Chapitre 65 : Besoin de toi, de tes bras

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*Ken*
J'ai passé ma journée avec 2zer et Deen aujourd'hui. D'ailleurs, Deen vient de partir. Théo se prépare pour sortir avec Em. Me retrouver seul est une idée qui me convient parfaitement.

-T'es sûr que tu ne veux pas venir ? me demanda Em pour la millième fois.

-Je peux rester seul, hein.

-Si tu le dis...Si tu as un problème, n'hésites pas à nous appeler.

Je ricane face à la surprotection d'Em. D'une certaine façon, je trouve tout ça touchant.

-À plus mon reuf ! dit 2zer en claquant la porte derrière lui.

Enfin seul, j'enlève mon t-shirt et j'allume la télé. Être en jogging et torse nu à regarder des conneries sur la télévision est vraiment un programme qui m'enchante. Avec mon téléphone, j'ai commandé un plat de mon restaurant végétarien préféré. Quelques minutes plus tard, la sonnette retentit. Heureux, j'ai ouvert la porte.

-Je te dérange ? dit Cata d'une voix faible.

-Non, enfin je crois pas, répondis-je en la faisant rentrer.

Catalina est toujours bien habillée. Pourtant, ce soir, elle porte un jogging avec un sweat Seine Zoo Records. Sa chevelure brune est domptée dans un chignon et son visage est dépourvu de maquillage.

-J'ai cherché pleins de façon pour te dire tout ce que j'ai à te dire, commença-t-elle. J'ai voulu t'appeler mais je me dégonflais au dernier moment. J'ai voulu t'écrire mais les mots n'arrivaient pas à sortir comme je voulais. Alors, je suis venue.

-Ah, dis-je froidement.

Catalina a soufflé longtemps, comme si elle essayait de reprendre son calme. Ses yeux rouges la trahissent. Elle a beaucoup pleuré.

-Au début, je voulais te dire au revoir. Qu'on essaie de se laisser tranquille. En réalité, je n'ai aucune envie de te dire tout ça.

J'ai tiqué face à la phrase de l'espagnole.

-Je ne suis plus en colère. Ni contre toi, ni contre moi, ni contre le monde. Quand je t'ai rencontré, j'étais remplie de colère. J'en voulais au monde entier. Puis, j'ai grandi et j'ai compris que si j'ai vécu des événements atroces, c'était pour en ressortir plus forte.

Elle a marqué une pause pour allumer une cigarette.

-Je n'ai plus envie de me disputer avec toi pour des futilités. J'ai envie de t'aimer de la façon que tu mérites. La réalité c'est que je n'imagine pas ma vie sans toi. Je ne veux pas te voir avec une autre, je ne veux pas te savoir loin de mon coeur. J'ai besoin de toi, tout près de moi, tout près de mes bras.

-Catalina...

-Quand tu as eu ton accident, j'ai cru mourir avec toi. À quoi bon rester si ton âme sœur est dans le coma hein ? Puis, j'ai compris que je devais être forte pour nous deux. Parce que je te devais bien ça, parce que c'est ça la vie.

J'ai plongé mon regard dans le sien. Son visage est foisonné de larmes.

« Hier encore, tout était fade.
Hier encore, tout était flou »

Si hier j'étais dans l'incompréhension et la colère, maintenant tout paraît plus clair. Elle vient de m'offrir son cœur et de se mettre complètement à nue devant moi. Cette image est assez poétique à apercevoir.

-Mais je comprendrai. J'arriverai à comprendre que tu veuilles que je dégage de ta vie et que je te laisse l'opportunité de passer à autre chose. Cependant, si ce n'est pas le cas, dis-le moi. Déjà que je suis condamnée à t'aimer toute ma vie, ne me condamne pas à attendre un possible retour qui ne viendra jamais.

Le fait qu'elle puisse penser que je veuille l'oublier me fait mal. C'est la dernière chose dont j'ai envie. Sans une seule réponse de ma part, je me suis rapproché d'elle. Ses yeux ont analysé mon corps, passant sur mes jambes et mon torse dénudé. Je l'ai pris dans mes bras. Elle s'est fortement accrochée à moi, au point de planter ses ongles de ma peau. Je pense que c'est notre façon de se pardonner.

-Je suis désolée, fit Lina. Tu voulais faire les choses doucement et je débarque comme ça.

-Je m'en branle, rétorquai-je.

Lina a niché sa tête contre mon torse.

-Je me demande comment tu fais.

-Comment je fais quoi ? demanda-t-elle.

-Tu effaces toutes les autres de mon esprit. Que ce soit Leila ou Camille ou d'autres d'ailleurs. Sans te connaître, je te cherchais dans les autres. Je cherchais ces émotions qui font trembler tout ton corps.

Délicatement, Catalina m'a embrassé. Ce baiser a un goût de retrouvailles. Je viens intensifier en glissant mes mains sous son t-shirt. Mes mains viennent empoigner sa poitrine. Après avoir enlevé son haut, je caresse son dos, découvrant à nouveau ses cicatrices. Lina n'y prête pas attention et se concentre sur mes lèvres. Au moment où la bouche de Cata se rapproche de mon intimité, la sonnette a retentit. Une première fois puis une seconde.

-Ça doit être le restau, dis-je.

-T'as pas faim d'autre chose ? demanda-t-elle sur un ton aguicheur.

-On a toute la nuit pour ça, dis-je en déposant un bisous sur ses lèvres.

Je suis parti chercher la nourriture après m'avoir rhabillé. Après avoir donné l'argent, j'ai remonté les marches. En ouvrant la porte, je découvre Cata en train de chantonner mes paroles.

-Les risques j'ai éloigné en les prenant. Rescapé du danger, nan, nan, nan. Petit Ken a bien changé, brûlant, brûlant. Il n'essaye plus d'se venger, nan, nan, nan. Un frère fait l'dernier trajet, en ambulance. Inconscient face au danger, nan, nan, nan. Petit Ken a bien changé, brûlant, brûlant. Mais pas encore bien rangé, nan, nan, nan.

Je souris automatiquement. Pendant quelques minutes, je l'observe continuer ma chanson. Elle est littéralement adorable. Oui, je parle comme un canard. Mais j'y peux rien, j'suis fan d'elle.

-Alors comme ça on est fan du grand Nekfeu ?

-Je le déteste, fit-elle sur un ton ironique.

-Il fait trop le mec, hein ?

Lina a rigolé puis m'a pris le sac des mains.

-C'était pour moi ça !

-Tu vas devoir partager avec ta copine.

-Je partagerai tout avec elle, répondis-je en la prenant par l'épaule.

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Fin du 66ème chapitre !
Voici la réconciliation tant attendue !
Bisous, prenez soin de vous ❤️❤️

Pas sans toi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant