Chapitre 56 : Énième dispute

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*Catalina, 1 semaine plus tard*
Il est assez tard. À vrai dire, je n'ai pas vu le temps passer. Mon livre est sorti. Selon les dires de la mère d'Émilie, c'est un best-seller. Au début, j'appréhendais le fait que des inconnus connaissent tous les détails de ma vie. Puis, j'ai eu la chance de parler avec mes lecteurs. Des femmes sont venues me voir pour me féliciter de ma franchise et pour me dire que je les aidais. Se sentir utile ; ça faisait un moment que je n'avais pas ressenti ce genre d'émotion.

Par ailleurs, ça fait 1 semaine que Paolo dort ici. Il s'amuse à découvrir la capitale. Il ne s'est rien passé entre lui et moi. Ceci dit, c'est normal. Je n'ai eu aucune nouvelle de Ken depuis la soirée d'anniversaire d'Em. Je sais juste qu'il s'est acheté une nouvelle voiture. « Elle est magnifique, une vraie bombe » selon les propos de Mo.

-C'est moi ! dit Paolo en déposant les clés sur ma table.

-Alors ta journée ?

-Je suis parti visiter Le Louvre et la Tour Eiffel, j'ai adoré !

Paolo ressemble littéralement à une groupie de Paris, pensai-je.

-Pourquoi t'es rentré aussi tard ? demandai-je.

-J'ai rencontré quelqu'un sur le chemin, avoua-t-il.

-Sérieusement ? Comment elle s'appelle ? répondis-je, heureuse pour mon ami.

-Pierre.

Je suis un peu surprise.

-Je suis contente pour toi !

-Je suis pas homosexuel, expliqua-t-il. J'suis bi.

-Tu n'as aucune explication à me donner voyons ! Quoique que tu sois, je m'en fiche. Je veux juste que tu sois avec quelqu'un de bien.

Paolo a souri et m'a pris dans ses bras. Soudain, quelqu'un a toqué violemment à ma porte et a débarqué dans mon appartement. C'est Ken. Lorsqu'il m'a aperçu dans les bras de Paolo, son regard est devenu noir.

-J'vois que tu perds pas ton temps, pesta Ken.

-Qu'est-ce que tu fais là ?

-Pour que tu m'expliques cette merde, répondit-t-il en me lançant mon livre.

-Excuse moi ?

Paolo reste silencieux tandis que je suis rapprochée de mon ex.

-Tu sais très bien que j'ai horreur qu'on divulgue ma vie privée et tu l'as fait putain !

-Je voulais mettre un autre prénom et puis, je me suis dit que ça servait à rien. La presse se doutait déjà de quelque chose.

-Et tu n'as pas jugé bon de m'en parler ?

Il marque un point.

-Ce livre est mon histoire. Que tu le veuilles ou non, tu en fais partie.

-T'es vraiment une salope, cracha Ken.

-Et toi, un connard, renchéris-je.

Les yeux du grec me dévisagent. J'arrive à apercevoir tant de haine à travers que cela me déstabilise.

-Qu'est-ce que tu veux que je te dise Ken au juste ?

-Que tu es désolée.

-Je ne le suis pas, répondis-je froidement.

-Je me suis bien trompé sur ta personne. T'es juste une vieille meuf complètement égoïste.

J'encaisse difficilement tous ses reproches et toutes ses insultes. Paolo me prend la main et me la serre fort pour me montrer son soutien.

-J'aurais aimé ne jamais te rencontrer, dis-je en commençant à pleurer.

Cette phrase arrive à toucher Ken. Je pense aussi que mes pleurs le mettent mal à l'aise.

-T'avais l'air contente quand je te baisais chez Em.

C'est trop pour moi. J'ai levé la main et je l'ai giflé de toutes mes forces. Il me faut quelques secondes pour réaliser ce que je viens de faire. Je me dégoûte, je m'abaisse au niveau d'Alexandre. Le grec touche sa joue, encore rouge.

-Casse-toi de chez moi, arrivai-je à articuler.

Paolo tente de me calmer en m'éloignant de Ken. Il sait quand je commence à faire une crise d'angoisse.

-Lina, souffla Paolo. Va sur le balcon pour prendre l'air.

*Ken*
J'observe Catalina se diriger vers l'escalier menant au balcon sur le toit. J'entends la lourde porte claquée violemment.

-Tu devrais partir, Ken, tenta Paolo calmement.

-T'attendais que ça hein ? T'attendais qu'on se sépare pour te remettre avec elle ?

-Tu as tort. Catalina est une vieille amie.

-On ne couche pas avec ses amis, m'énervai-je.

-Elle n'a pas besoin de toi vu comment tu te comportes avec elle.

Énervé, j'ai juré contre ce connard. Par la suite, je suis sorti de son appart. Avant de monter dans ma nouvelle voiture, je m'allume une cigarette. Même la clope n'arrive pas à faire redescendre mes nerfs. J'ai envie de retourner dans l'appartement de l'espagnole pour foutre mon poing dans la gueule de Paolo. Putain, dès le début, je ne le sentais pas ce mec.

« L'homme était bon avant qu'il souffre.
Mon reflet dans une flaque déformé par le vent qui souffle. »

J'ai la haine. Je n'arrive pas à me calmer. À la limite de retourner tout Paris, je m'enfouis dans ma voiture et je démarre à toute allure. Je conduis sans savoir trop où je vais. Je me promène dans les rues que je connais par coeur dans l'espoir de trouver un moment de répit, un moment où mon coeur arrêterait de battre comme si je venais de courir 10 kilomètres. Soudain, je reçois un appel. Ayant le bluetooth, j'appuie sur « accepter ».

•Conversation téléphonique•
-T'es où ? hurla Mo.

-Sur la route.

-C'est quoi cette histoire ? demanda Mo plus calmement. Catalina m'a appelé complètement paniquée.

-Je vais te laisser, dis-je.

-Ken, tu...

•Fin•

J'ai raccroché. Je n'ai aucune envie de parler. Je peste contre les voitures qui n'avancent pas et je me dirige vers le periph parisien. Je sens le moteur ronronner quand j'appuie sur l'accélérateur. Comme un enfant, je souris au bruit du moteur. Étant prioritaire, je m'engouffre dans la circulation à 100km/h. Quelques voitures me klaxonnent mais cela m'importe peu. L'adrénaline prend le dessus sur l'énervement que je ressens pour Catalina.

Soudain, une voiture essaie de s'insérer dans la voie. Je n'ai pas le temps de freiner et je suis venu m'encastrer dans le derrière. Je sens ma tête frapper durement contre l'airbag qui s'est déclenché. Le sang vient couler dans ma bouche. J'ai la tête qui tourne mais je suis encore conscient.

-Tu vas enfin me rejoindre Ken, murmura Leila.

Et cette fois-ci, je me suis évanoui.

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Fin du 56ème chapitre !
Faites attention à vous avec cette chaleur, c'est réellement insupportable. Bisous ❤️

Pas sans toi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant