*Ken*
Une fois la porte refermée, Cata a enlevé ses chaussures. Je l'observe se baisser. Son jean met ses formes en valeur. Je ne pourrais jamais me lasser de son corps. Le voir me procure toujours autant de plaisir, le genre d'émotions qui vous prend aux tripes.-J'ai envie de toi, soufflai-je.
Je n'ai pas eu le temps d'entendre sa réponse que je l'ai embrassée. Le bisous est de plus en plus passionnel, charnel. Elle m'a enlevé ma veste et mon t-shirt. Elle a enroulé ses jambes autour de ma taille tandis que mes mains se sont posés sous ses fesses. Je suis plongé dans son cou et y dépose des baisers, ce qui fait frémir Catalina. Nous sommes arrivés dans sa chambre. Les vêtements que nous avons encore, sont tombés avec une facilité sans nom.
Mes doigts ont frôlé son intimité, provocant les gémissements de la belle espagnole. À chacun de mes mouvements, elle se cambre. La vue que j'ai d'elle me rend encore plus excité. Je sens qu'elle se rapproche de l'orgasme. J'ai donc arrêté.
-Qu'est-ce que tu fais ? me demanda-t-elle entre deux soupirs.
-Ce n'est pas aussi facile, dis-je en lui faisant un bisous dans le cou.
Elle a rigolé. Sans prévenir, je suis rentré en elle. Mes mouvements doux ont commencé à devenir de plus en plus brutaux. Soudainement, Cata a reprit les devants. Elle est sur moi tandis que je suis allongé. Ses va-et-vient me rapprochent du nirvana, à petit feu. Faire l'amour avec Cata ressemble à de l'héroïne. Chaque dose entraîne le besoin d'une autre. Quelques minutes plus tard, nous avons jouis.
Lina a posé sa tête sur mon torse nu. Elle s'amuse à faire des cercles tout en expirant la fumée de sa cigarette. Putain, je me sens bien à ses côtés. C'est une femme extraordinaire qui me murmure sans cesse son amour. J'ai de la chance d'avoir croisé son chemin.
« Dans l'Univers, y'a des milliards de vies.
Sur Terre, sept milliards d'êtres humains.
Peut-être trois milliards de filles mais c'est toi qu'j'veux »-Je t'aime, murmurai-je.
Elle a attendu des semaines que je lui dise ces trois mots. Elle aurait pu sauter au plafond, comme la majorité des filles dans cette situation. Au contraire, elle a continué de faire ces cercles.
-Moi aussi, Ken.
Je me suis lancé dans le vide. J'ai déjà aimé mais jamais autant que Catalina. J'ai l'impression de nager dans l'immensité d'un océan sans fin. Bizarrement, je ne me suis jamais senti aussi bien dans l'inconnu. Soudain, Cata s'est levée et a recherché une sorte d'albums photos.
-Tu vas me montrer des photos de toi ? dis-je en rigolant.
Après avoir enfilé une culotte, elle a ouvert le fameux livre. Elle a tourné les pages où des photos avec Alma ou Sacha sont collées. Elle s'est arrêtée à la dernière page qui comporte une photo d'une échographie.
-Il s'appelait Hugo, expliqua-t-elle en effleurant l'image. Et c'était mon fils.
Je suis intrigué par l'imparfait qu'elle utilise. Qu'est-ce qu'elle essaie de me dire ?
-Alexandre était son père. Un soir, il m'a battu et il l'a tué.
Un gros silence s'est abattu. Qu'est-ce que je suis censé dire dans cette situation ? Dire que je suis désolé me parait tellement banal. Ma compassion ne lui rendra pas son fils.
-Dis quelque chose, me supplia-t-elle. Tu m'en veux c'est ça ?
-Pourquoi je t'en voudrais Lina ?
-Parce que je ne te l'ai pas dit avant.
-Je ne peux pas t'en vouloir pour ça, répondis-je. Je ne sais pas trop quoi te dire. Je suis extrêmement désolé mais ça ne changera pas les faits.
Elle m'a souri comme pour me montrer qu'elle est d'accord avec mes propos.
-Comment tu as fait pour t'en sortir ?
-C'était compliqué. J'ai dû me faire opérer pour enlever le fœtus. Je crois que c'était ça qui a été le plus traumatisant. Voir ce tout petit être mort, c'était horrible.
Son ton est neutre. Cela m'inquiète. Quand on raconte ce genre d'événement, on pleure, on crie, on hurle. Cata est assise et regarde l'horizon à travers la fenêtre. Le temps s'est comme arrêté.
-Alexandre est parti de ta vie, dis-je. Il ne reviendra plus jamais.
-Je lui souhaite les pires choses dans sa vie, répondit l'espagnole. Tu penses que c'est malsain ?
-Un peu. Mais c'est surtout humain. Moi, je souhaite qu'il crève.
Lina a rigolé.
-Tu me rends heureuse, tu le sais ?
J'ai tourné ma tête pour faire face à la belle espagnole. Je lui ai souri.
-J'ai jamais pensé que foncer dans une inconnue allait déboucher sur ce qu'on a, dis-je en riant.
-J'avais eu tellement peur.
-C'est vrai que Mo et Framal sont vachement intimidant, répondis-je pour la taquiner.
Elle a levé les yeux au ciel tout en riant.
-Lina ?
-Oui?
-Tu comptais me le dire quand pour ton anniversaire ?
-Oh, dit-elle, gênée. J'ai jamais été une grande fan des fêtes d'anniversaire.
-C'est demain quand même.
-Et je préfère le passer avec toi, que tous les deux.
-Tu peux me faire le plaisir d'appeler ta mère pour lui dire qu'on vient manger demain ? demandai-je.
-Ken....
-Non-négociable, Lina. Même si ton père est un vrai connard et que ta mère est particulière, ils restent tes parents.
Je sais pertinemment que ça lui fera du bien de passer un peu de temps avec sa mère. Elle a juste trop de fierté pour l'admettre.
-Je le ferais demain matin, promis Samaras.
Elle a reposé sa tête contre mon torse. Tendrement, je lui ai fais un bisous sur le front.
-Tu sais qu'on peut partir en restant ? dis-je.
Elle a levé un sourcil pour me faire comprendre qu'elle ignore ce que j'essaie de lui dire.
-Hugo. Il n'est peut-être pas là mais il vivra toujours à travers toi, tes souvenirs et l'amour que tu lui portes.
-Tu penses qu'il m'en veut ? demanda Cata.
-Au contraire, je pense qu'il est fier de toi. Tout le monde n'a pas le courage de partir d'une relation toxique.
-Tu peux me rapper quelque chose ?
Je l'ai regardé.
-Parfois, j'me demande si j'existe vraiment. De ma vie, je n'suis qu'un spectateur. Alors j'me fais du mal mais discrètement. Le psy m'a dit « c'est qu'un aspect d'ta peur ». Et, quand j'ai mal, je me sens vivre un peu. Il fait nuit quand les lumières s'allument. On oublie presque qu'on est triste. Ils ne voient pas qu'je suis dans la lune. Ils ne veulent pas qu'je m'éclipse.
J'ai tourné, à nouveau, la tête vers Cata. Elle est en train de dormir.
*******
Fin du 42e chapitre !
Je vous remercie de commenter, réagir ou lire mon histoire. Tout me fait terriblement plaisir.
Bisous ❤️
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Pas sans toi.
Fiksi Penggemar23 ans à peine, Catalina essaie de vivre dans la capitale française. Elle est lassée par sa vie morose, sans goût, dictée par les attentes de ses parents. Elle porte le poids de sa vie et de son passé. Parfois, elle aimerait tout lâcher et se sentir...