*Ken*
J'ai trouvé une raison de plus pour arrêter définitivement la clope : mon cardio est vraiment à chier. Après quinze minutes de course, je respire fort. J'ai l'impression d'être au bord de la crise d'asthme. Et j'ai jamais été asthmatique.-Ça va aller le vieux ? dit Cata en me taquinant.
Je lui en veux toujours pour notre dispute. Mais là, je n'ai aucune envie de m'embrouiller encore une fois avec elle.
-Comment tu fais pour courir autant alors que tu fumes comme un pompier ? répondis-je entre deux inspirations.
-Le talent, Samaras, le talent.
Je lui ai tapé gentiment l'épaule tandis qu'elle rigole.
-Je suis crevé, souffla Mo. Franchement, Ken t'abuses.
-J'aurais pu le défoncer, expliquai-je. Mais je ne suis pas sûr que ce soit très correct puisqu'on était à l'enterrement de son frère.
-Depuis quand t'es dans le correct toi ? rigola Sacha.
Sacha s'est appuyé contre Mo tandis qu'elle essaie de reprendre son souffle.
-Vous pensez qu'on l'a semé ? demanda-t-elle.
-Je crois, répondit Cata. Je l'espère.
L'espagnole n'a pas eu le temps de continuer sa phrase quand un cri d'homme a retenti dans la ville.
-Nekfeu ! hurla Thomas.
-Putain, il est déterminé, dis-je en ricanant.
-On va devoir se remettre à courir ? souffla Idriss.
-On n'est plus à l'enterrement, remarquai-je.
-Non, Ken, dit Cata. Je vais essayer de lui parler calmement.
-Moi je trouve que la proposition du Fennec est plus drôle, rétorqua Mo.
Catalina a soufflé tandis que Thomas a enfin réussi à rattraper son retard.
-Écoute-moi bien Nekfeu, hurla-t-il.
-Thomas, arrête ! cria Catalina.
Thomas a été surpris par le cri de Catalina.
-Tu vas me faire le plaisir de retourner à l'enterrement et de nous laisser tranquille. Jusqu'à présent, j'ai gardé mon calme. Mais ne me cherche pas et surtout laisse mon copain tranquille.
Un petit sourire s'est dessiné sur mes lèvres quand elle a confirmé notre relation à l'autre abruti.
-Donc tu es avec lui maintenant ? Tu as vite remplacé Alex dis moi.
-Stop, j'abdique, souffla-t-elle. Si tu continues, je te jure que je vais aller porter plainte contre ton frère. Et tu es son complice. Tu prendras à sa place.
-Tu n'oserais pas, répondit Thomas sur un ton arrogant. Tu es bien trop faible pour ça.
-Tu veux qu'on fasse un pari ?
-Je...tenta-t-il.
Cata s'est rapproché de lui. Elle est trop proche de lui, ce qui m'inquiète un peu. J'ai peur que cela dégénère et qu'il la frappe. Je pourrais plus me contrôler si cela arrive.
-Tu veux jouer non ? rétorqua ma copine. Alors, jouons.
Quand Catalina montre son caractère explosif, c'est badant à observer. Sa timidité est une facette. En réalité, c'est une femme qui n'a pas froid aux yeux de dire ce qu'elle pense. Thomas ne sait pas quoi répondre en vue de sa tête.
-Maintenant retourne enterrer ton frère et fous nous la paix.
-T'as raison, je vais aller enterrer l'homme que tu as tué, répondit Thomas en articulant bien sur le verbe « tuer ».
Il a commencé à s'éloigner tandis que Cata s'est rapprochée de nous.
-Elle n'a pas tué ton frère, dis-je.
-Catalina t'a autorisé à prendre la parole c'est ça ?
En allumant ma cigarette, j'ai marché vers lui. J'ai recraché ma fumée sur son visage, ce qui l'a fait plissé des yeux.
-J'ai besoin de l'autorisation de personne. Ton frère s'est suicidé. Fais-moi plaisir et accepte ce fait.
Il a soufflé et il s'est éloigné définitivement de nous. Hakim et Idriss me fixent puis ont explosé de rire.
*Catalina*
Entraînée par le fou rire des garçons, je me suis mise à rire à mon tour.-J'ai besoin de l'autorisation de personne, dit Framal en essayant d'imiter Ken.
-Arrêtez de vous foutre de ma gueule, dit Ken en s'empêchant de rire à son tour.
Ken qui rigole est une chose magnifique à voir. De manière générale, j'adore le voir sourire. Son rire sonne tellement vrai qu'il me donne envie de rire aussi. Je lui en veux toujours pour ma cuisine et pour sa réaction excessive. Mais pendant une fraction de seconde, j'observe sa beauté naturelle.
« Le coeur veut rien savoir, alors on le supplie.
L'amour on n'le fait pas, l'amour on le subit. »Cette phrase est apparue dans ma tête comme un rayon de soleil dans un couloir long et obscur. L'amour n'est pas quelque chose de simple. Je subis les sauts d'humeur de Ken et lui me supporte. Quand on aime une personne, on lui laisse la possibilité de nous faire du mal et ou de partir. Pourtant, on continue d'aimer malgré les cicatrices que l'amour laisse sur une âme. Je ne sais pas ce que l'avenir réserve à Ken et à moi. Et ça me fait extrêmement peur.
-On va rentrer, dit Hakim. Framal et moi, on veut se débarrasser de ces costards ridicules.
-Je vais traîner Mo dans les boutiques, rajouta Sacha. On se retrouve plus tard ?
-Ok, à plus, dit Ken.
Me voilà seule avec Ken. Personne n'ose réellement briser le long silence qui s'est instauré entre nous.
-Tout va bien ? demanda Ken.
-Je vais bien. Je m'attendais à pire.
Il a acquiescé de la tête. Puis, il s'est concentré sur la cigarette qu'il fume.
-Va falloir qu'on parle, toi et moi.
-Parler de ? demanda le grec en levant le sourcil.
-Tu sais très bien où je veux en venir, Ken.
-Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? souffla-t-il.
-La vérité.
Le grec me dévisage comme si je viens d'insulter toute sa famille.
-Tu vas pas me foutre la paix concernant cette histoire hein ?
Son ton désagréable me donne envie de lui hurler dessus. Mais clairement, je n'en ai pas la force.
-Et puis merde, dis-je en commençant à marcher vers l'hôtel.
-Attends ! hurla Ken à moitié énervé.
-Quoi ? répondis-je, excédée.
-Tu veux que j'te dise ce qu'il va pas chez moi ? s'énerva-t-il.
Je n'ai jamais eu peur de Ken. Mais là, j'ai peur. Il a pris mes poignets et il me les serre, trop fort à mon goût.
-Y'a douze ans, j'ai buté ma copine. T'es contente, c'est bon ?
D'un seul coup, il a lâché mes poignets. J'ai reculé d'un pas, hésitant à fuir ou à rester. Il ne me donne aucune autre information. Son regard me fait froid dans le dos. Je ne sais pas quoi faire. Paniquée, je me suis mise à courir en direction de l'hôtel.
******
Fin du 51ème chapitre !
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Pas sans toi.
Fanfic23 ans à peine, Catalina essaie de vivre dans la capitale française. Elle est lassée par sa vie morose, sans goût, dictée par les attentes de ses parents. Elle porte le poids de sa vie et de son passé. Parfois, elle aimerait tout lâcher et se sentir...