Pas sans toi.

Chapitre 11 : La Haine

*Catalina*
Quelques semaines se sont écoulées depuis la fête de Ken. L'ambiguïté entre Ken et moi s'est apaisée. J'ai l'impression que tout va bien, trop bien. J'ai été beaucoup prise par mes cours. Heureusement, je suis bientôt en vacances. Aujourd'hui, on est samedi et j'ai envie d'aller faire les boutiques, ce qui est rare. Je suis partie de chez moi. Je suis en train de marcher vers Brandy Melville, près de la Tour Montparnasse. Soudain, une jeune fille a pris toute mon attention.

Elle est blonde, grande et belle. Elle ressemble étrangement à Camille. Un seul détail me dérange. Elle est en train d'embrasser un homme. Cet homme n'est pas Ken. La fille s'est retournée, me laissant confirmer son identité. C'est réellement Camille. Dans un élan de panique, j'ai pris mon téléphone et commence à taper mon message.

« Moi: Retrouve-moi devant la Tour Montparnasse, j'ai quelque chose d'important à te dire.

Ken: Je suis là dans 10 minutes. »

Ken est mon ami. Il mérite de savoir ce qu'il se passe, ce que sa copine fait derrière son dos. Je suis en train de fumer, pensive et redoutant la réaction de Ken à ma révélation. Il fait froid, en raison de la saison hivernale qui approche à grand pas. Je tremble un petit peu. À vrai dire, je tremble plus de peur, que de froid. Si Ken réagit mal, je ne suis pas sûre de le supporter.

*Ken*
Je vois déjà Cata, de loin. Elle a l'air stressée. Elle mord, sans cesse, sa lèvre inférieure. Dans un autre contexte, je l'aurais trouvée terriblement sensuelle. Dans ce contexte là, le stresse de l'espagnole n'envisage rien de bon.

-Salut, princesse, lui dis-je.

-Salut, Samaras.

-Tu voulais me parler de quelque chose ?

-C'est assez délicat, dit-elle en cherchant ses mots. J'ignore comment tu vas réagir, j'ai peur que...

-Dis-moi, dis-je en la coupant.

-J'ai vu Camille avec un autre homme.

Cette phrase a l'effet d'une bombe dans mon corps. Je suis énervé. Je vois que Cata continue de parler mais je ne l'entends pas. La connaissant, elle doit s'excuser, dire que je mérite mieux. À ce moment-là, Cata m'exaspère. Ma colère monte de plus en plus. Je sens que je vais être blessant.

-Tu mens.

-Hein ? dit-elle, surprise de mon accusation.
Non, je t'assure que je dis la vérité.

-Tu ne supportes pas de me voir heureux avec elle. Écoute moi bien, ton ex est un vrai connard. Ne mets pas Camille au même rang que lui. Peut-être qu'il t'a trompée et que tu cherches à voir le mal partout.

Mon ton est glacial. Métaphoriquement, Cata vient de s'effondrer devant moi. Ses yeux me dévisagent et son cerveau doit digérer mes paroles cinglantes. Elle pleure. La voir pleurer ne calme pas ma colère, même si mon coeur se serre dans ma poitrine.

-Je t'interdis de comparer ta relation à la mienne.

-Je t'interdis d'accuser Camille.

-Tu sais quoi, Ken ? Va te faire foutre.

Elle est partie, me laissant seul, complètement déstabilisé par notre discussion. Je regrette déjà mes paroles. J'ai juste versé ma haine et ma colère envers Camille sur Catalina. Je suis con. Mon téléphone est en train de vibrer.

« Sneaz: Tu peux m'expliquer pourquoi Sacha vient de m'appeler hyper vénère ? Cata vient de l'appeler.

Moi: On s'est disputés. Elle m'a dit que Camille me trompait. Je me suis défendu, c'est tout.

Sneaz: Putain, Ken. Tu lui as parlé de quoi ?

Moi: De son ex. Qu'il fallait qu'elle arrête de voir le mal partout.

Sneaz: T'es abruti, c'est pas possible.

Moi: De quoi tu me parles ?

Sneaz: Ken, l'ex de Cata la frappait. »

Je ne pense plus du tout à Camille, ni aux rumeurs sur son infidélité. Tout mon esprit est bloqué sur l'ex de Cata. Je l'imagine en train de la frapper, de l'humilier, de lui faire du mal. Faut que je fasse quelque chose. Je ne peux pas rester là. Je vais vriller sinon.

*Catalina*
Sacha est venue avec les garçons pour essayer de me remonter le moral. Les garçons se montrent compréhensifs, même si la plupart ignore la raison de mon état. Ken est aux abonnés absents. C'est mieux comme ça.

-Tu veux rire ? me demanda Doums

-Tu peux toujours essayer.

-Un jour, on était tous sur les Champs. On était encore un petit groupe de rap sans notoriété.

Hugo a rigolé et a reprit l'histoire.

-Les keufs nous ont arrêtés, sans réelle raison. On s'est mis tous à courir parce que Doums avait du shit. Devine qui est le seul qui s'est explosé sur le goudron ?

-Framal ? dis-je

-T'es malade toi, répondît-il. C'est Ken. On a fini tous en GAV, à cause de lui et de son incapacité à courir.

Cette histoire est drôle. Voir mes amis pleurés de rire me fait étrangement du bien. J'en oublie presque ma dispute avec Ken de ce matin.

-Je vais choisir le film, dit Sacha.

-Tu vas encore nous mettre un film claqués au sol qui pue le cliché américain, dit Mo.

-T'es juste jaloux, rétorqua-t-elle en lançant un coussin sur Sneaz.

Au final, nous avons commencé à nous endormir devant le film choisis par Sacha. Ma tête est posée contre l'épaule de Doums. Il sent un peu le joint, mais, j'aime bien. Mon appartement est entré dans un grand silence. Peu à peu, bercée par la respiration calme de Doums, j'ai réussi à trouver le sommeil.

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Il est 3h00. Tout le monde a été réveillé par un téléphone qui n'a pas arrêté de sonner. C'est celui de Sneaz. Il se réveille difficilement et prend son téléphone dans ses mains. Son visage a changé.

-On a un problème, dit Sneaz.

-Lequel ? demanda 2zer en s'étirant.

-Ken. Sa sœur m'a harcelé de message.

-Accouche, dit Alpha en perdant patience.

-Il vient de débarquer chez elle. Elle m'a dit qu'il a le t-shirt taché de sang et que ses poings sont abîmés.

-Il s'est juste bagarré, murmura Sacha en essayant de se rendormir.

-Je pense qu'il a battu Alexandre.

Après cette phrase, tout est devenu noir.

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Fin du onzième chapitre
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