille : Premier Noël sans toi. J'ai merdé, je sais. Je t'ai trompé, deux fois. Ai-je quand même le droit de te dire que tu me manques ?
Moi : Non. J'aimerais que tu effaces mon numéro. J'ai mis un terme à notre relation, pour de vrai.
Camille : Te voir avec elle me fait du mal.
Moi : Te voir baiser un inconnu m'a fait du mal. Apprendre que tu as recommencé, aussi. J'en fais pas tout un plat.
Camille : Sale connard. »
L'hôpital qui se fout de la charité. Je suis heureux qu'elle ne soit plus dans ma vie. J'ai toujours mis Camille sur un piédestal. Je pensais qu'à ses qualités au détriment de ses penchants qui m'ont brisé le coeur. Voir ma sœur heureuse avec son copain me rappelle que je ne serais jamais prêt à être en couple. J'ai un don à me jeter dans des relations toxiques où celui qui fait le plus de mal, gagne.
-Tu penses à quoi, grand frère ?
-Je ne sais pas. Même moi, j'arrive à me perdre dans mes pensées.
-C'est une période un peu compliquée pour toi, non ?
-Entre Camille et la mort de Népal, je suis mitigé.
C'est la première fois que je parle du décès de mon ami à ma sœur. Lorsqu'on apprend le décès d'une personne proche, le cerveau te plonge dans un mécanisme de défense. Tu n'en parles pas, tu te renfermes sur toi-même, tu es dans le déni. Le silence est mauvais, il est capable de tuer à petit feu.
-Tu pourrais en parler à quelqu'un, dit-elle.
-Si tu me proposes encore un psychologue, je te jure Alice, je vais câbler, dis-je en rigolant.
-C'est juste des hypothèses.
-Je n'ai jamais eu besoin de quelqu'un. Je vois pas pourquoi ça devrait changer.
-Arrête de jouer à ce petit jeu.
Elle me connaît trop bien.
-Tu accumules beaucoup de choses, ça m'inquiète, dit-elle.
-Tu n'as pas à t'inquiéter pour moi, lui répondis-je en la prenant par l'épaule.
-Tu vas rester en Grèce pour fêter le nouvel an ?
-Je songe à retourner sur Paris pour le fêter avec le crew.
-Sale gosse, rigola-t-elle.
Alice est partie se coucher à son tour. J'ai décidé d'appeler Sacha.
•Conversation téléphonique•
-Salut le Fennec.
-Salut. Comment se passe ton Noël chez tes darons ?
-Tu connais ma mère, dit-elle en rigolant. Elle a invité toute la famille. Ton appel m'a un peu sauvé la vie. Et toi ? Tout se passe bien en Grèce ?
-Ouais. Je suis content de retrouver mon pays, rigolai-je.
-Tu rentres quand ?
-Dans quelques jours. Je dois rentrer pour gérer les problèmes avec la presse.
-Profite de cette période de l'année plutôt que de vouloir régler tous tes soucis. Ça peut attendre la nouvelle année.
-Peut-être. Je n'ai pas envie que ça retombe sur Cata.
-Tant qu'elle n'est pas pourchassée dans la rue, je pense qu'elle peut survivre, dit-elle en rigolant.
-Tu n'as pas tort.
-Je n'ai jamais tort. Bon, je vais devoir te laisser le Fennec. Ma mère m'appelle pour venir manger le dessert.
-À plus.
•Fin de la conversation•
J'ai raccroché. Je me suis levé pour retourner à la maison. Après m'avoir lavé et brossé les dents, je suis rentré dans mon lit. Connaissant des insomnies depuis quelques mois, j'ai du mal à dormir. Je regarde mon plafond, à la recherche d'un signe quelconque de fatigue. Mon téléphone a vibré. Intrigué, je l'ai pris dans mes mains.
« Cata : Je vais réserver mon billet d'avion pour partir demain matin. On se retrouve en Grèce. Besoin immédiat de partir de Paris. »
L'idée de l'arrivée de Cata suffit pour me faire sourire.
« Moi : J'irais te chercher à l'aéroport, princesse. »
Et le sommeil est arrivé.
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Fin du quinzième chapitre
Si vous avez des questions ou des remarques, n'hésitez pas à commenter l'histoire. Ça me ferait plaisir !
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Pas sans toi.
Fanfiction23 ans à peine, Catalina essaie de vivre dans la capitale française. Elle est lassée par sa vie morose, sans goût, dictée par les attentes de ses parents. Elle porte le poids de sa vie et de son passé. Parfois, elle aimerait tout lâcher et se sentir...