Chapitre 7 : Promesse tenue

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*Ken*
Je suis énervé contre elle. Mais, je me suis comporté comme un connard. Et puis, j'allais pas la laisser prendre le volant vue son alcoolémie. Nous sommes arrivés en bas de chez elle. Elle a allumé une cigarette tout en me fixant

-Tu peux monter avec moi s'il-te-plaît ?

Mon entre-jambe est tout de suite intéressée par la proposition de la petite espagnole. Et puis, merde, elle a bu. Je vais juste l'accompagner puis je rentrerai en tro-mé.

-Je vais monter avec toi pour éviter que tu déranges, encore une fois, ta gardienne.

-Merci, Ken.

Catalina a appuyé sur le bouton de l'ascenseur. Je suis en train de découvrir, pour la première fois, son bel appartement. C'est loin d'être luxueux. Au contraire, il est simple et élégant. Comme à son image.

-Bienvenue chez moi !

Elle essaye de détendre l'atmosphère. Elle essaye de minimiser les dégâts de ses paroles, devant la boîte. Elle n'est pas douée avec les relations, ça se sent. Ceci dit, je ne le suis pas non plus.

-Je suis désolée d'avoir parlé de ton ex, dit-elle avec un ton sérieux, ce n'était pas correct de ma part.

-Je pense que je l'avais mérité, d'une certaine façon.

-Ce n'est pas une raison, répondit-elle. Si tu veux en parler, tu sais que je suis là.

-Ne m'oblige pas à en parler, dis-je en faisant référence à la soirée où j'avais battu son ex.

-Toi et moi, nous sommes compliqués hein.

Sa voix s'est brisée. Pour la première fois depuis notre rencontre, sa tristesse me fait mal. Elle doit porter des bagages lourds. J'essaye de fuir son regard, car il sait lire mon âme. J'ai regardé quelques photos. Je me suis arrêté sur cette photo où Cata faisait du patin à glace. Elle avait l'air tellement heureuse.

-Tu sais quoi ? Demain soir, on va à la patinoire, avec les garçons. Ça nous changera les idées.

-Rien ne me ferait plus plaisir, dit-elle avec enthousiasme.

-Maintenant, va te coucher.

Au moment de franchir la porte, je lui ai fait un bisou sur le front. En sortant de son appartement, j'ai l'impression d'être l'homme le plus chanceux du monde. J'ai même réussi à oublier que le matin même, j'étais chez Camille. Bizarrement, je n'ai aucune envie que Catalina apprenne que je l'ai revue.

*Catalina*
Le réveil a été encore compliqué. Il faut vraiment que j'apprenne à doser l'alcool. Il faut aussi que je commence à me préparer pour ma journée. Aujourd'hui, je commence le droit. Et j'ai jamais été aussi heureuse.

« Papa: On m'a appelé pour m'annoncer que tu avais quitté l'école, tu as intérêt à avoir une bonne explication !

Maman: Appelle ton père Catalina ! Il faut qu'on parle. »

Je n'ai pas le courage de gérer mes deux parents, obsédés par le contrôle de ma vie. Il serait temps qu'ils réalisent que je suis le pilier de leur mariage bancal. Arrivée à mon école, ma journée est la plus longue de la semaine. Je termine les cours vers 18h00. J'ai essayé de continuer à suivre le cours tout en maudissant la fête d'hier.

-J'aimerais bien voir Catalina Lañez, dit le professeur.

Je m'approche donc de lui.

-Vous êtes nouvelle ?

-Oui, dis-je.

-Je vous souhaite la bienvenue, dit-il sur un ton particulier.

-Merci !

-Avant de partir, je connais l'entreprise Lañez. Ne pensez pas que l'argent de papa/maman va pouvoir vous assurer votre diplôme.

Ah, sympathique comme accueil.

-Ne vous en faites pas pour cela.

J'ai pris mon sac et j'ai commencé à marcher en direction de ma voiture. Ayant mes écouteurs, j'ai l'impression de me transporter dans un autre monde. La musique est une incroyable création. Elle est universelle, elle arrive à toucher tout le monde. Voici pourquoi Ken doit tant aimer faire de la musique. Comme à mon habitude, je suis dans mes pensées, au point d'en oublier la terre entière.

-Surprise !! cria l'ensemble de mes amis.

Ok, je viens littéralement d'avoir la peur de ma vie.

-Qu'est-ce que vous faites là?

-Je te rappelle, princesse, que je t'avais promis une sortie à la patinoire.

Bon, j'ai complètement oublié. Mais, je suis réellement heureuse de renouer avec cette partie là de mon passé. Je n'aime pas patiner devant les gens. À vrai dire, seulement ma gouvernante m'a vu patiner lorsqu'elle m'accompagnait dans mes voyages. Je n'ai plus peur de leur montrer mon vrai visage. Au contraire, je suis même particulièrement excitée. Machinalement, Ken est monté dans ma voiture.

-Tu n'as pas fait de patin depuis combien de temps ? me demanda Framal

-Trop, dis-je.

-Et t'es douée ? me questionna Ken

-Je vous laisserai juger. On ne va pas gâcher l'effet de surprise, voyons.

Je souris à m'en faire mal aux joues. Le patin est la seule chose qui me rappelle que des bons souvenirs. Sur la glace, j'ai l'impression d'être libre, d'être un oiseau qu'on libère enfin de sa prison dorée. Ken l'ignore mais il vient de m'offrir le plus beau cadeau possible. J'arrive à sentir son regard apaisant sur moi. Il calme et dompte la tempête qui est en moi. Mon corps est composé de douleur cachée, de vérités avortées et de cicatrices moches. Ken est comme de l'eau de mer aspergée sur des blessures. Au début, sa présence brûle et dérange. Puis, avec le temps, l'eau te guérit.

-On est arrivé, dis-je sur un ton heureux.

-Que le spectacle commence, alors, fit Ken.

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Fin du septième chapitre
Comme d'habitude, n'hésitez pas à donner vos avis :)

Pas sans toi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant