Chapitre 9 : Ciel étoilé

3.3K 120 9
                                    

*Ken*
Hier soir, je me suis remis avec Camille. Je vais devoir l'annoncer à mes potes, en espérant qu'ils comprennent ma situation.

-Tu vas où ? me demanda Camille.

-Je vais chez Mekra, lui répondis-je, on se voit ce soir.

Je n'attends pas sa réponse que je suis déjà dehors. Je mets mes écouteurs pour éviter de penser à Cata. J'essaie de la chasser de mes pensées mais visiblement, l'espagnole s'est agrippée à mon cerveau. J'arrive chez Mekra.

-Salut les reufs, dis-je en faisant un signe de la main.

-Le Fennec, on doit te parler, dit Doums, joint à la bouche.

-Oui, je suis en train de bosser sur le nouvel album, répondis-je machinalement.

Je pose ma veste et voit mes amis qui ont, tous, un air grave.

-Il ne s'agit pas de ton album, dit Framal.

-Apparemment, tu t'es remis avec Camille, renchérit Alpha.

-Hier soir, elle m'a envoyé un message. On a parlé et on a décidé de se donner une nouvelle chance.

-Je vais être honnête avec toi, dit Sneaz. On sera toujours là pour toi, même si tu merdes. Mais, Camille t'a trompé.

-Et puis, Catalina ? demanda Framal.

Je suis surpris par la question de Framal. Qu'est-ce qu'il sait sur Cata et moi ?

-Comment ça ? dis-je

-Oh arrête, mon reuf. La manière dont tu la regardes, ça veut tout dire.

Ils me connaissent tous trop bien. Ils savent quand une meuf me plaît.

-On s'est embrassé, elle et moi.

-Fais attention à ce que tu fais, fit Sneaz. Sacha m'a dit qu'elle était fragile. Ce n'est pas une meuf que tu utilises pour le sexe.

J'ai jamais vu Sneaz aussi sérieux et préoccupé. Comment veut-il que je fasse attention à elle si elle refuse de me parler ?

*Catalina*
Avoir décidé d'aller en cours aujourd'hui a été une erreur. Je n'arrive pas à me concentrer. Mon esprit est ailleurs, avec Ken, avec mes parents. En plus, j'ai cours avec le professeur, qui visiblement ne m'apprécie pas, monsieur Leroy.

-Mademoiselle Lañez, il s'agirait de suivre mon cours.

J'ai envie de lui jeter mon ordinateur à la tête.

-Excusez-moi, dis-je froidement.

-Je disais donc, reprit-t-il, je veux, sur mon bureau, demain, une dissertation sur un sujet qui vous tient à cœur, mais qui est en lien avec le droit.

En tout cas, je suis bien occupée pour le reste de ma soirée. Sacha voulait passer. Je vais lui envoyer un message pour la prévenir que je vais travailler.

« Moi: Salut ma belle ! Ce soir, je vais travailler. On se revoit très vite. »

Je suis rentrée chez moi depuis quelques heures. Je n'arrive pas à trouver un sujet intéressant pour cette foutue dissertation. Monsieur Leroy va encore me prendre pour cible. Je sens que l'année risque d'être longue, surtout s'il continue ses réflexions agaçantes. Un verre de rosé dans la main et une cigarette dans l'autre, je n'arrive pas à écrire un seul mot. J'ai le syndrome de la page blanche. Un rien me déconcentre. Entendre les voitures passées me fascine. Sentir les odeurs, presque familières, de Paris me donne envie de sortir prendre l'air. Je fouille dans ma mémoire pour trouver un sujet.

« La prochaine fois que tu oseras me contredire, rappelle-toi de la douleur de cette première baffe »

Je sais sur quoi je vais écrire. Je vais écrire sur Alexandre, sur les violences conjugales. Les mots sortent facilement avec une fluidité qui me surprend. J'écris, pour la première fois de ma vie, ce qu'il m'a fait. J'en ai parlé uniquement à Sacha. Le dire à l'oral, c'était quelque chose. Le mettre à l'écrit, c'est plus compliqué, ça rend tout de suite la chose plus réelle, plus vraie. Il est 1h00 et j'ai enfin terminé cette dissertation. Je suis fière de moi. Cependant, j'ai toujours envie de sortir, pour aller marcher un petit peu. J'ai pris le sweat de Ken puis j'ai commencé à déambuler dans Paris. J'arrive au Pont des Arts et m'assoie sur un banc. J'admire le ciel dégagé qui est remplis d'étoiles.

J'adore l'espace. Il y a une infinité d'étoiles, de planètes et de galaxies dans l'univers. Je trouve ça dingue de se dire qu'on est tout petit dans quelque chose d'infiniment grand. Je m'efforce à penser que dans une autre galaxie sur une quelconque planète, quelqu'un regarde le ciel et se pose les mêmes questions que moi. J'aime penser à l'immensité de notre monde. Cela me permet de me rappeler que je suis un minuscule point sur une carte gigantesque. Je vois la Grande Ourse. Cette constellation m'a toujours fascinée. Le ciel est magnifique ce soir.

-Il fait doux, hein ? me surprit une voix familière.

-Sneaz? Tu m'as fait peur !

Il a rigolé et s'est assis à côté de moi, les yeux levés vers le ciel.

-Qu'est-ce que tu fais ici ?

-Je réfléchis un peu, dis-je. Je me vide la tête.

-Tu sais que moi et les garçons, on est là pour toi.

Sa phrase m'a fait sourire. Bizarrement, l'idée de me faire réconforter par les garçons me fait rire et m'apaise en même temps.

-Je ne suis pas habituée.

-À quoi ? répondît-il, intrigué.

-À être entourée de personnes bienveillantes.

-En tant que personne bienveillante, je te conseille de rentrer chez toi sachant que tu as cours demain, dit-il en rigolant.

-Tu as peut-être raison, mais, regarde à quel point le ciel est beau ce soir.

J'ai posé ma tête sur son épaule. On est resté sur ce banc quelques heures à parler de tout, du rap, de Paris, de l'Espagne, de ses parents. Et c'était bien.

**********
Fin du neuvième chapitre :)
Donnez moi vos avis ❤️

Pas sans toi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant