*Catalina*
On s'est jetés dans l'eau salée. Ken m'a éclaboussée tout en rigolant. Son rire est une douce mélodie qui monte dans les tons graves. On dirait un orchestre symphonique qui joue du Bach. Je n'ai jamais été très intéressée par le corps d'un homme. Cependant, le corps de Ken est réellement magnifique. Mais, son cœur l'est encore plus.-Pourquoi tu me regardes comme ça ?
-Parce que t'es beau, dis-je.
Il a rigolé et m'a pris par les hanches pour me serrer contre lui. Une main sur mes fesses et l'autre dans mes cheveux, il me rend dingue. Il a caressé mon dos nu et a butté sur une de mes cicatrices, laissée par Alexandre.
-C'est quoi ?
J'ai terriblement envie de lui en parler.
-Sortons de l'eau pour parler.
Nous sommes sur le sable. Je regarde le ciel.
-Alexandre est rentré subitement dans ma vie parisienne. Au début, notre relation était idyllique. Mes parents l'appréciaient et je l'aimais. Puis, la première baffe est arrivée.
J'arrive à sentir l'énervement de Ken suite à ma phrase.
-C'était une histoire de merde. Je l'ai contredit sur la manière dont son père gère son entreprise, il m'a giflée. Il s'est excusé, m'a promis de ne jamais recommencer, qu'il m'aimait plus que tout. Je l'ai pardonné. Et il a recommencé.
-Et ces cicatrices ? demanda-t-il d'un air grave.
-Cigarette. Parfois, il s'amusait à les éteindre sur mon dos.
-Quel connard.
-Puis, j'ai eu le courage de partir. J'ai claqué la porte et je ne suis plus jamais retournée auprès de lui. Il ne supporte pas l'idée que je puisse vivre sans lui.
Des larmes salées sont en train de couler sur mes joues. Ken les essuie avec son pouce et me regarde tout en souriant.
-T'es la femme la plus courageuse que je puisse connaître.
J'ai posé ma tête sur son ventre. J'arrive à entendre son cœur battre.
-Quand Alexandre était violent, je me réfugiais sur le toit de notre appartement. Je regardais les étoiles. Je me disais que dans une autre dimension, j'étais heureuse. Je n'ai jamais pensé pouvoir l'être réellement.
-La vie est compliquée. On arrive au monde sans mode d'emploi. On ignore le fonctionnement des choses. Parfois, il faut souffrir pour grandir, pour avancer et pour frôler le bonheur.
-J'aurais bien aimé avoir un mode d'emploi, surtout concernant mes parents.
-Pourquoi ?
-Un jour, je te ferai rencontrer mes parents pour que tu puisses comprendre. Ils ont fait un enfant pour la société et non pour eux. Hier, ma mère s'est excusée. Mais, mon père est comme un mur de béton, infranchissable et froid.
-T'es impressionnante.
-Pourquoi ? dis-je intriguée
-Avec tout ce que tu as vécu, tu es restée la même. Tu aurais pu te renfermer sur toi et ne plus faire confiance. Tu ne l'as pas fait.
-Parce que je suis entourée de bonnes personnes, dis-je.
Ken me caresse les cheveux. Ses caresses arrivent à m'apaiser.
-Je l'ai vu dès le départ, assuma-t-il.
-De quoi ?
-Ta douleur. Elle m'a sauté aux yeux.
-La tienne aussi. Camille n'est pas la seule initiatrice de cette douleur.
-Perdre un ami, ça te change.
Il n'a pas envie d'en parler. J'arrive à le sentir. Il a arrêté ses caresses pour serrer ses poings contre le sable. Je me suis donc levée. Mon visage est proche du sien. Ses yeux ne me lâchent pas.
-Tu n'es pas prêt à en parler, Samaras. Tu sais où me trouver quand tu le seras.
*Ken*
Elle me comprend. À l'inverse des autres, elle ne me force pas à me livrer. Face à ses révélations, j'essaie de me contenir. J'ai réellement envie de fracasser Alexandre. Ce n'est pas une bonne idée. Mais, l'idée de sentir mes phalanges toucher le visage de cet abruti me réconforte.-Merci, dis-je.
-Tu n'as pas à me remercier.
De nouveau, Cata s'est allongée sur mon ventre. Son bikini me dévoile trop de morceaux de peau, trop de formes. Cette vue rend mon entre jambe complètement folle. Elle a un pouvoir particulier sur mon corps. Je n'arrive pas à la lâcher du regard. Elle l'a remarqué.
-Tu n'arrives plus à parler ? rigola-t-elle
-C'est de ta faute.
-Pourtant, je ne fais rien de spécial.
-Tu es toi. Et c'est spécial.
J'ai terriblement envie de l'embrasser. Mais, ça serait égoïste de ma part sachant que je ne veux pas me coincer dans une relation.
-J'aimerais rester ici pour toujours, dit-elle calmement. C'est magnifique.
-T'as vu ça hein
-Sérieusement, j'ai réussi à m'attacher à Paris. Mais, je ne me ferais jamais à ses mouvements incessants. Je serai toujours une étrangère. Ici, tout est plus calme.
-Tu n'es pas une étrangère à Paris, dis-je. Tu fais parti du crew maintenant.
-Ah bon ? dit-elle en souriant.
-Bien évidemment, princesse.
-Il fait un peu froid, remarqua-t-elle.
-Tu veux rentrer ?
-Surtout pas.
Cata s'est levée. Elle m'a tourné le dos. Délicatement, elle a enlevé le noeud de son maillot de bain. Putain, elle est à moitié nue devant moi. Elle a posé son haut sur le sable et a enfilé mon sweat.
-Je me sens mieux.
-Madame est frileuse ?
-Un petit peu.
Encore une fois, elle s'est allongée sur mon ventre. Ses yeux sont en train de refléter le ciel étoilé. Le ciel est encore plus beau dans le reflet des yeux couleur océan de Cata. Petit à petit, elle a commencé à les fermer. Elle est en train de s'endormir. J'arrive à le sentir aux mouvements de sa respiration calme. La voir dormir est la chose la plus apaisante sur terre.
-Bonne nuit, princesse.
Doucement, je l'ai portée jusqu'à la maison. Je l'ai installée sur mon lit. Je me suis allongé à ses côtés. Cette nuit, je n'ai pas fait d'insomnie. Je me suis endormi rapidement. J'aime penser que la présence de Cata y est pour quelque chose.
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En ouvrant les yeux, Cata est en train de me caresser les cheveux tendrement.-Bien dormi, Samaras ?
-Très. Et toi ?
-Comme un ange.
Se réveille aux côtés de Cata me plaît autant que cela me terrifie.
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Fin du dix-septième chapitre ❤️
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Pas sans toi.
Fanfiction23 ans à peine, Catalina essaie de vivre dans la capitale française. Elle est lassée par sa vie morose, sans goût, dictée par les attentes de ses parents. Elle porte le poids de sa vie et de son passé. Parfois, elle aimerait tout lâcher et se sentir...