Chapitre 62 : Une menace dans le vent (1)

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*Ken*
Je suis en train de pianoter sur mon téléphone. En effet, j'ai envoyé un message à Mo pour lui dire de me débarquer au plus vite chez l'espagnole. Mon ami m'a répondu assez vite. Je pose mon téléphone et je commence à manger. Soudainement, je sens que je suis observé. Je lève la tête et j'aperçois Paolo et Pierre qui me fixent.

-Vous savez que vous me faîtes flipper ?

-On doit te parler de quelque chose, lança Pierre.

Le copain de Paolo est un peu timide. Il ne m'a pas parlé et c'est même la première fois que j'entends sa voix. Les deux hommes ont un air inquiet. Mon esprit imagine plusieurs scénarios possibles. Sois ils vont me dire de ne pas briser le cœur de Catalina, sois ils vont m'ordonner de pas lui faire du mal ou sois ils vont me proposer un plan à trois. J'ai rigolé intérieurement à la dernière proposition.

-Ken ? dit Paolo.

-Oui ? dis-je en pouffant de rire.

-C'est grave ce qu'il se passe.

D'un seul coup, j'arrive à retrouver mon sérieux.

-Qu'est-ce qu'il se passe ? demandai-je en commençant un peu à m'inquiéter.

-Il y a trois jours, je suis parti récupérer le courrier, commença Pierre. Une lettre adressée à Catalina m'a intrigué puisqu'il n'y avait pas de timbre, ni son nom marqué sur l'enveloppe.

-Ça veut dire qu'une personne sait où elle habite et lui adresse des lettres, rajouta Paolo.

J'ai tout de suite compris ce que les deux garçons essaient d'insinuer.

-J'ai trouvé une lettre de menace dans sa chambre, répondis-je. Vous avez essayé de lui en parler ?

-Elle s'est tout de suite braquée et nous a dit de nous mêler de nos affaires.

Cette réaction ressemble exactement au caractère explosif de Catalina. Cependant, je trouve cette histoire assez louche et même inquiétante. Surtout que je n'ai pas le moindre idée de qui pourrait se cacher derrière ces menaces. Soudain, l'interphone a sonné et j'ai ouvert à Mo. J'ai dit à Pierre et à Paolo que Sneaz venait. Peut-être qu'on va pouvoir élucider ce mystère. J'ai été surpris par la présence de Doums, Deen, Hakim et Idriss à la porte.

-Bon, on doit casser la gueule de qui ? demanda Mo.

J'ai froncé les sourcils puis j'ai posé ma main sur mon front en soufflant.

-Qu'est-ce que j'ai fait ?

-Je t'ai dit que c'était urgence, soufflai-je. Pas qu'on allait se battre.

Mes amis ont explosé de rire puis ils sont entrés dans l'appart.

-Salut mon sauveur ! dit Mo en saluant Paolo. Salut Pierre !

-C'est quoi l'urgence ? demanda Deen.

Ainsi, je suis parti dans la chambre de Cata pour ramener la lettre. Je relis les deux phrase et une vague d'énervement me prend l'ensemble du ventre. En plus, je ne peux pas la défendre. Mon état de santé ne le permet pas. J'ai tendu la lettre à Deen. Les tempes de ce dernier se contractent.

-C'est quoi ce délire ? rajouta Mekra.

-Putain, dit Doums.

*Catalina*
Mon rendez-vous avec la mère d'Em s'est plutôt bien passé. Elle a compris ma réaction lors de l'interview. Je n'ai pas envie de rentrer tout de suite à l'appart. Fatiguée, j'arrive au jardin des Tuileries et je m'assois dans l'herbe encore fraîche. Sentir l'air se fracasser dans mes cheveux me fait un bien fou. Soudain, je sens une présence derrière moi. Je suis à moitié terrifiée, serais-ce mon maître chanteur ? Le bourreau qui a décidé de remplacer Alexandre depuis quelques semaines ?

-Qu'est-ce que tu fais là ? demanda une douce voix féminine.

Je reconnais tout de suite la voix de ma mère. Rassurée, je la prends dans mes bras et la salue.

-Je me repose, et toi ?

-C'est dur de vivre avec quatre garçons ? répondit-t-elle en riant.

Parce que, oui. Elle est au courant de l'accident de Ken et que je l'aide à se rétablir.

-Je vais rejoindre ton père sur les Champs. Tu m'accompagnes ?

-Avec plaisir.

Ma mère n'aime pas marcher dans Paris. Pourtant, aujourd'hui, elle n'a pas pris sa voiture. Nous avons marché quelques minutes avant de rejoindre mon père au Fouquet's. L'ambiance entre nous trois a beaucoup changé. Je suis toujours un peu distante avec mon père. Notre relation a toujours été plus compliquée que celle que j'entretiens avec ma mère. Mais, dans la vie, on n'a qu'un père. Je lui ai donc laissé l'opportunité de se racheter.

-Comment va Ken ? demanda mon père.

Surprise par sa question, j'ai failli m'étouffer avec mon verre d'eau. En effet, je ne suis pas sûre qu'il porte mon ex dans son cœur. Il n'a pas approuvé la fin brutale de notre couple.

-Il dort à la maison, expliquai-je. Mamá le sait déjà. Je crois qu'il va bien pour quelqu'un qui a frôlé la mort.

-Après le repas, je te raccompagne. J'irais lui passer le bonjour.

Ma mère me sourit gentiment. Elle a l'air autant surprise que moi face à la sage décision de mon paternel.

-Par pitié, ne faites pas cette tête, dit-il en rigolant.

-Je savais pas que tu l'aimais autant.

-C'est un bon garçon, lança-t-il. Puis, les couples c'est toujours un peu compliqué.

Une question me brûle les lèvres depuis notre réconciliation. Je n'ai jamais osé la poser, par peur de provoquer un cataclysme dans le calme à peine retrouvé.

-Pourquoi vous restez ensemble ?

Mes deux parents se sont regardés.

-Enfin, je veux dire que c'était une sorte de mariage arrangé. Vous n'avez plus besoin de faire semblant. Surtout pas pour moi. Je veux vous voir heureux, même si la seule possibilité que vous le soyez est le divorce.

-Ne t'en fais pas pour nous, répondit gentiment ma mère. Nous sommes heureux et nous réglons nos différends.

Nous avons donc continué à manger dans la gaieté. Ma mère a réglé l'addition tandis qu'un voiturier nous a apporté la voiture de mon père. Mon père prend le volant vers mon appartement.

-Nous sommes arrivés, dit mon père en détachant sa ceinture.

Nous sommes descendus de la voiture et nous avons pris l'ascenseur. J'ai ouvert la porte.

Que se passe-t-il, pensai-je.

*********
Fin du 62ème chapitre !
Donnez moi vos avis ! J'ai une question aussi : est-ce que vous voulez des photos de Catalina, Sacha et Émilie pour mieux vous permettre de visualiser les personnages ?
Dîtes-moi !
Bisous 😘

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