Chapitre 57 : Choc émotionnel

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*Ken*
Lentement, mes yeux ont réussi à s'ouvrir. J'ai un mal de crâne sans nom. J'observe rapidement le lieu où je me trouve. Un lit, des machines et une vieille odeur de renfermé ; me voici donc à l'hôpital. D'un seul coup, mon accident m'a sauté aux yeux. Moi qui accélère sur le periph, moi heurtant l'autre voiture et ma tête fracassée contre l'airbag. Mon bras gauche est recouvert d'un lourd plâtre tandis que je sens des pansements sur mon visage. Bien sûr, j'ai des ecchymoses un peu partout sur le corps. J'imagine que je suis extrêmement chanceux.

J'ai senti une respiration proche de moi. Ainsi, j'ai tourné la tête. Catalina et Sacha sont en train de dormir, l'une contre l'autre. Ça fait combien de temps que je suis dans ce lit d'hôpital ? J'aimerais crier mais le tube qui m'aide à respirer m'en empêche. Soudain, Cata s'est réveillée. Ses deux yeux se sont écarquillés lorsqu'elle a compris que je suis réveillée. En pleurant, elle a appelé les médecins.

-Il s'est réveillé ! hurla-t-elle. On a besoin d'un médecin !

Très vite, un médecin s'est approché de moi et m'a enlevé ce foutu tube qui m'enlève la capacité de parler.

-Vous êtes un miracle, Monsieur Samaras.

J'ai qu'une seule question qui me dérange.

-La voiture ? arrivai-je à articuler.

-Tu vas prendre du temps à reparler correctement, expliqua Sacha. L'intubation ça modifie tes cordes vocales. Ta voiture est à la casse.

-Parle pas de cette voiture, dis-je en souffrant intérieurement et extérieurement.

-Le conducteur que tu as percuté va bien, dit Cata. Il n'a rien eu de grave, juste quelques bleus.

J'ai soufflé de soulagement. Le médecin nous a laissé.

-Qu'est-ce qui t'a pris Ken ? dit Sacha, énervée.

Soudainement, je me suis rappelé du décès de ses parents. Putain, je suis stupide.

-Sacha, réprimanda Cata. Laisse-lui un peu de temps.

Malgré les horreurs que je lui ai dit, Catalina me regarde tout en étant le plus bienveillante possible. Je ne la mérite tellement pas.

-Combien de temps dans le coma ? dis-je.

Face à mon incapacité à faire une phrase, je m'énerve un peu.

-Deux semaines, répondit-t-elle. Tu nous as fait tellement peur. Quand Hakim m'a appelé pour me prévenir, j'ai paniqué.

-Ma faute, pas la tienne.

-J'aurais pas dû te laisser prendre le volant aussi énervé. T'as frôlé la mort, Ken. J'aurais pas supporter ta mort.

Cata a les larmes aux yeux. Franchement, ça me pince le coeur. Sacha est partie pour prévenir les garçons. La douleur de l'espagnole est désagréable à voir. Surtout que je suis l'incitateur.

-T'es l'amour de ma vie, balança-t-elle. Peut-être qu'on n'est plus ensemble là maintenant, mais je sais qu'on finira ensemble. Toi et moi, c'est quelque chose de si fragile, si passionnel et si beau. Je t'aime toujours.

Elle a pris ma main et a déposé un bisous sur mon front.

-Bonne personne, mauvais moment, articulai-je.

Une larme a coulé d'un de mes yeux. Elle me sourit. Mais ce sourire me fait mal. Néanmoins, elle ne lâche pas ma main. Je sais qu'elle est là. Je sais qu'elle ne m'en veut pas. À ce moment précis, je réalise une chose. J'ai envie de passer le restant de ma vie à ses côtés. J'ai envie de prendre le large avec elle. Je veux m'abandonner tout entier avec elle.

-T'es réveillé ! cria Framal.

-Si tu n'avais pas ton bras dans un plâtre, je t'aurais bien frappé, renchérit Doums en riant.

-Deux semaines dans le coma, dit Mo. Je savais que tu étais un gros flemmard mais quand même, y'a des limites.

Je rigole. Rire me fait mal, sans doute à cause d'une côte ou deux cassées.

-J'ai appelé tes parents et ta sœur, dit Sacha. Ils vont pas tarder à arriver.

-Merci, répondis-je.

Les garçons n'ont pas arrêté de me raconter ce que j'avais raté. Mon accident en première ligne des journaux, Mo et sa rage de dent, Framal qui a décidé d'arrêter de fumer et Théo et Em qui passent leur temps ensemble. Je sais qu'ils ont peur, sans doute la peur de leur vie. Cependant, ils ne s'attardent pas sur le sujet, ce qui me plaît.

*Catalina*
Voir Ken allongé dans son lit d'hôpital est quelque chose d'atroce. Chaque mouvement a pour conséquence une souffrance intérieure importante qui arrive à se lire sur le visage du grec.

-Tes parents sont là, dit Hakim en se levant du lit de Ken.

-On va vous laisser, renchérit 2zer en prenant la main d'Em.

Je m'apprête à partir lorsque que Ken tire sur ma main. Je le regarde, sans comprendre la signification de son geste.

-Reste, dit-il en soufflant.

Je n'ai le temps de répondre que ses parents et Alice déboulent dans la chambre. Leur visage est un mélange d'appréhension et de joie.

-Mon chéri, hurla sa mère en s'approchant de lui. J'ai bien cru que tu n'allais jamais te réveiller.

-Plus jamais tu prends le periph à cette vitesse, rétorqua Alice en s'énervant.

-Désolé, dit Ken.

-J'espère bien que tu es désolé. À quoi tu pensais hein ? Tu l'as bien eu ton code de la route, alors la prochaine fois, respecte-le.

Je lâche un petit rire face à la détresse hilarante de sa sœur. Ken semble plus détendu malgré les reproches d'Alice. En réalité, je pense qu'il a eu peur autant que nous tous.

-Qui t'a laissé prendre le volant en plus ? Je te jure que si c'est Mo, je vais le défoncer.

Je ne rigole plus du tout. Ken me lance un regard interrogateur tandis que j'essaie de lui faire comprendre, avec mon visage, que sa famille ne sait rien à propos de notre altercation.

-Ne t'inquiète pas, lança Ken.

-Laisse ton frère se reposer, ordonna son père. Et surtout, arrête de poser toutes ces questions.

Alice a soufflé et a baissé les yeux. Je me suis rapprochée de Ken.

-Je vais aller prendre une douche chez moi, soufflai-je à son oreille. J'ai quelques rendez-vous concernant mon livre mais je peux les annuler si tu veux.

Il a fait « non » de la tête et a déposé un bisous sur ma joue. Ses lèvres chaudes m'avaient tellement manqué. Alors que je sens mon cœur sombrer, je suis partie.

*****
Fin du 57ème chapitre !
Désolée pour le retard, j'ai eu un gros problème avec ma voiture. Je l'avais mal garée parce que je m'arrêtais deux minutes chez moi. La fourrière de Paris a eu le temps de me la prendre ! J'ai du courir et payé pour la récupérer....
Bref, j'espère que votre journée se passe mieux que la mienne 😭
Bisous ❤️

Pas sans toi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant