*Catalina*
Tout est devenu noir. J'ai l'impression d'avoir quitté mon corps, d'être là sans l'être réellement. Je suis dans ma voiture mais Sacha conduit. Je me retourne le cerveau pour essayer de donner un sens à la situation. Comment va Ken ? Comment la situation a-t-elle pu dégénérer ? Comment cette histoire va-t-elle se terminer ? Le regard de Sneaz ne me rassure pas. Je n'ai jamais vu les garçons aussi silencieux, voire même peureux.-C'est là, dit Sacha.
On a quitté le frénésie parisienne pour le calme de la campagne. On est devant la maison de la sœur de Ken, Alice. Je m'apprête à sonner la porte. Mon cœur va sortir de ma poitrine. La porte s'est ouverte. Une jeune femme nous ouvre. Personne ne parle. On avance, petit à petit, dans la maison. Ken est debout, dans le salon, en train de regarder le feu dans la cheminée.
Il me fixe. Je le fixe. Nos âmes s'entrechoquent. Sans dire un mot, il s'excuse. Il n'a pas besoin de parler. Ses yeux suffisent pour que je puisse le comprendre. Lentement, je commence à m'avancer de lui. Il recule, comme s'il a peur que je le vois dans cet état là, que je vois qui il est réellement. J'ouvre mes bras. Pendant une fraction de seconde, il hésite. Puis, il s'engouffre dans mes bras. Je caresse ses cheveux, comme il l'avait fait avec moi, pour l'apaiser. Je veux qu'il sache que je ne lui en veux pas.
-Désolé, dit-il.
-Tu m'as vengé d'une certaine manière.
Il ne pleure pas. Cependant, je sais qu'il en a envie. Il est resté dans mes bras pendant quelques minutes. Sa respiration saccadée s'est enfin calmée. Ses muscles se sont enfin relâchés. Il a l'air épuisé. Il prend ma main et m'emmène dans une chambre.
-Tu as besoin de dormir, Ken.
Son regard vide m'inquiète. Il refuse de bouger. J'enlève donc ses vêtements, à l'exception de son caleçon. Je jette les vêtements tachés de sang sur le sol. Je découvre son corps pour la première fois. J'aimerais pouvoir lui dire qu'il est beau mais l'odeur du sang qui s'est imbibée sur lui, me dérange.
-Tu devrais aller prendre une douche.
Il s'exécute, sans me répondre réellement. Quelques minutes plus tard, il sort. Alice m'a prêtée gentiment un pyjama. Il me regarde, sans comprendre ma présence dans le lit.
-Ne dors pas ici, dit-il, je refuse que tu me voies comme ça.
-Je ne bouge pas d'ici.
Il s'est installé à mes côtés. Il a passé sa main autour de mon épaule. Ma tête est posée sur son torse qui est nu. Je m'amuse à faire des cercles sur ce dernier. Sous mes caresses, Ken se détend enfin.
-Merci, princesse.
-Pour ?
-Tu aurais pu partir.
-Pas sans toi.
Après ces mots, il s'est endormi. Je n'ai pas tardé à faire de même.
*Ken*
Le réveil est difficile. À peine les yeux ouverts, je repense à ma soirée d'hier. Avant de finir chez ma sœur, je suis parti voir Camille. Je l'ai baisée brutalement et violemment, comme elle aime. Rempli de haine envers elle, je suis parti en disant que tout était terminé. Après Camille, je suis parti exploser la gueule d'Alexandre. J'y suis allé fort, je pense qu'il a dû finir dans un lit d'hôpital. Puis, j'ai bu et fumé. Putain, j'ai même conduis dans mon état. Ma colère commence à émerger, de nouveau.Puis, j'ai tourné la tête. Cata est à mes côtés. Elle a un t-shirt trop grand pour elle et n'a couvert ses fesses qu'avec une simple culotte. La vue que j'ai d'elle me rend dingue. Elle a été exceptionnellement patiente et tendre. Je lui ai demandé de partir mais, elle est restée. Je repense à ces deux derniers mois. Jamais je n'aurais pu penser que Cata pouvait prendre une place aussi importante dans ma vie. Je n'ai jamais été un grand romantique avec mes copines, à l'exception de Camille. Catalina arrive à m'apaiser, à me faire découvrir de nouvelles sensations. Elle me fascine autant qu'elle me fait peur.
Je l'ai laissée dormir et suis sorti en direction du salon. Tout le monde est déjà debout. Mes amis sont en tain de discuter avec ma sœur. Cette image m'avait manqué.
-Je t'interdis de nous refaire aussi peur, dit Alice.
-Sacha a conduit comme une malade ! hurla Sneaz. J'ai bien cru qu'on n'allait jamais arriver vivant.
Mes reufs sont en or.
-Je suis désolé.
-La prochaine fois que tu vas casser la gueule d'un connard, dit Alpha la bouche pleine, on te rejoint.
-Catalina dort encore ? demanda Sacha, visiblement préoccupée.
-Comme un bébé.
-Viens déjeuner le Fennec, dit Mekra, ça te fera du bien.
Je me suis installé avec mes amis. Ma soirée catastrophique est dérisoire face à ce matin. Subitement, Cata est apparue dans le salon.
-Bonjour tout le monde, dit-elle en baillant.
-J'en connais une qui n'a pas trop dormi cette nuit, rigola Deen.
-Tais toi. Même si le Fennec ronfle un petit peu, j'ai bien dormi.
-Comment tu racontes de la merde, dis-je.
La bonne humeur est présente. Cependant, je sais que les nuages ne sont pas loin. Le calme avant la tempête. Ce que j'ai fait à Alexandre va avoir des conséquences et j'en ai conscience. Je sais que Cata va vouloir en parler. Pour l'instant, nous préférons tous profiter du moment présent. Ce bonheur est si hasardeux, si fragile, si précaire qu'on se doit d'en profiter un maximum. J'ai des milliers de doutes qui naissent dès que j'imagine mon retour à Paris. Ces doutes s'envolent dès que Cata pose sa délicate main sur ma cuisse. Son sourire est terriblement humain. Sans ouvrir sa bouche, elle me dit que tout ira bien et qu'elle sera à mes côtés, quoiqu'il puisse arriver.
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Fin du douzième chapitre
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Pas sans toi.
Fanfiction23 ans à peine, Catalina essaie de vivre dans la capitale française. Elle est lassée par sa vie morose, sans goût, dictée par les attentes de ses parents. Elle porte le poids de sa vie et de son passé. Parfois, elle aimerait tout lâcher et se sentir...