*Ken*
La tournée a commencé depuis deux semaines. La scène m'a manqué. Lorsque je suis sur scène, mon corps se remplit d'adrénaline. Je rentre tellement en trans que je ne suis plus maître de mes actions. Certains artistes n'aiment pas les scènes. Personnellement, la scène est ma thérapie. Ça me rappelle ma jeunesse, mon premier Bercy, ma première tournée, mon premier tout. Mes anciennes tournées sont toujours tombées lorsque ma vie me filait entre les doigts. Je prends toujours autant de plaisir à monter sur scène avec mes reufs et à sentir la foule être en délire. Mais cette fois-ci, c'est différent. Catalina me manque énormément. Son sourire, ses yeux et son corps hantent mon esprit. À partir du moment où j'ai embrassé Cata, j'ai perdu le contrôle de notre relation. Sauf que je n'ai jamais eu le courage de me l'avouer à moi même. J'ai envoyé quelques messages à Cata pendant ces longues semaines pour qu'elle me raconte ses journées en cours et la vie à Paris. Nos échanges restent monotones face à notre impulsivité habituelle. J'ai envie qu'elle soit avec moi.-Le public était grave chaud ce soir, me dit Deen.
-Ouais, c'était ouf.
-Être en tournée, ça m'avait trop manqué, dit Doums en tirant sur son joint.
-Je vais demander à Cata et à Sacha de nous rejoindre pour la date à Marseille, avouai-je.
-Archi bonne idée, dit Hugo. Elles doivent se faire chier sans nous dans Paname.
-Elle te manque hein ? me demanda Framal avec le sourire au coin des lèvres.
-Le Fennec est piqué ? rajouta son frère.
-C'est mon amie, tentai-je.
Même moi, je n'y crois pas.
-À d'autres, rigola 2zer.
J'ai pris mon cellulaire dans mes amis.
« Moi : Ça te dit de nous rejoindre à Marseille avec Sacha ?
Cata : La question ne se pose même pas. Bien sûr que oui !
Moi : Tu n'as pas des cours ?
Cata : Ça peut attendre.
Moi : Je n'ai pas envie d'être responsable de ton échec scolaire.
Cata : Tu vas être responsable de ma déprime si tu continues.
Moi : Tu me manques.
Cata : Je serai à l'aéroport de Marseille à 12h00,
demain.»Je ne peux m'empêcher de sourire face à ces messages.
« Cata : Et tu me manques aussi Samaras. Passe une bonne nuit. »
D'une certaine manière, je suis rassuré. En quittant Paris, j'ai eu peur qu'on s'oublie. Moi et ma foutue peur de l'abandon.
-Ken ! hurla Sneaz. On doit bouger pour prendre l'avion.
-On aurait dû y aller en train, pestai-je.
-On est à Strasbourg, frère.
J'ai rangé mes affaires dans la valise en enfonçant ma caquette sur mon crâne.
*Catalina*
Mon réveil sonne depuis 10 minutes. Après avoir passée la soirée à réviser, se lever frôle l'impossibilité. Je frotte doucement mes yeux tout en appuyant sur le bouton pour ouvrir mes volets. À peine réveillée, Sacha débarque en trombe dans ma chambre.-Tu es toujours pas prête ? cria-t-elle. J'espère que tu as fait ta valise et que tu vas vite te préparer. Faut pas qu'on rate l'avion !
-Sacha ?
-Oui ?
-Rappelle-moi pourquoi je t'ai donnée le double.
Elle a rigolé. Elle essaie de dissimuler son excitation face à ses retrouvailles avec Sneaz. Mais elle n'est pas bonne quand il s'agit de dissimuler quelque chose. Sa bonne humeur arrive à se lire sur les traits fins de son visage.
-Laisse moi une vingtaine de minutes et je serai prête.
-Le taxi nous attend déjà en bas, râla-t-elle, en claquant ma porte. Dépêche !
Je suis donc sortie de mon lit pour enfiler un jogging avec un sweat. Heureusement, mon sac est déjà fait. On reste à Marseille pour deux jours seulement, mais revoir Ken après deux semaines suffit pour me faire sourire. Quelques minutes plus tard, j'ai fermé mon appartement.
-Enfin ! dit Sacha.
-T'es trop réveillée pour un lundi, surtout à 7h30.
Arrivées à l'aéroport, nous sommes descendues de la voiture. Nous sommes en train d'attendre pour notre avion, après avoir passées les portiques de sécurité.
-Je vais aller chercher un café, dit Sacha. Tu en veux un ?
-S'il-te-plaît. Ma nuit a été beaucoup trop courte.
Elle est partie. Un jeune homme, assis en face devant moi, me dévisage, ce qui me gêne beaucoup. Il est assez grand, brun avec des yeux marrons. Je ne le connais pas, ce qui renforce mon incompréhension. Pourquoi me fixe-t-il comme ça ? Dans un autre contexte, il aurait pu être charmant. Mais, là il me fait plus flipper qu'autre chose.
-Salut, dit-il.
-Bonjour, répondis-je froidement.
-Ça peut paraître déplacé, rajouta-il. Mais, je te trouve très jolie. Est-ce que je pourrais avoir ton numéro pour qu'on aille prendre un café un de ces jours ?
Mon cœur m'ordonne de dire non pour Ken. Ma raison me rappelle que nous ne sommes pas en couple et qu'il ne s'est pas gêné pour embrasser une fille devant les yeux. Moi et ma foutue rancune.
-Tu es de Paris ? demandai-je.
-Oui ! Je pars juste en voyage d'affaire.
D'où son costard. J'ai envie de rigoler. Il est en costard alors qu'on dirait que je sors à peine de mon lit.
-Je vais à Marseille pour rejoindre des amis, expliquai-je en écrivant mon numéro sur un bout de papier.
Je lui ai tendu le papier.
-Appelle-moi.
Puis, l'appel de mon vol a résonné.
-C'est mon vol.
-Comment t'appelles-tu ?
-Catalina. Et toi ?
-Léo.
-Enchanté, répondis-je en me dirigeant vers la porte.
Sacha a débarqué dans la file d'attente, deux cafés à la main.
-J'ai bien cru que la fille devant moi comptait commander toute la boutique, rigola-t-elle. Pourquoi tu souris comme ça ?
-Tu vois l'homme là-bas ?
-Oui ? répondit Sacha, étonnée.
-Je lui ai donné mon numéro.
-Trop bien ! Mais Ken ?
-On n'est pas en couple, dis-je.
Elle a levé les yeux au ciel.
-Vous êtes plus qu'amis.
-Je ne vais me priver de faire des rencontres sous prétexte qu'on a couché ensemble.
-Il y a autre chose entre vous et tu le sais, dit-elle calmement. Mais tu n'as pas tort.
En rentrant dans l'avion, je me demande comment ces deux jours vont se passer.
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Fin du vingt-quatrième chapitre :)
Le début des problèmes arrive, haha !
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Pas sans toi.
أدب الهواة23 ans à peine, Catalina essaie de vivre dans la capitale française. Elle est lassée par sa vie morose, sans goût, dictée par les attentes de ses parents. Elle porte le poids de sa vie et de son passé. Parfois, elle aimerait tout lâcher et se sentir...