Chapitre 49 : Pas envie d'y aller

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*Catalina*
Aujourd'hui, je suis censée retrouver Ken, Mo, Sacha, Hakim et Idriss pour prendre l'avion en direction de Los Angeles. Je n'ai aucune envie d'aller à cet enterrement. Et surtout, je n'ai aucune envie de revoir Ken après notre dispute. Je prends donc sur moi.

-Tu es prête Hija ? me demanda ma mère, gentiment.

-Malheureusement, oui.

-Ton père veut te voir avant de partir, expliqua-t-elle. Il est dans son bureau. Rejoins-moi après dans la voiture.

J'ai donc pénétré à l'intérieur du bureau de mon père. Il est assis, devant son ordinateur, au téléphone. Il s'énerve et hurle en espagnol. Les affaires l'ont toujours rendu comme ça, agressif. Quand il m'a vu, il s'est calmé et a raccroché.

-Tu as bien dormi ? demanda-t-il sur un ton calme et donc inhabituel.

-Euh oui. Tu voulais me voir ?

-Je voulais te souhaiter bon courage pour la cérémonie.

Hein ? Il s'est levé de bonne humeur ?

-Ah...merci, j'imagine.

Les yeux bleus de mon père me fixent. Je n'arrive pas à comprendre là où il veut en venir. Il paraît gêné. Je n'ai jamais vu mon père comme ça.

-Je peux y aller ?

-Oui, dit-il.

Je me suis dirigée vers la porte. J'ai eu à peine le temps de toucher la poignée que mon père a raclé sa gorge.

-Attends Catalina.

-Oui ? demandai-je, intriguée.

Il s'est levé et s'est rapproché doucement de moi. Je suis perdue. Soudain, il m'a pris dans ses bras. Au début, j'ai essayé de sortir de son étreinte. Quand j'essayais de m'échapper, il me serrait plus fort. D'un seul coup, mes muscles ont lâché et j'ai enroulé mes bras autour de son dos. Sans savoir réellement pourquoi, je me suis mise à pleurer.

-Je suis tellement désolé, murmura-t-il.

-Pour la mort d'Alexandre ?

-Non. Pour mon comportement.

J'ai levé le sourcil d'incompréhension. Il a soufflé et s'est éloigné un peu de moi.

-Ken m'a fait réalisé pas mal de choses. Je me suis comporté comme si je n'étais pas ton père. Je peux comprendre si tu ne veux plus entendre parler de moi. Mais, je veux faire les choses bien désormais.

Trop facile. Beaucoup trop facile.

-Je sais que tu m'en veux. Tu es peut-être en colère...

-Oui, papa, dis-je en lui coupant la parole. Je suis extrêmement énervée envers toi. Tu as dit et fait des choses inappropriées.

-Je comprends.

-Non, tu ne comprends pas. Pendant toute mon enfance, j'ai attendu que tu me dises tous ces mots. J'ai grandi maintenant. Je suis plus une petite fille attendant l'amour de son père.

-Qu'est-ce que ça veut dire ?

-Ça veut dire que j'ai un avion à prendre. On parlera plus tard.

Je suis partie et j'ai rejoins ma mère dans sa voiture. Le trajet a été silencieux. À vrai dire, je n'ai pas trop envie de parler. Ma mère m'a dit au revoir et j'ai fermé la portière. J'ai vite retrouvé les deux frères.

-Salut Hakim ! Salut Idriss !

-Tout va bien ? demanda Mekra.

-Oui, t'inquiètes pas. Où sont les autres ?

Pas sans toi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant