*Catalina*
Mes yeux se sont ouverts. Plus du tout fatiguée, je regarde mon téléphone. Il est 6h du matin et je suis déjà complètement réveillée. Foutu décalage horaire.-C'est relou le jet lag hein ? dit Ken.
Je me suis tournée vers lui.
-Franchement, c'est la pire chose, soufflai-je. Tu te réveilles hyper tôt le matin et tu t'endors à 20h. Mon corps veut jamais s'habituer en plus.
Ken m'a embrassée le front.
-Tu veux que je te fasse rire ?
-Oui, répondis-je.
-Quand j'étais tipeu, je voulais tout le temps impressionner mes darons avec des mots inconnus. Du coup, quand on parlait de jet lag, je disais « arythmie circadienne ».
Je regarde Ken qui m'observe en ayant le sourire aux lèvres. D'un seul coup, j'ai explosé de rire. J'imagine un petit Ken qui balance des mots compliqués à tout va et ça me fait tellement rire.
-T'étais déjà relou, rigolai-je.
Ken m'a pincé le bras pour me réprimander mais son sourire le trahis. Puis, il s'est jeté sur moi pour m'embrasser sauvagement. Il est au-dessus de moi et il tient mes mains en otage tandis que sa langue joue avec la mienne. Je profite un maximum de cet instant présent. En revanche, une chose me tracasse. Nous n'avons rien fait depuis que j'ai perdu notre bébé. Ken a dû remarquer puisqu'il s'est détaché de moi.
-Je vais trop vite ? me demanda-t-il. Si tu n'es pas encore prête, ce n'est pas grave.
Mon cœur vient de faire un 360 dans ma poitrine. Je n'ai jamais eu un homme aussi à l'écoute. Parfois, j'oublie à quel point Ken est un mec formidable. Mais il n'a pas tord, je ne pense pas être prête.
-Désolée, dis-je d'une petit voix. J'en ai envie mais j'ai un peu peur.
Il a pris mon visage dans ses mains. Le contact entre ma peau bouillante et ses bagues froides me provoquent des frissons. Il m'a embrassée.
-Pourquoi tu t'excuses ? Je comprends totalement.
Je lui ai alors fait un câlin. Ken est clairement l'homme de ma vie. Je me suis toujours demandée comment on pouvait savoir si une personne était la bonne. Ceci dit, je n'ai pas encore la réponse. C'est bizarre mais je suis mon instinct. C'est un tout et un rien à la fois. C'est lui et personne d'autre.
-À quoi tu penses ? demanda-t-il en jouant avec mes cheveux.
-J'ai envie d'aller en boîte ce soir, dis-je.
Il a l'air déçu.
-Et que je t'aime énormément.
Il a souris comme un enfant.
-On ira en boîte alors, répondit-t-il. Je devais te parler de quelque chose aussi.
-Dis-moi.
-Je compte rentrer un jour avant vous, j'ai quelque chose à régler.
J'ai levé mon sourcil, intriguée par sa révélation.
-Je dois m'inquiéter ?
-Non. Je vais aller voir les parents de Leila.
Ça fait quelques mois que je n'avais pas entendu son prénom.
-Tu veux que je t'accompagne ?
-C'est mieux si j'y vais tout seul, dit-il en baissant la tête.
Après tout, je lui fais confiance. Qu'est-ce qu'il pourrait bien se passer ?
*Ken, 21h00*
Nous avons passé la journée à bronzer et à se baigner. J'ai enfin réussi à me détendre. Je suis assez stressé surtout depuis que j'ai reçu ce mail. J'en ai parlé à personne à part à Lina. Les parents de Leila m'ont envoyé une invitation. Ils font une sorte de fête à la mémoire de leur fille. Personnellement, je trouve ça un peu de mauvais goût et glauque. Sérieux, qui fait une fête pour se rappeler la mort de quelqu'un ? On dit que chaque personne fait son deuil de manière différente, mais je trouve ça très malsain à la limite de la toxicité.Cette fête me fait peur, surtout deux choses en particulier. J'ai peur de la réaction de ses parents à ma venue. Et j'ai bien peur que Camille y soit puisqu'elle était amie avec son frère, qui au passage me déteste.
Putain, je suis dans la merde. Je suis même pas rentrée dans les détails en parlant à Cata.
-Les trois mousquetaires arrivent ! hurla Sacha.
-Ils sont quatre chérie, ricana Mo, mais t'inquiètes, on ne t'en veut pas.
Sacha a lancé un regard noir à Mo, ce qui m'étonne fortement.
-Un de vous n'a qu'à se trouver une copine, cria Em à son tour.
Sacha est descendue la première. Elle a une robe moulante, en satin et rouge. Em est juste derrière elle et porte exactement la même robe sauf qu'elle est bleue. Puis Catalina a débarqué.
Elle porte également la même robe mais en noire. Elle est perchée sur des escarpins noirs à la semelle rouge qui me décroche un petit sourire. Je vous jure, je pourrais faire une tirade entière sur sa beauté. Son parfum est le plus fort, son rire est le plus vrai et son regard est le plus envoûtant.
-On attend les compliments en fait, dit Sacha sur un ton ironique.
-Franchement, t'es trop bonne Doums, dit Deen en prenant un air niais.
-Merci, répondit mon pote en essayant de remettre ses cheveux de manière assez cliché. J'ai essayé de copier Alpha.
-T'es trop mignon, renchérit Alpha. Moi, celui que je trouve trop trop beau, c'est Haks.
-Je refuse de rentrer dans vos jeux de merde, ricana Mekra.
Les filles ont explosé de rire. Par la suite, nous avons pris deux taxis pour aller en boîte. Catalina est assise à côté de moi.
-T'es trop belle, lui soufflai-je en déposant un bisous dans son cou.
-Merci, bébé.
Je me suis concentré sur le paysage qui défile. La Sicile est définitivement une île magnifique et captivant. Ça me fait du bien d'être loin de Paris, ça fait du bien d'être en exil avec tous ces potes.
-Ken ?
-Hum ? répondis-je sans trop être conscient.
-Tu viendras danser avec moi ?
-Si tu veux, fis-je, toujours absorbé par le paysage. Attends, tu m'as demandé quoi ?
-Trop tard, tu as déjà dit oui, se moqua Lina.
J'ai levé les yeux au ciel. Je ne suis pas énervé. Mais peut-être que si je feinte l'énervement, elle va m'éclairer.
-Et c'est pas en faisant semblant de faire la gueule que je vais te dire.
Bon, la mission est un échec.
*******
Fin du 75ème chapitre !
Comment se passe vos vacances ? Moi, en tout cas, tout va bien.
Prenez soin de vous, bisous ❤️
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Pas sans toi.
Fiksi Penggemar23 ans à peine, Catalina essaie de vivre dans la capitale française. Elle est lassée par sa vie morose, sans goût, dictée par les attentes de ses parents. Elle porte le poids de sa vie et de son passé. Parfois, elle aimerait tout lâcher et se sentir...