Chapitre 64 : Volonté que ça marche

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*Catalina*
Accompagnée de Sacha, je pose mes clés sur la table. Mon appartement est vide. Mes parents m'ont envoyé un message qui transpire la tendresse et la volonté de démasquer mon bourreau. Mo a juste envoyé un message sur le groupe : « la discussion n'est pas terminée, bonne nuit. »

-Vous êtes rentrées ! dit joyeusement Em.

-Tu n'étais pas censée partir avec Théo ? demanda Sacha.

-Je voulais te voir avant, répondit-t-elle en se tournant vers moi. J'ai fait des pâtes.

Nous nous sommes servies toutes les trois puis nous avons commencé à manger. L'atmosphère est bizarre. J'ai l'impression que les filles sont distantes et qu'elles se lancent des regards.

-Vous avez quelque chose à me dire ? lançai-je.

-Oui...souffla Sacha.

-On sait que Ken a sa part de responsabilité dans la tournure de votre relation et que toi aussi, commença Em.

-Et ne te méprends pas. Nous voulons que votre bien.

Mes deux amies ont un air grave. Remplie de stresse, j'ai allumé une cigarette.

-On doit te poser une question, rajouta Sacha. Est-ce que tu veux te remettre avec Ken ?

-Oui, répondis-je sans hésitation.

Em a sourit à ma réponse.

-Alors, il va falloir que tu le pardonnes pour le message à Los Angeles et pour les mois qui ont suivis. Lui va devoir te pardonner pour le livre et pour Leila.

-Pourquoi vous me dites tout ça ? demandai-je sans comprendre là où elles voulaient en venir.

-Parce que vous vous tournez autour, vous couchez ensemble, vous vous soutenez depuis des mois, dit Sacha. Et après vous vous disputez.

-Vous avez besoin de mettre fin à ce jeu de « je t'aime, moi non plus » si vous voulez vous remettre ensemble.

J'ai soufflé, pas d'énervement mais plutôt de fatigue. Je sais qu'elles ont pertinemment raison et qu'il est temps qu'on arrête de se chamailler toutes les semaines. Je sais qu'il veut prendre son temps. Mais la vie est tellement courte pour la passer loin de l'autre.

-Vous pensez qu'il va vouloir se remettre avec moi ?

Sacha a rigolé.

-Vous êtes vraiment aveugles, ricana-t-elle. Vous puez l'amour à des kilomètres, juste votre fierté vous empêche de vous l'avouer.

J'ai lâché un petit sourire.

-Je suis inquiète pour toi, avoua Em.

-Hein ?

-Cette histoire de menace n'est pas rassurante.

-Est-ce qu'on peut éviter d'en parler ce soir ? soufflai-je.

-Hors de question que tu t'en sortes aussi facilement. C'est grave ce qu'il t'arrive.

-Je le sais, Em. Mais je suis bien trop fatiguée pour m'en occuper.

Mon amie a abdiqué puis elle a continué à manger. Sacha nous raconte qu'elle va bientôt emménager avec Mo. Je suis extrêmement heureuse pour elle et Sneaz. Ils méritent tout le bonheur du monde. Soudainement, j'aperçois le briquet du grec sur ma table. Demain, il va falloir que je prenne une grande décision. J'ai toujours redouté ce moment. Mais il est temps que j'arrête de tourner autour du pot. C'est comme un pansement, il faut l'enlever rapidement. On a mal pendant une fraction de seconde mais après on va mieux.

-C'était comment de grandir avec les garçons ? demandai-je d'un seul coup à Sacha.

Dans un premier temps, elle parut surprise par ma question. Après tout, je ne lui ai jamais demandé. Puis, elle a tout de suite souri.

-C'était exceptionnel, dit-elle en riant. J'étais la seule fille du groupe. Les garçons avaient du mal à faire confiance aux filles à l'époque.

-Comment ils n'ont jamais découvert pour tes parents ? demanda Em.

-J'ai inventé un mensonge. Et puis, mes parents m'ont laissé un énorme héritage. Donc mon rythme de vie s'est accordé à mes mensonges.

Sacha a un air triste et j'ai posé gentiment ma tête contre son épaule.

-Le plus dur c'était les fêtes de famille. Mais je trouvais toujours une excuse pour m'incruster dans celles des garçons.

Les yeux de Sacha brillent, sans doute à cause des larmes qui menacent de couler. Cependant, un sourire mélancolique est dressé sur ses lèvres. Elle est tiraillée entre la tristesse et la joie.

-J'ai peut-être grandi sans mes parents mais j'avais une famille.

-Comment t'as su que Mo c'était le bon ? demandai-je.

-Au début, Mo était le seul qui ne m'appréciait pas. Vous me connaissez, dit Sacha en riant, j'ai forcé. Il y a toujours eu quelque chose de spécial entre nous. Mais on était trop jeunes. Je peux vous avouer quelque chose ?

-Bien sûr que oui, dit Em.

-J'ai fait ma première fois avec Mo. Mais on s'est promis de ne jamais en parler. Au final, on s'est retrouvés des années plus tard.

-C'est mignon, dis-je avec un ton niais pour taquiner mon amie.

Sacha m'a pris une cigarette en levant les yeux au ciel.

-Faut vraiment que tu arrêtes de me taxer mes clopes, dis-je en rigolant. Dix euros le paquet, hein.

-J'en ai marre d'être la pute de l'État, renchérit mon amie en explosant de rire.

-Et moi donc, rajouta Em.

Nous avons rigolé toutes les trois pendant de longues heures. Dépassé un certain moment, j'ai même arrêté de regarder les heures passer. Pourtant, je suis fatiguée, littéralement lessivée. Mais passer du temps avec mes amies me remplit tout de suite de joie.

-Faut peut-être que je rentre chez Théo, dit Em.

-Il est 4h00, dors ici, répondis-je. Envoie lui juste un message pour le prévenir, histoire qu'il nous fasse pas une crise cardiaque à force de s'inquiéter.

-Ça part en soirée entre filles ? demanda Sacha d'une voix enjouée tout en applaudissant des mains.

-Visiblement, rajouta Em en envoyant un message à Théo.

Par la suite, nous nous sommes mises en pyjama. Sacha a allumé un joint tandis que Em cherche quelque chose à regarder sur Netflix. J'observe mes amies en souriant. J'ai l'impression que tous mes problèmes sont à des kilomètres de moi.

-Merci les filles. J'avais besoin d'une soirée calme comme ça.

-On est là pour ça, répondit Sacha en recrachant la fumée.

Em a mis un film au hasard. Quelques secondes plus tard, je suis en train de dormir.

*********
Fin du 65ème chapitre !
Je compte peut-être ralentir la fréquence de publication parce que ça me demande beaucoup de temps. Je vais essayer de rester régulière mais vous n'aurez peut-être plus 1 chapitre tous les deux jours. Ou alors moins souvent.
J'espère que vous comprenez !
Bisous ❤️

Pas sans toi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant