Chapitre 79 : La peur au ventre (2)

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*Catalina*
J'ai regardé Ken fermer la porte. J'espère que ma mère est toujours en bas et qu'elle va le retrouver. Parce que oui, je suis rentrée de Sicile mais Ken l'ignorait. Ce repas allait forcément dérailler et je voulais être là. Au final, j'ai bien fait de suivre mon instinct. J'ai posé mon sac sur la table et j'ai regardé tous les membres de la famille.

-Je suis très énervée, dis-je en me tournant Jared et Camille. Ken est venu pour montrer son soutien aux parents de Leila.

-Tu n'as pas le droit de dire son prénom, hurla son frère.

-Laisse-moi parler. Je veux bien comprendre que tu aies perdu ta sœur et qu'elle te manque énormément. Sauf que tu n'es pas le seul à avoir perdu quelqu'un. Tes parents ont perdu leur fille et Ken, son premier amour. C'est égoïste de penser que tu es le seul à avoir souffert de sa mort.

Il ne rétorque pas et ses yeux vitreux me dévisagent.

-J'en ai entendu assez pour me faire une image de toi, dis-je sur un ton ferme. Alors, je vais mettre les choses au clair. Ken n'a jamais levé la main sur Camille. C'est juste une pauvre fille manipulatrice à la recherche de la moindre attention possible. Elle s'en fout bien de toi ou de Leila. Son seul but est de blesser Ken ou moi.

Je pense qu'il est réellement touché par mes paroles. Ça se voit que Jared n'est pas un homme méchant. C'est juste un homme qui souffre et qui s'est égaré. Néanmoins, personne ne touche à Ken sans avoir affaire à moi. Je me suis tournée vers les parents.

-Je suis vraiment désolée pour la mort de Leila, renchéris-je plus tendrement. J'espère sincèrement qu'elle repose en paix.

Sa mère a commencé à pleurer, ce qui me touche. J'ai pris mon sac et j'ai commencé à partir.

-T'es qu'une sale connasse, Catalina Lañez.

Je me suis retournée et je lui ai lâché un sourire.

-Non. Je mène juste la vie que tu as toujours voulu avoir. J'ai quelque chose que tu n'as pas et que tu n'auras jamais.

-Et c'est quoi ? rigola-t-elle nerveusement.

-L'amour et l'estime de Ken.

-Parce que tu penses filer le parfait amour avec lui ? rigola-t-elle, nerveusement. Il ne m'a jamais oubliée.

-Tu as trop confiance en toi, répondis-je. Tu as été simple à oublier.

Et j'ai claqué la porte. J'ai descendu les marches très vite pour le rejoindre. Il est adossé contre la voiture de ma mère et il fume. Elle essaie de lui parler calmement mais je crois qu'il n'a pas trop envie de l'écouter. Lorsqu'il m'a vu, il a balancé son mégot et a foncé dans mes bras. Il s'est mis à pleurer tandis que j'essaie de le réconforter.

-Ça va aller, fis-je doucement. Calque ta respiration sur la mienne.

Je suis restée comme ça jusqu'à qu'il se calme. Par la suite, il a relevé la tête. Son air misérable me brise le cœur.

-Je croyais que tu étais encore en Sicile, dit-il doucement.

-Et bien, non. Je suis là avec toi.

Ma mère a toussoté. Elle a posé maternellement sa main sur l'épaule de Ken.

-Ça te dit d'aller manger quelque chose ? demanda-t-elle d'une voix douce.

Il a acquiescé et nous sommes montés dans la voiture. Le trajet est silencieux Une fois arrivés chez mes parents, ma mère est partie cuisinier. Ken fixe mon plafond, assis sur le canapé.

*Ken*
Je ne me sens pas bien. J'ai l'impression qu'un train vient de me rouler dessus. J'ai perdu tout mon temps avec Camille. Je n'arrive pas à croire qu'elle a dit à Jared que je la frappais. Énervé, je tape du pied excessivement. Lina a posé sa main sur ma cuisse pour me faire arrêter.

-Tu veux qu'on en parle ?

-J'aurais dû t'écouter, soufflai-je, c'était définitivement une mauvaise idée.

-Ses parents m'avaient l'air adorable. Et puis, tu n'es pas fautif.

En guise de réponse, j'ai juste posé ma tête contre son épaule. Nous avons entendu la porte claquée et François est arrivé.

-Qu'est-ce que vous faites là ? demanda-t-il. Je vous croyais en Sicile.

-C'est une longue histoire, répondit Lina à ma place.

-En tout cas, vous avez bronzé, rigola-t-il.

Ça me fait toujours bizarre de voir François rigoler. Il a fait beaucoup d'efforts pour Catalina et je pense sincèrement qu'il a changé.

-Je vais aller aider ma mère, dit Cata en m'embrassant.

François s'est assis à côté de moi.

-Dans 30 minutes, j'ai un rendez-vous avec un client. Raconte-moi ce qu'il se passe.

J'ai abdiqué et j'ai raconté mon déjeuner désastreux. J'ai parlé de l'overdose de Leila, de ses parents, de Jared qui est avec Camille et de ses mensonges sur nous. À la fin de mon monologue, le père de ma copine a soufflé puis a tapoté mon épaule.

-Coupe les ponts avec eux, dit-il fermement.

-C'était prévu mais j'ai la haine contre Camille. Elle raconte de la merde à mon propos. Elle a littéralement craché sur nos années de relation.

-Elle est lamentable, affirma François. Concentre-toi sur les choses et les personnes que tu aimes. C'est ça qui est important.

Il est plutôt de bon conseil. Je suis pressé de retrouver mes gars pour leur raconter tout ça. Et je suis encore plus pressé d'aller au stud pour bosser. Catalina m'a apporté mon assiette. Sa mère a cuisiné végétarien. Au final, je les adore ses parents. Même s'ils étaient spéciaux au début, ils sont devenus touchants.

Lorsque j'ai commencé à manger, j'ai réalisé une chose. Le repas catastrophique tourne définitivement une page de ma vie. Camille, Leila et sa famille et la drogue ; tout ça est derrière moi. Je regarde Catalina qui rigole avec son père. Maintenant, je pense qu'il est temps de rentrer dans les choses sérieuses et de grandir. J'ai rencontré la femme de ma vie et je ne compte pas la laisser partir.

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Fin du 79ème chapitre !
C'est l'avant-dernier chapitre de « Pas sans toi ». Je pense que les personnages ont assez évolué. Je suis très fière de cette première histoire. Vous avez tellement adorables avec moi et je vous en remercie.
Bisous 🥺

Pas sans toi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant